« Fighter » : pas seulement pour les amateurs de boxe

David O. Russell (« Les Rois du désert ») revient sur nos écrans avec « Fighter », film avec lequel le cinéaste connaît une véritable consécrations (Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle pour Christian Bale, Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Melissa Leo et autres 5 nominations dont du Meilleur réalisateur et du Meilleur film).

Le long métrage est directement inspiré d’une histoire vraie, celle du boxeur de légende Micky Ward. « Fighter » revient sur son incroyable carrière et relate son retour fulgurant sur le devant de la scène en 1994, après une longue succession de défaites. Cependant, ce n’est pas seulement un film de boxe, c’est bien plus. En effet, les matchs n’occupent qu’une partie moindre du long-métrage ce qui pourra éventuellement décevoir les amateurs du sport.

Au-delà du ring, le long-métrage s’arrête également sur la relation bouleversante du boxeur avec son frère Dicky, qui l’a aidé à remonter la pente. Mais c’est en traversant les difficultés avec le boxeur que l’on comprend réellement les enjeux de son combat. Un film qui monte crescendo et qui s’avère assez poignant, notamment grâce à une excellente performance de Christian Bale et à un Mark Wahlberg impliqué. A voir !

Photos de « Fighter »

Synopsis de « Fighter »
Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l’aider à s’affranchir de l’influence négative de sa mère, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes.
Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison.
Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, parfois, les hommes changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté…

Fiche technique de « Fighter »
Date de sortie cinéma : 9 mars 2011
Réalisé par David O. Russell
Avec Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams, Melissa Leo
Long-métrage américain
Genre : Biopic, Drame
Durée : 01h53min
Année de production : 2010
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande-annonce de « Fighter »

« 127 heures » à ne pas rater

Après l’excellent « Slumdog Millionaire », Dany Boyle revient sur nos écrans avec un nouveau film exceptionnel, « 127 heures ». A partir d’une histoire vraie, hallucinante et incroyable, le réalisateur signe un long-métrage intense qui nous tient en haleine pendant une heure et demie, avec un personnage condamné à ne pas pas pouvoir bouger.

Il s’appelle Aron Ralston. En 2003, une de ses randonnées dans le désert prend un tour dramatique. Il fait une chute et se retrouve immobilisé, son bras pris entre une roche et la paroi d’une grotte. 127 heures, c’est le temps que le jeune homme reste coincé dans le piège. Pour mettre fin à sa captivité, il finit par se résoudre à s’auto-mutiler, en sectionnant son bras au canif…

A partir de cette terrible histoire, Dany Boyle a imaginé un long-métrage dont la puissance et le suspense ne s’affaiblissent pas une seule seconde. Malgré un scénario si limité, l’histoire nous captive et on rentre dans la peau du personnage, tant les moindres faits et gestes du protagoniste sont relatés avec précision et réalisme. La mise en scène est très particulière et assez déroutante au début, mais une fois absorbé par le film, elle prend tout son sens. La photographie et la bande originale jouent également un rôle très important et sont parfaitement bien combinées.

Et pour conclure ce déjà très beau tableau, l’interprétation de James Franco est remarquable. Il joue avec beaucoup d’aisance, de sincérité, maniant avec une incroyable profondeur et crédibilité tous les processus psychologiques et physiques si difficiles que son personnage traverse.

Bref, un excellent film à ne pas rater. Pas étonnant que « 127 heures » ait reçu 6 nominations aux Oscars (dont de Meilleur film et de Meilleur acteur).

Photos de « 127 heures »

Synopsis de « 127 heures »
Le 26 avril 2003, Aron Ralston, jeune homme de vingt-sept ans, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah.Il est seul et n’a prévenu personne de son excursion. Alpiniste expérimenté, il collectionne les plus beaux sommets de la région.
Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, l’impensable survient : au-dessus de lui un rocher se détache et emprisonne son bras dans le mur de rocaille. Le voilà pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, en proie à des hallucinations…
Il parle à son ex petite amie, sa famille, et se demande si les deux filles qu’il a rencontrées dans le canyon juste avant son accident seront les dernières.
Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence…

Fiche technique de « 127 heures »
Date de sortie cinéma : 23 février 2011
Réalisé par Danny Boyle
Avec James Franco, Amber Tamblyn, Kate Mara
Titre original : 127 Hours
Long-métrage américain, britannique
Genre : Drame, Thriller, Aventure, Biopic
Durée : 01h34min
Année de production : 2010
Distributeur : Pathé Distribution

Bande-annonce de « 127 heures »

« Le Discours d’un roi » : à voir absolument !

Voici enfin la sortie du long-métrage « Le Discours d’un roi« , l’immense favori dans la course aux Oscars avec douze nominations, dont celle du meilleur film, du meilleur acteur (Colin Firth), du meilleur second rôle masculin (Geoffrey Rush) et du meilleur second rôle féminin (Helena Bonham Carter). Une fois n’est pas coutume, c’est complètement mérité.

En effet, le réalisateur Tom Hooper réussit une œuvre parfaitement maîtrisée de bout en bout. A partir d’un fait historique réel, mais a priori relativement mince, il nous offre un film original et passionnant. Plutôt que de suivre l’ascension d’un homme avide de pouvoir comme on le voit souvent au cinéma, il s’agit ici au contraire de suivre l’itinéraire de George VI, presque roi malgré lui, qui doit surmonter un handicap majeur : son bégaiement chronique.

Le film nous raconte son histoire en alternant très bien les scènes humoristiques et les moments d’émotions. Sans oublier non plus la grande qualité de la mise en scène, des décors, des costumes et de la reconstitution de l’époque.

« Le Discours d’un roi » nous rappelle enfin à quel point la prise de parole publique, ainsi que l’éloquence qui doit aller avec, sont deux attributs incontournables de l’exercice du pouvoir. La fascination exercée par Hitler sur tant de catégories différentes de gens n’en est-elle pas la meilleure démonstration ? Un film qui nous fait somme toute réfléchir sur la prédominance et le rôle de la communication directe dans la société contemporaine… A voir absolument !

Photos de « Le Discours d’un roi »

Synopsis de « Le Discours d’un roi »
D’après l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l’abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce). D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage (Geoffrey Rush) aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.

Fiche technique de « Le Discours d’un roi »
Date de sortie cinéma : 2 février 2011
Réalisé par Tom Hooper
Avec Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush, Guy Pearce
Titre original : The King’s Speech
Long-métrage britannique, australien, américain
Genre : Historique, Biopic, Drame
Durée : 01h58min
Année de production : 2010
Distributeur : Wild Bunch Distribution

Bande-annonce de « Le Discours d’un roi »

« Carlos » signé Olivier Assayas

Dans son nouveau film, Olivier Assayas nous raconte l’histoire d’Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous le nom de Carlos ou Le Chacal, personnage considéré comme l’un des plus importants terroristes du XXe siècle.

Entre 1974, à Londres, où il tente d’assassiner un homme d’affaires britannique, et 1994, quand il est arrêté à Khartoum, il aura vécu plusieurs vies sous autant de pseudonymes, et traversé toutes les complexités de la politique internationale de son époque. Qui était Carlos, comment ses identités entrecroisées, superposées, s’articulent-elles, qui était-il avant de s’engager corps et âme dans sa lutte sans fin ? C’est autour de ces questions que le biopic s’est construit.

Et ce n’est pas toujours évident de réaliser un biopic, surtout sur une personne aussi controversée. Quelle est la part de vérité, quelle est la part de fiction ? Alors, il vaut mieux faire la part des choses lorsqu’on regarde le film et le prendre comme un récit romancé et non un documentaire.

En tout cas le résultat est fort réussi grâce surtout à un Édgar Ramírez, très crédible et impressionnant dans le rôle du terroriste vénézuélien. Grâce aussi à une mise en scène très propre alternant des instants calmes, sensuels et explicites et des moments tambour battant.

« Carlos », présenté hors compétition à Cannes et diffusé en plusieurs épisodes sur Canal+, a été raccourci (5h de film à l’origine) pour permettre sa diffusion au cinéma. Et les 2h45 restantes ne laissent pas de place à l’ennui face à l’histoire passionnante d’un personnage au cœur de l’Histoire moderne.

Photos de « Carlos »

Synopsis de « Carlos »
Véritable mythe, Carlos est au coeur de l’histoire du terrorisme international des années 1970 et 1980, de l’activisme propalestinien à l’Armée rouge japonaise. A la fois figure de l’extrême gauche et mercenaire opportuniste à la solde des services secrets de puissances du Moyen-Orient, il a constitué sa propre organisation, basée de l’autre côté du rideau de fer, active durant les dernières années de la guerre froide. Le film est l’histoire d’un révolutionnaire internationaliste, manipulateur et manipulé, porté par les flux de l’histoire de son époque et de ses dérives. Nous le suivrons jusqu’au bout de son chemin, relégué au Soudan où la dictature islamiste, après l’avoir un temps couvert, l’a livré à la police française. Personnage contradictoire, aussi violent que l‘époque dont il est une incarnation, Carlos est aussi une énigme.

Fiche technique de « Carlos »
Date de sortie cinéma : 7 juillet 2010
Réalisé par Olivier Assayas
Avec Édgar Ramírez, Alexander Scheer, Nora Von Waldstätten
Long-métrage français
Genre : Biopic, Drame
Durée : 02h45min
Année de production : 2010
Distributeur : MK2 Diffusion

Teaser de « Carlos »

« Mourir comme un homme »…

Un an après sa présentation à Cannes, « Mourir comme un homme » de João Pedro Rodrigues sort en France. Le cinéaste, révélé par « O Fantasma » ou « Odete », explique que pour lui c’est « un film de guerre. Un monde en guerre, une guerre contre soi-même. Mais il s’agit aussi d’une histoire d’amour, celle de Tonia et de son jeune copain Rosário, un ‘Roméo et Juliette’ inédit. »

Il nous y raconte l’histoire de Tonia, une transexuelle, mère d’un fils qu’elle a jadis abandonné pour vivre sa vie de femme, et femme amoureuse d’un jeune homme qui lui rappelle ce fils qui la rejette aujourd’hui et dont elle aimerait qu’il la pardonne. Tonia est bouleversante, sa vie a été un long parcours avec de nombreuses épreuves. Et elle ne veut pas subir l’opération qui fera de lui une femme, par conviction religieuse. Pour « mourir comme un homme »…

Le réalisateur portugais nous présente un film musical, poétique, flamboyant, saupoudré de quelques scènes surréalistes et une pointe d’humour qui vient alléger quelque peu le propos. Mais que l’on ne s’y trompe pas, « Mourir comme un homme » n’est pas une comédie, mais bel et bien un film de guerre ! Tonia se bat pour garder son boulot dans un cabaret, pour sauver son jeune amoureux de la drogue, pour se faire aimer par son fils.

Une histoire poignante, qui ne tombe jamais dans la vulgarité ou la facilité. Et malgré une certaine longueur, João Pedro Rodrigues nous livre au final un drame assez frappant et une vertigineuse méditation sur l’identité.

Photos de « Mourir comme un homme »

Fiche technique de « Mourir comme un homme »
Date de sortie cinéma : 28 avril 2010
Réalisé par Joao Pedro Rodrigues
Avec Fernando Santos, Alexander David, Gonçalo Ferreira de Almeida
Titre original : Morrer Como Um Homem
Long-métrage français, portugais
Genre : Drame, Biopic
Durée : 02h13min
Année de production : 2009
Distributeur : Epicentre Films

Bande-annonce de « Mourir comme un homme »

« Gainsbourg – (vie héroïque) » : un conte de Joann Sfar

Pour son premier long métrage Joann Sfar (connu comme auteur de BD) a fait un choix audacieux : transposer à l’écran la vie de l’une des icônes de la culture française. Il nous propose un biopic qui se veut sortir des imageries traditionnelles pour nous offrir un conte ponctué de pur moments d’invention (comme en témoigne ce double du héros présent à ses côtés sous la forme d’un autre moi plus monstrueux : le côté Gainsbarre de Gainsbourg en chair et en os ou plutôt en personnage de BD vivant).

C’est donc un film ambitieux qui, certes, a le mérite de peindre avec fidélité le « personnage » de Gainsbourg à travers ses âges, ses époques, ses inspirations, ses conquêtes mais qui sombre malgré tout dans le stéréotype de l’homme à femme provocateur. On n’est pas vraiment déçu puisqu’on s’attend à ça, mais on regrette quand même que le scénario ne vienne pas apporter plus de profondeur à l’image du rebelle qu’on ne connaît que trop. Peut être parce que si l’artiste était brillant, la vie de l’homme elle, n’avait rien d’ « héroïque » ni même de spécial… En tous cas le film, malgré ce qu’il annonce, ne nous démontre pas le contraire.

Mention spéciale pour la qualité des acteurs. Eric Elmosnino est sidérant dans le rôle de Gainsbourg, Laetitia Casta qui campe une Bardot plus vraie que nature. Un petit pincement au cœur pour Lucy Gordon (Jane Birkin) disparue en mai dernier.

Malgré tous ses défauts, « Gainsbourg – (vie héroïque) » est loin d’être un biopic classique, genre très à la mode, en ce moment, mais un conte dans lequel, la patte de Joann Sfar est incontestable.

Photos de « Gainsbourg – (vie héroïque) »

La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu’au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier.

Fiche technique de « Gainsbourg – (vie héroïque) »
Date de sortie cinéma : 20 janvier 2010
Réalisé par Joann Sfar
Avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta
Long-métrage français
Genre : Biopic, Musical
Durée : 2h10 min
Année de production : 2009
Distributeur : Universal Pictures International France

Bande-annonce de « Gainsbourg – (vie héroïque) »

« Invictus » : le sport au service de la politique

Comme le bon vin Clint Eastwood se bonifie avec l’âge et atteint un degré de perfection rare dans le monde du cinéma. Un vrai phénomène : il enfile les chefs-d’œuvre à la chaîne, comme d’autres (que je ne citerai pas) les navets.

Dans « Invictus » une légende vivante pour les Sud-Africains noirs, Nelson Mandela, et un sport roi pour les Afrikaners, le rugby, serviront les aspirations légitimes à l’unité nationale de la nouvelle Afrique du Sud née en 1994 à la faveur des premières élections démocratiques. Le film est le récit de la stratégie politique mise en œuvre par Nelson Mandela. Sa pierre angulaire : la victoire des Springboks à la Coupe du monde accueillie par l’Afrique du Sud en 1995.

Bien plus qu’un film sur le rugby, « Invictus » est surtout un film démontrant que le sport peut unir une nation. Un appel a la paix, à l’égalité, à la tolérance et à la réconciliation.

Dans les mains d’un vulgaire tâcheron ou d’un petit faiseur, « Invictus » aurait sûrement donné un film remplit de clichés et de guimauve américaine écœurante et dégoulinant. Mais il n’en est rien, grâce à la magnifique performance de Morgan Freeman et à la caméra d’Eastwood qui, lors des séquences de matchs, nous immerge complètement au cœur de l’action.

Certes, un peu trop simpliste et idéaliste – tout le pays se réunit derrière l’équipe de rugby, d’accord, mais on a comme l’impression que grâce à ça tous les problèmes existants disparaissent d’un coup de baguette magique, alors que c’est loin d’être le cas – mais c’est beau à voir. Et c’est ce qui compte.

Photos de « Invictus »

Synopsis de « Invictus »
En 1994, l’élection de Mandela marque la fin de l’Apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport.

Fiche technique de « Invictus »
Date de sortie cinéma : 13 janvier 2010
Réalisé par Clint Eastwood
Avec Morgan Freeman, Matt Damon, Scott Eastwood
Long-métrage américain
Genre : Drame, Historique, Biopic
Durée : 2h12 min
Année de production : 2009
Distributeur : Warner Bros. France

Bande-annonce de « Invictus »

« Le Soliste » ou le pouvoir de la musique

Avec ce film John Wright brise le rêve américain et nous montre le revers de l’Amérique. Sans pathos le réalisateur britannique nous raconte une histoire, en grand partie réelle (le film est l’adaptation du livre de Steve Lopez inspiré de son amitié avec Nathaniel Ayers), dont le premier mérite est de nous faire découvrir la vie des sans-abris de Los Angeles qui survivent dans une incroyable Cour des miracles à deux pas du glamour hollywoodien. Les scènes qui s’y déroulent allient la force documentaire (les figurants sont d’ailleurs de vrais SDF) à un vrai lyrisme.

Le succès de l’opus repose cependant dans les mains du principal duo qui se complète parfaitement, surtout que personne ne cherche à se voler la vedette. La narration, à la fois drôle et cynique, est assurée par un Robert Downey Jr. qui aura rarement paru aussi touchant. Il est le fil conducteur et ses répliques, souvent sarcastiques, amènent un peu de fantaisie à l’ouvrage. En revanche, c’est Jamie Foxx qui a le rôle le plus exigeant. Il maîtrise totalement les syndromes de la maladie mentale et sa composition, magistrale, pourrait bien lui valoir un prix d’interprétation.

Cette histoire d’une amitié improbable est au final une magnifique parabole sur l’acceptation de l’autre. Le tout illuminé par la bande-son exceptionnelle. Les amoureux de la musique classique devraient apprécier le film mais pas besoin d’être fan de Bach ou Bethoveen pour être touché par l’histoire.

Photos de « Le Soliste »

Synopsis de « Le Soliste »
L’histoire du musicien Nathaniel Ayers. Atteint de schizophrénie puis sans abri, il joue du violon sur les trottoirs de Los Angeles. Un journaliste du Los Angeles Time, Steve Lopez, le prend sous son aile.

Fiche technique de « Le Soliste »
Date de sortie cinéma : 23 décembre 2009
Réalisé par Joe Wright
Avec Jamie Foxx, Robert Downey Jr., Catherine Keener
Titre original : Soloist
Long-métrage américain, britannique
Genre : Drame, Biopic
Durée : 1h57 min
Année de production : 2008
Distributeur : StudioCanal

Bande-annonce de « Le Soliste »

« Invictus » le prochain Clint Eastwood

Après « Gran Torino », « Invictus » s’annonce comme le prochain film invincible de Clint Eastwood. Pour son trentième long-métrage, le prolifique cinéaste a choisi de re-créer une histoire vraie qui mélange politique, racisme et sport.

Des sujets qui semblent tenir à cœur au réalisateur qui nous plonge cette fois en Afrique du Sud où il a confié à Morgan Freeman le rôle de Nelson Mandela. En 1994, l’Homme d’Etat vient d’être élu et l’Apartheid semble terminé. Du moins sur le papier. En réalité le pays est ravagé par les discriminations et les soucis économiques. Une seule solution pour rallier Blancs et Noirs vers une même cause : le sport ! Président Mandela se rapproche alors de François Pineaar, le capitaine de l’équipe nationale de rugby. Ce dernier, incarné par Matt Damon, a pour mission d’emmener son équipe jusqu’à la victoire lors du Championnat du Monde, organisé en 1995 en Afrique du Sud.

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Si l’on connaît la fin de l’histoire, les Sud-africains remportant la Coupe du monde de Rugby, dans « Invictus » nous découvrons avec plaisir les enjeux de cette compétition qui dépassaient de loin le cadre du sport, prenant une symbolique toute particulière.

Notons d’ailleurs que le scénario du film se base sur le best-seller de John Carlin intitulé « Playing the Enemy: Nelson Mandela and the Game that Made a Nation », un titre qui dit tout.

Nul doute, encore un magnifique Clint Eastwood en perspective. La sortie de « Invictus » est annoncée pour le 13 janvier prochain.

En attendant, vous pouvez toujours savourer sa bande-annonce :

Bande-annonce de « Invictus »

« Bronson » : à voir absolument

Le réalisateur de la superbe trilogie « Pusher » nous met une nouvelle fois K.O. « Bronson », son nouveau film, est acclamé par la presse comme le nouvel « Orange mécanique » (Stanley Kubrick) ou un futur film culte. Et on n’est pas loin de la vérité.

« Bronson » est un sacré film. Le réalisateur jongle entre noirceur, austérité et humour. Visuellement magnifique, d’une rare violence (plus psychologique que physique, aussi paradoxale que cela puisse l’être), le long métrage est d’une mise en scène très efficace. Un vrai coup de poing.

Le film est porté par l’incroyable performance du méconnaissable Tom Hardy (« Rock’NRolla ») : ses mimiques sont hallucinantes, et son jeu sublime. Il plonge dans la tête d’un esprit dont le fonctionnement on n’arrive pas à comprendre réellement. A part sur quelques points : il veut être connu et la violence est le domaine dans lequel il excelle. Donc il se lance dedans et utilise la prison comme un moyen d’arriver à ses fins (même s’il y reste enchaîné).

Photos de « Bronson »

« Bronson » est un biopic assez impressionnant. D’ailleurs la vie de Michael Peterson a vraiment tout d’un film. Issu du monde ouvrier et peu éduqué, il avait un rêve : devenir une célébrité et voir sa tête à la une des journaux. En 1974, à 19 ans, il tente de braquer un bureau de poste avec un fusil à canon scié qu’il a lui-même bricolé. Son butin s’élève à 26,18 £, mais interpellé, il est d’abord condamné à 7 ans de prison.

Or Michael Peterson est toujours en prison à ce jour : il a passé 34 ans en maison d’arrêt dont 30 en isolement cellulaire. en cumulant les peines successives il a été finalement condamné à la réclusion perpétuelle.

Ce film est le portrait d’un homme que la prison a rendu sauvage. Il sera l’auteur de violences multiples sur ses voisins de cellule ou sur le personnel de sécurité et d’une douzaine de prise d’otage, dont un professeur d’art qui avait critiqué son travail, une prise d’otage de preneurs d’otage, et même une prise d’otage dont la rançon s’élevait à une poupée gonflable et deux tasses de thé.

Mais en devenant incontrôlable ce « professionnel » de la détention est parvenu à devenir une star des médias britanniques, relayant ses coups d’éclat.

Aujourd’hui prisonnier de catégorie A, au quartier de haute-sécurité de Wakefield, il peint des tableaux, soutient des œuvres de charité, mais a surtout écrit 13 livres dont Solitary Fitness une méthode de musculation en espace réduit, des poèmes, une pièce de théâtre ou un guide des prison The Good Prison Guide :
« C’est dans la prison anglaise de Hull que l’on peut déguster la meilleure tarte à la mélasse, mais pour trouver le meilleur curry de boeuf de toutes les cantines carcérales britanniques, c’est à Long Lartin dans le Worcestershire qu’il faut se rendre ».

Sans doute « Bronson » est l’un des films des plus intéressants de cet été. Une perle rare. A voir absolument.

Bande-annonce de « Bronson »


Fiche technique de « Bronson »
Date de sortie : 15 Juillet 2009
Réalisé par Nicolas Winding Refn
Avec Tom Hardy, Matt King, James Lance
Film britannique.
Genre : Biopic, Thriller
Durée : 1h 32min.
Année de production : 2009
Interdit aux moins de 12 ans
Distribué par Le Pacte