« Des Hommes et des Dieux » : un grand moment de cinéma

Avec son nouveau film, Xavier Beauvois nous raconte une histoire réelle, bien que romancée, dont nous ne saurons certainement jamais le fin mot. En effet, « Des Hommes et des Dieux » s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996. Un hommage bouleversant à des hommes qui ont donné leur vie par amour pour Dieu et pour leur prochain.

Le réalisateur évite cependant l’écueil facile de l’hommage en forme de chemin de croix naïf, en peignant au contraire un tableau résolument œcuménique et humaniste de ces hommes de foi. On évite la caricature d’hommes aveuglément confiants en leur Sauveur, en observant au contraire leurs prises aux doutes dans l’alternative ultime qui sera la leur – faut-il rester ou partir ?

On peut aussi saluer la beauté des tableaux d’une Algérie en tourment, sur fond d’un microcosme harmonieux où hommes, femmes et enfants vivent humblement en symbiose avec la nature, et interagissent avec cette petite communauté monastique sous le signe de la simplicité. Les deux communautés s’entendent et se confondent dans leur vies quotidiennes jusque dans la célébration de leur rites, avant l’arrivée incomprise de groupes religieux fondamentalistes et sanguinaires, qui sèmeront la terreur (mais dont là aussi, la caricature est évitée).

Le moment le plus touchant est sans doute le dernier repas qui rappelle bien sûr la cène du Christ, sur fond d’un Lac des Cygnes nous transportant dans l’émotion de ces hommes, conscients des conséquences de leur choix mais heureux, apaisés et sereins. Un grand moment de cinéma !

Photos de « Des Hommes et des Dieux »

Synopsis de « Des Hommes et des Dieux »
Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. L’armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour…

Fiche technique de « Des Hommes et des Dieux »
Date de sortie cinéma : 8 septembre 2010
Réalisé par Xavier Beauvois
Avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin
Long-métrage français
Genre : Drame
Durée : 02h00min
Année de production : 2010
Distributeur : Mars Distribution

Bande-annonce de « Des Hommes et des Dieux »

« The Town » : une bonne surprise

Après « Gone Baby Gone », sa première réalisation, Ben Affleck confirme l’essai avec « The Town » pour nous proposer un polar solide filmé une nouvelle fois dans « sa » ville sur un thème qui existe vraiment à Boston – le quartier de Charlestown dans lequel se tourne le long-métrage détient le record mondial des braquages de banques et attaques de fourgons blindés au km².

Adapté du best-seller de Chuck Hogan, « Prince of the thieves », le scénario de « The Town » est des plus simples, mêlant braquages et enquête policière sur un fond d’histoire d’amour. Le principal intérêt n’est donc pas dans les éventuelles surprises que le récit pourrait nous réserver, même si le suspense et la tension sont bien présents. Il se trouve plutôt dans l’attachement que l’on éprouve pour les personnages : bien qu’ils soient des criminels violents, on n’arrive pas à les détester et il ne faut pas longtemps pour que l’on se mette à espérer qu’ils s’en sortent. Pourtant, on le sait, l’histoire ne pourra pas finir en happy end.

La réalisation de Ben Affleck est réellement surprenante, notamment lors des nombreuses scènes de fusillades, d’une intensité allant crescendo, et surtout très bien filmées. Elles sont lisibles, nous permettant de les savourer au maximum. Tous les acteurs sont à leur place, jusqu’aux plus petits seconds rôles : Pete Postlethwaite est incroyable de charisme et, surtout, Jeremy Renner, révélé dans multi-oscarisé « Démineurs » de Kathryn Bigelow, confirme ici son talent.

Au final, s’il n’est pas un chef d’œuvre, « The Town » est un grand thriller implacable, qui peut faire penser à « Heat » lors de nombreux moments, sans jamais tomber dans le plagiat. A voir !

Photos de « The Town »

Synopsis de « The Town »
Doug MacRay est un criminel impénitent, le leader de facto d’une impitoyable bande de braqueurs de banque qui s’ennorgueillit de voler à leur gré sans se faire prendre. Sans attaches particulières, Doug ne craint jamais la perte d’un être cher. Mais tout va changer le jour où, lors du dernier casse de la bande, ils prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey.
Bien qu’ils l’aient relâchée indemne, Claire est nerveuse car elle sait que les voleurs connaissent son nom… et savent où elle habite. Mais elle baisse la garde le jour où elle rencontre un homme discret et plutôt charmant du nom de Doug….ne réalisant pas qu’il est celui qui, quelques jours plus tôt, l’avait terrorisée. L’attraction instantanée entre eux va se transformer graduellement en une romance passionnée qui menacera de les entraîner tous deux sur un chemin dangereux et potentiellement mortel.

Fiche technique de « The Town »
Date de sortie cinéma : 15 septembre 2010
Réalisé par Ben Affleck
Avec Ben Affleck, Rebecca Hall, Jon Hamm, Jeremy Renner, Pete Postlethwaite
Long-métrage américain
Genre : Thriller, Drame
Durée : 02h03min
Année de production : 2010
Distributeur : Warner Bros. France

Bande-annonce de « The Town »

« L’Apprenti Sorcier » : pour les amateurs de films de magie

Le trio Bruckheimer-Turteltaub-Cage, déjà à l’origine des « Benjamin Gates », propose cette fois-ci un divertissement fantastique puisant dans un des plus célèbres symboles de la mythologie Disney : « L’apprenti sorcier ». A l’origine, un poème de Goethe mis en musique par Paul Dukas qui sera après un formidable court-métrage d’animation avec Mickey Mouse présent dans les deux volets de « Fantasia » (le premier sorti en 1940 et la suite en 1999).

Mais disons-le vite : le rapport avec les œuvres précédentes, titre mis à part, se borne à une courte scène où Dave Sutler, apprenti sorcier encore débutant, utilise ses pouvoirs afin d’accélérer le nettoyage de son laboratoire avec tous les ennuis que chacun sait. Avec son « L’Apprenti Sorcier », Jon Turteltaub nous propose un film entre une sorte de version alternative de « Harry Potter », une comédie pour nerds (Jay Baruchel, une belle idée de distribution) et des passages obligés truffés d’effets spéciaux « old school » menés à train d’enfer.

Sans aucune baisse de régime jusqu’à l’habituel final à la pyrotechnie exagérée, le film distille savamment un plaisir idiot mais roboratif, qui est fondamentalement celui du « cinoche » bien fait et intelligent, ce qui n’est pas si courant. Ajoutons que Nicolas Cage n’a pas été aussi crédible depuis des lustres, et que toute la distribution fait étonnamment bien son boulot.

De plus, alors que le cinéma américain nous abreuve régulièrement de films de super-héros (trilogies « X-Men » et « Spider-Man », « Iron Man », « Batman »…), « L’Apprenti Sorcier » fait un peu figure d’originalité en puisant dans les anciennes croyances et en mêlant magie et technique moderne.

Photos de « L’Apprenti Sorcier »

Synopsis de « L’Apprenti Sorcier »
Balthazar Blake est un grand sorcier vivant de nos jours à Manhattan. Il tente de défendre la ville contre son ennemi juré, Maxim Horvath. Balthazar ne pouvant y arriver seul, il engage alors – un peu malgré lui – Dave Stutler, un garçon apparemment ordinaire qui a pourtant un vrai potentiel, pour devenir son apprenti. Le sorcier donne à son apprenti réticent un cours express sur l’art et la science de la magie, et ensemble, ces deux associés improbables vont tenter de stopper les forces des ténèbres. Il faudra à Dave tout son courage, et même davantage, pour survivre à sa formation, sauver la ville et embrasser la fille qu’il aime…

Fiche technique de « L’Apprenti Sorcier »
Date de sortie cinéma : 11 août 2010
Réalisé par Jon Turteltaub
Avec Nicolas Cage, Jay Baruchel, Teresa Palmer, Alfred Molina, Monica Bellucci
Titre original : The Sorcerer’s Apprentice
Long-métrage américain
Genre : Fantastique, Drame
Durée : 01h45min
Année de production : 2010
Distributeur : Walt Disney Studios Motion Pictures France

Bande-annonce de « L’Apprenti Sorcier »

« L’Exode – Soleil trompeur 2 »

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Nikita Mikhalkov est un grand habitué du Festival de Cannes. Cette année encore il est retourné sur la Croisette avec son nouveau film « L’Exode – Soleil trompeur 2 ».

Comme son titre l’indique, il s’agit ici de la suite de son « Soleil trompeur », qui a notamment reçu le Grand Prix du Jury au festival cannois en 1994 ainsi que l’Oscar du meilleur film étranger la même année.

Plutôt bien accueilli par le public et la critique, ce deuxième épisode est bien plus spectaculaire que l’œuvre originale, avec son lot de bombardements et d’explosions tout azimut.



Nous y suivons à nouveau la funeste destiné du Colonel Serguei Kotov, interprété par Nikita Mikhalkov lui-même, héros de la Révolution Bolchévique mais inquiété par le régime de Staline qui le considère comme un ennemi du peuple. Arrêté à la fin du premier volet nous le retrouvons prisonnier dans un goulag. L’invasion de l’URSS par l’armée Nazi à partir du 22 juin 1941 lui permet toutefois de s’échapper. Considéré comme mort par l’administration soviétique, Kotov est enrôlé dans un bataillon de volontaires au grade de simple soldat et envoyé au front. Il va ainsi traverser un pays au bord de gouffre, toujours pensant que sa femme et sa fille ont péri eux aussi. Pourtant, la réalité est toute autre… Les deux femmes sont bien en vie. Nadia, convaincue que son père est vivant, est devenue infirmière dans l’armée et continue de le chercher à travers tout le pays…

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Le cinéaste a d’ailleurs conçu son film comme une réponse russe à « Il faut sauver le soldat Ryan » de Steven Spielberg. En visionnant le long-métrage américain, il a été heurté par cette interprétation de l’Histoire selon laquelle ce seraient les Alliés et eux seuls qui auraient gagné la Deuxième Guerre Mondiale. Du coup, il a décidé de nous présenter sa propre vision en nous plongeant dans la guerre des tranchées où s’affrontent soldats soviétiques et allemands.

« L’Exode – Soleil trompeur 2 ne traite pas de la victoire de l’armée soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale mais montre les conditions dans lesquelles cette victoire fut conquise. A travers ce film, j’ai voulu éveiller la conscience des jeunes, les faire se mettre à la place de ceux qui, pendant la guerre, vivaient dans les tranchées gelées, mais sans forcément éveiller leur fibre patriotique. », répond Mikhalkov à ses détracteurs qui l’accusent d’un certain nationalisme.

Notons enfin qu’un troisième épisode « Citadelle » est dores et déjà annoncé au printemps prochain. En France, aucune info encore sur la date de sortie des deux dernières parties de « Soleil trompeur ».

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« Carlos » signé Olivier Assayas

Dans son nouveau film, Olivier Assayas nous raconte l’histoire d’Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous le nom de Carlos ou Le Chacal, personnage considéré comme l’un des plus importants terroristes du XXe siècle.

Entre 1974, à Londres, où il tente d’assassiner un homme d’affaires britannique, et 1994, quand il est arrêté à Khartoum, il aura vécu plusieurs vies sous autant de pseudonymes, et traversé toutes les complexités de la politique internationale de son époque. Qui était Carlos, comment ses identités entrecroisées, superposées, s’articulent-elles, qui était-il avant de s’engager corps et âme dans sa lutte sans fin ? C’est autour de ces questions que le biopic s’est construit.

Et ce n’est pas toujours évident de réaliser un biopic, surtout sur une personne aussi controversée. Quelle est la part de vérité, quelle est la part de fiction ? Alors, il vaut mieux faire la part des choses lorsqu’on regarde le film et le prendre comme un récit romancé et non un documentaire.

En tout cas le résultat est fort réussi grâce surtout à un Édgar Ramírez, très crédible et impressionnant dans le rôle du terroriste vénézuélien. Grâce aussi à une mise en scène très propre alternant des instants calmes, sensuels et explicites et des moments tambour battant.

« Carlos », présenté hors compétition à Cannes et diffusé en plusieurs épisodes sur Canal+, a été raccourci (5h de film à l’origine) pour permettre sa diffusion au cinéma. Et les 2h45 restantes ne laissent pas de place à l’ennui face à l’histoire passionnante d’un personnage au cœur de l’Histoire moderne.

Photos de « Carlos »

Synopsis de « Carlos »
Véritable mythe, Carlos est au coeur de l’histoire du terrorisme international des années 1970 et 1980, de l’activisme propalestinien à l’Armée rouge japonaise. A la fois figure de l’extrême gauche et mercenaire opportuniste à la solde des services secrets de puissances du Moyen-Orient, il a constitué sa propre organisation, basée de l’autre côté du rideau de fer, active durant les dernières années de la guerre froide. Le film est l’histoire d’un révolutionnaire internationaliste, manipulateur et manipulé, porté par les flux de l’histoire de son époque et de ses dérives. Nous le suivrons jusqu’au bout de son chemin, relégué au Soudan où la dictature islamiste, après l’avoir un temps couvert, l’a livré à la police française. Personnage contradictoire, aussi violent que l‘époque dont il est une incarnation, Carlos est aussi une énigme.

Fiche technique de « Carlos »
Date de sortie cinéma : 7 juillet 2010
Réalisé par Olivier Assayas
Avec Édgar Ramírez, Alexander Scheer, Nora Von Waldstätten
Long-métrage français
Genre : Biopic, Drame
Durée : 02h45min
Année de production : 2010
Distributeur : MK2 Diffusion

Teaser de « Carlos »

« Tournée » signé Mathieu Amalric

Le quatrième long-métrage de Mathieu Amalric vient de sortir sur nos écrans. Acclamé par la critique, récompensé avec le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2010, « Tournée » reçoit pourtant un accueil mitigé de la part du public.

Le film suit la parcours à travers la France d’une troupe de danseuses adepte du genre du « New Burlesque », un mélange de strip-tease, de théâtre, de chorégraphie, de glamour, d’humour, de satire le tout pimenté par un sens de l’excès. Et ces femmes ni jeunes, ni vielles, ni parfaites mais qui assument le pouvoir et la liberté de leurs corps, sont la meilleure raison de voir ce film, tant elles insufflent de la grâce et de l’énergie dans son spectacle.

La mise en scène est belle, pure, sensuelle à l’image de ses héroïnes. Quelques très jolies scènes, à la fois légères et pesantes, poétiques et douces, feront certainement le plaisir des cinéphiles.

Le bémol vient de l’histoire de Joachim, « Tournée » se focalisant en effet beaucoup sur le personnage interprété par Mathieu Amalric. Malheureusement ce choix du réalisateur s’avère au final peu judicieux et le film en perd de sa force. Les scènes censées nous éclairer sur le passé du producteur, n’ayant en réalité aucun intérêt. Amalric aurait pu (et aurait dû) s’en dispenser et centrer son histoire sur celle des danseuses.

En conclusion, « Tournée » est un road movie imparfait mais qui arrive tout de même à être drôle et attachant.

Photos de « Tournée »

Synopsis de « Tournée »
Producteur de télévision parisien à succès, Joachim avait tout plaqué – enfants, amis, ennemis, amours et remords – pour repartir à zéro en Amérique à l’aube de ses quarante ans. Il revient avec une tournée de strip-teaseuses «New Burlesque» à qui il a fait fantasmer la France… Paris !
De port en port, l’humour des numéros et les rondeurs des filles enthousiasment les hommes comme les femmes. Et malgré les hôtels impersonnels, leurs musiques d’ascenseurs et le manque d’argent, les showgirls inventent un monde extravagant de fantaisie, de chaleur et de fêtes. Mais leur rêve d’achever la tournée en apothéose à Paris vole en éclats : la trahison d’un vieil «ami» fait perdre à Joachim la salle qui leur était promise. Un bref aller et retour dans la capitale s’impose, qui rouvre violemment les plaies du passé…

Fiche technique de « Tournée »
Date de sortie cinéma : 30 juin 2010
Réalisé par Mathieu Amalric
Avec Miranda Colclasure, Suzanne Ramsey, Linda Maracini
Long-métrage français
Genre : Comédie, Drame
Durée : 01h51min
Année de production : 2010
Distributeur : Le Pacte

Bande-annonce de « Tournée »

« Le Caméléon » signé Jean-Paul Salomé

Pour son nouveau film Jean-Paul Salomé s’est inspiré de l’histoire vraie du Français Frédéric Bourdin, personnage opaque devenu maître dans l’art de l’usurpation d’identité. Né de père inconnu, confié aux services sociaux à l’âge de deux ans et ballotté d’un foyer pour mineurs à l’autre pendant l’enfance, il a été condamné à six ans de prison aux Etats-Unis pour avoir vécu pendant quatre mois, en 1997, au sein d’une famille dont il prétendait être le fils disparu.

« Le Caméléon » s’arrête notamment sur cet épisode américain, le plus marquant de la trajectoire de Frédéric Bourdin. Nous le suivons dans l’usurpation la plus délicate et la plus compliquée de sa carrière car l’adolescent américain pour lequel il se faisait passer avait peut-être été assassiné par son propre frère avec la complicité de sa mère. En le reconnaissant, sa ‘famille’ se lavait des soupçons qui avaient pesé sur elle mais savait qu’un intrus s’était introduit chez elle…

Jean-Paul Salomé a ainsi choisi de construire une double intrigue : d’un coté, l’histoire du retour du fils disparu et, de l’autre, celle de la disparition quatre ans plus tôt. Du coup, le réalisateur semble sans cesse hésiter entre faire le portrait psychologique d’un jeune adulte (qui est vraiment le caméléon ?), l’étude de mœurs (les zones d’ombre autour de sa famille d’adoption) et le suspense policier (l’enquête menée par l’agent de FBI). Au final il a choisi de s’intéresser moins à la personnalité fascinante de ce serial schizophrène qu’à la misère sociale et affective d’une mère et de ses rejetons dans la Louisiane profonde pour enfin s’enfoncer dans un thriller du type série télévisée sans aucun intérêt.

Bref, assez captivant dans un premier temps, le film pâtit néanmoins d’une interprétation inégale et d’une volonté de trop faire et laisse, au final, une impression de maladresse.

Photos de « Le Caméléon »

Synopsis de « Le Caméléon »
Espagne, 2000 : un jeune homme sort de son mutisme. Il dit s’appeler Nicholas Mark Randall, être américain et avoir été enlevé quatre ans plus tôt par les membres d’une secte.
A la surprise de la police espagnole qui le soupçonne d’être un imposteur récidiviste, sa sœur vient le chercher et le ramène aux États-Unis, en Louisiane, où sa famille semble le reconnaître.
Les récits des médias locaux sur ce retour miraculeux alertent le FBI dont l’agent, Jennifer Johnson, s’interroge de plus en plus sur la véritable identité de Nicholas et l’attitude surprenante de la famille.
Le Caméléon est inspiré de la véritable histoire de Frédéric Bourdin condamné à plusieurs reprises pour usurpation d’identité.

Fiche technique de « Le Caméléon »
Date de sortie cinéma : 23 juin 2010
Réalisé par Jean-Paul Salomé
Avec Marc-André Grondin, Famke Janssen, Ellen Barkin, Emilie de Ravin
Long-métrage canadien, français
Genre : Drame, Thriller
Durée : 01h46min
Année de production : 2008
Distributeur : Gaumont Distribution

Bande-annonce de « Le Caméléon »

« Dog Pound » : un film coup de poing

Co-fondateur de ‘Kourtrajmé’, Kim Chapiron était passé au long-métrage en 2006 avec « Sheitan », film d’horreur déjanté. Le jeune réalisateur revient maintenant en force en signant avec « Dog Pound » une des meilleures œuvres cinématographiques de l’année : un film coup de poing qui prend aux tripes.

Tourné aux Etats-Unis, le long-métrage décrit, à travers le trajet de trois garnements principaux – Davis, Angel, Butch – le quotidien d’une prison pour délinquants juvéniles du nom d’Enola Vale, quelque part dans le Midwest, patrie des ‘white trash’ (un terme argotique pour caractériser la population blanche et pauvre d’Amérique). Kim Chapiron et son co-scénariste new-yorkais, Jérémie Delon, ont visité pendant un an les centres de détention pour mineurs afin de coller au plus près de la réalité.

Et si « Dog Pound » n’évite pas les codes classiques du film carcéral, la réalisation de Chapiron et la justesse des acteurs font que le long-métrage marque durement les esprits notamment par son réalisme. Mention spéciale à Adam Butcher impressionnant de violence et de charisme. Notons d’ailleurs que la majorité du casting est composée de réels détenus.

Au final, un film dur et d’une violence inouïe – violence des actes, des situations, des dialogues et des regards – mais toujours très bien filmé : le réalisateur a su ne pas tomber dans la surenchère d’image violente, en laissant au spectateur le soin ‘d’imaginer’ les images les plus dures. Le spectateur n’éprouve pas l’envie d’y retourner mais l’expérience qu’il aura vécu aura été exceptionnelle !

Photos de « Dog Pound »

Synopsis de « Dog Pound »
Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants.
Angel, 15 ans, vol de voiture avec violence.
Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation.
Une même sentence : la prison pour délinquants juvéniles d’Enola Vale.
Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau.

Fiche technique de « Dog Pound »
Date de sortie cinéma : 23 juin 2010
Réalisé par Kim Chapiron
Avec Adam Butcher, Shane Kippel, Mateo Morales
Long-métrage américain
Genre : Drame, Thriller
Durée : 01h31min
Année de production : 2010
Distributeur : Mars Distribution

Bande-annonce de « Dog Pound »

« Infectés » : le monde décimé par un virus… Encore !

« Infectés » aborde un des sujets à la mode, le monde décimé par un virus redoutable, déjà traité de maintes fois, de différentes manières : n’en citons que tous les “Resident Evil », « 28 jours plus tard », « Je suis une légende » ou encore « Bienvenue à Zombieland » (avec une préférence pour ce dernier, un petit bijou qui mélange zombies, comédie et road movie, à voir absolument).

Alors qu’apporte « Infectés » ?

Déjà plutôt que d’apporter quelque chose, il en enlève une, plus de mort-vivants ! Ce qui aurait pu être une bonne idée, si le film avait reporté l’action et le gore sur autre chose. A côté de ça, la première partie se résume à une campagne géante pour les mesures d’hygiène en cas de pandémie (gants, masques, javel…), qui plus est avec d’énormes erreurs qui auraient dû être fatales aux protagonistes (en tentant de sauver leur peau ils n’oublient pas les planches de surf, éléments « indispensables » à la survie, par contre, l’huile pour la voiture, histoire d’aller plus loin, ça ce n’était pas dans le coffre).

D’autre part, pas d’humour ou de second degré, le film jouant la carte du sérieux. Alors si les protagonistes n’ont pas grand intérêt (et ne sont absolument pas attachants), leurs actes le sont beaucoup plus.

En effet, « Infectés » commence à éveiller notre intérêt après une cinquantaine de minutes, quand il se demande jusqu’où on peut aller pour sauver sa propre vie (attention spoiler) : abandonner sa petite amie, tuer des inconnues pour de l’essence… Il joue ainsi sur les relations entre les personnages nous faisant passer les virus au second plan. « Infectés » se concentre enfin sur un point essentiel que les autres films du genre semblent oublier de plus en plus : la morale et une certaine psychologie.

Ouf, le film a été sauvé à la dernière minute…

Photos d' »Infectés »

Synopsis d' »Infectés »
Quatre jeunes gens foncent sur l’autoroute en direction de l’océan, mais ils ne sont pas en route pour des vacances : ils tentent d’échapper à la fin du monde… L’espèce humaine est menacée par un virus mortel. Plus personne n’est à l’abri. Pour tenter d’échapper à la pandémie, Danny, son frère Brian, sa petite amie Bobby et une amie d’école, Kate, font route vers le sud-ouest des États-Unis. S’appuyant sur un souvenir d’enfance, Danny est convaincu qu’ils trouveront un refuge sur une plage de surfeurs isolée du golfe du Mexique. Là, ils pourront vivre à l’abri en attendant de revenir au monde. Leurs règles sont simples : prendre uniquement des chemins détournés ; éviter à tout prix les contacts avec d’autres humains. Pourtant, au fur et à mesure, leur rêve de survie va se heurter à des choix qu’aucun d’eux n’est prêt à assumer. Ils vont vite découvrir qu’aucun virus n’est plus dangereux que la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous…

Fiche technique d' »Infectés »
Date de sortie cinéma : 26 mai 2010
Réalisé par Alex Pastor, David Pastor
Avec Chris Pine, Piper Perabo, Lou Taylor Pucci
Titre original : Carriers
Long-métrage américain
Genre : Drame, Policier
Durée : 01h24min
Année de production : 2008
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande-annonce d' »Infectés »

« My Name Is Khan » : film indien pas comme les autres

Un film qui ravira les fans du cinéma indien et en même temps une bonne entrée dans Bollywood pour les récalcitrants qui n’aiment pas les interludes chantés/dansés car « My name is Khan » est le premier du genre à se passer sans la moindre chorégraphie ou autre mise en scène musicale.

Certes, il y a quelques longueurs, quelques scènes improbables, mais c’est au final un filme très sympa et touchant : une histoire d’amour avec un beau message de tolérance qui a su enchanter son public. Notons d’ailleurs que lors de ses différentes sorties aux quatre coins du monde, le long-métrage a réussi à chaque fois son entrée de manière impressionnante : en Grande-Bretagne, il s’est même classé devant « Invictus » lors de sa sortie et a réuni un peu moins de 2 millions de dollars de recettes lors de son premier weekend d’exploitation aux Etats-Unis. Un bel exploit pour un film indien !

Laissez-vous, vous aussi, porter par la magie de Bollywood et de ses acteurs magnifiques !

Photos de « My Name Is Khan »

Synopsis de « My Name Is Khan »
Rizvan Khan est un enfant musulman qui a grandi avec sa mère dans le Borivali de Mumbai en Inde et qui souffre du syndrome d’Asperger. À l’âge adulte, Rizvan tombe amoureux d’une coiffeuse Mandira avec qui il se marie. Le couple s’installe à San Francisco. Après le 11 septembre 2001, il est pris pour un terroriste car son handicap le rend suspect. Après son arrestation, il essaye de rencontrer le président des États Unis afin de retrouver l’amour de sa femme.

Fiche technique de « My Name Is Khan »
Date de sortie cinéma : 26 mai 2010
Réalisé par Karan Johar
Avec Shah Rukh Khan, Kajol Mukherjee-Devgan, Christopher B. Duncan
Long-métrage indien
Genre : Drame, Romance
Durée : 02h40min
Année de production : 2009
Distributeur : Twentieth Century Fox France

Bande-annonce de « My Name Is Khan »