« Dans ses yeux » : magnifique !

On attendait « Un Prophète » de Audiard ou « Le Ruban blanc » de Haneke, c’est finalement ce magnifique long-métrage argentin qui les a grillés au poteau pour rafler l’Oscar du meilleur film étranger. Une récompense qui n’est pour autant pas voleé et qui permet à ce film d’être mieux diffusé, tant mieux !

« Dans ses yeux » porte d’abord très bien son nom, c’est un facteur capital dans cette œuvre et c’est une grande idée scénaristique et de mise en scène. Les acteurs jouent véritablement avec leur regard, ils donnent une force qui passe magistralement à l’écran.

Et que dire de la réalisation de Campanella, il s’est tout permis avec une histoire assez compliquée, la recherche en image est incroyable. Les cadres et la lumière font part d’un travail de préparation et de tournage énormes, la précision de la direction des acteurs dans le jeu, les regards et la voix qu’ils donnent sont forts de sens. Les séquences sont à couper le souffle.

Le scénario est aussi génial. « Dans ses yeux » mêle avec brio histoire d’amour, enquête policière et critique politique. Un thriller palpitant jusqu’à la dernière seconde avec un twist de génie.

Sans oublier, l’interprétation des acteurs principaux et secondaires remarquable et pleine de justesse. Le duo Soledad Vilamil (Goya du meilleur second rôle cette année) et Ricardo Darin (le plus grand comédien argentin) fait vibrer.

Pour résumer, un film poignant auquel on repense longtemps après, un film à voir d’urgence avant qu’il disparaisse de nos salles française !

Photos de « Dans ses yeux »

Synopsis de « Dans ses yeux »
1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d’une jeune femme.
25 ans plus tard, il décide d’écrire un roman basé sur cette affaire « classée » dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d’écriture le ramène à ce meurtre qui l’obsède depuis tant d’années mais également à l’amour qu’il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l’Argentine où l’ambiance était étouffante et les apparences trompeuses…

Fiche technique de « Dans ses yeux »
Date de sortie cinéma : 5 mai 2010
Réalisé par Juan José Campanella
Avec Soledad Villamil, Ricardo Darin, Pablo Rago
Titre original : El Secreto de Sus Ojos
Long-métrage espagnol, argentin
Genre : Drame
Durée : 02h09min
Année de production : 2009
Distributeur : Pretty Pictures

Bande-annonce de « Dans ses yeux »

« Mourir comme un homme »…

Un an après sa présentation à Cannes, « Mourir comme un homme » de João Pedro Rodrigues sort en France. Le cinéaste, révélé par « O Fantasma » ou « Odete », explique que pour lui c’est « un film de guerre. Un monde en guerre, une guerre contre soi-même. Mais il s’agit aussi d’une histoire d’amour, celle de Tonia et de son jeune copain Rosário, un ‘Roméo et Juliette’ inédit. »

Il nous y raconte l’histoire de Tonia, une transexuelle, mère d’un fils qu’elle a jadis abandonné pour vivre sa vie de femme, et femme amoureuse d’un jeune homme qui lui rappelle ce fils qui la rejette aujourd’hui et dont elle aimerait qu’il la pardonne. Tonia est bouleversante, sa vie a été un long parcours avec de nombreuses épreuves. Et elle ne veut pas subir l’opération qui fera de lui une femme, par conviction religieuse. Pour « mourir comme un homme »…

Le réalisateur portugais nous présente un film musical, poétique, flamboyant, saupoudré de quelques scènes surréalistes et une pointe d’humour qui vient alléger quelque peu le propos. Mais que l’on ne s’y trompe pas, « Mourir comme un homme » n’est pas une comédie, mais bel et bien un film de guerre ! Tonia se bat pour garder son boulot dans un cabaret, pour sauver son jeune amoureux de la drogue, pour se faire aimer par son fils.

Une histoire poignante, qui ne tombe jamais dans la vulgarité ou la facilité. Et malgré une certaine longueur, João Pedro Rodrigues nous livre au final un drame assez frappant et une vertigineuse méditation sur l’identité.

Photos de « Mourir comme un homme »

Fiche technique de « Mourir comme un homme »
Date de sortie cinéma : 28 avril 2010
Réalisé par Joao Pedro Rodrigues
Avec Fernando Santos, Alexander David, Gonçalo Ferreira de Almeida
Titre original : Morrer Como Um Homem
Long-métrage français, portugais
Genre : Drame, Biopic
Durée : 02h13min
Année de production : 2009
Distributeur : Epicentre Films

Bande-annonce de « Mourir comme un homme »

« Kick-Ass » : un film de super-héros pas comme les autres

Une adaptation de comics qui sort des sentiers battus du genre. Finis les super-héros invincibles qui n’ont jamais une égratignure et pas une tache sur leur costume.

Tiré de la BD de Mark Millar, l’œuvre apparaît résolument à contre-courant de ce que l’on peut avoir l’habitude de voir habituellement : des losers en guise de super-héros bien sûr, mais qui plus est ado et même pas vraiment beau (et non même pas de Robert Pattinson pour venir faire de l’ombre à notre sympathique Dave Lizewski : quel malheur 😉 ), c’est sûr que cela change !

En plus, « Kick-Ass » séduit par son écriture étonnamment bonne et souvent très drôle et une BO tout simplement excellente. Ajoutons-y le mélange explosive de scènes d’actions terribles, un sens de l’humour corrosif et d’acteurs qui se prennent au jeu, le tout réalisé de manière très efficace par Matthew Vaughn. Comme si « Kill Bill » croisait « Watchman » avec une touche Teenage absolument pas ringarde et actualisé.

A noter également l’interprétation magnifique des acteurs à commencer par les seconds rôles et un excellent Nicolas Cage (deux bons films de suite, on avait perdu l’habitude), parfaitement secondé par une Chloé Moretz jubilatoire de bout en bout.

Bref, « Kick-Ass » est une belle bouffée d’air frais dans un paysage de super-héros plutôt désespéré ces derniers temps, et qui n’en est donc que plus recommandable et plaisant. Savoureux.

Photos de « Kick-Ass »

Synopsis de « Kick-Ass »
Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n’a qu’un seul problème : Kick-Ass n’a pas le moindre superpouvoir… Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s’associe bientôt à d’autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico, va leur donner l’occasion de montrer ce dont ils sont capables…

Fiche technique de « Kick-Ass »
Date de sortie cinéma : 21 avril 2010
Réalisé par Matthew Vaughn
Avec Aaron Johnson, Nicolas Cage, Chloe Moretz, Mark Strong
Long-métrage britannique, américain
Genre : Action, Drame
Durée : 01h57min
Année de production : 2009
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande-annonce de « Kick-Ass »

« Green Zone » signé Paul Greengrass

Jason Bourne est en Irak avec toute sa mémoire et il va découvrir un nouveau complot : accrochez-vous bien…

Dès qu’il s’agit de réaliser un film d’action qui secoue et qui prend aux tripes, Paul Greengrass n’a absolument aucun équivalent. Il maîtrise si bien sa caméra à l’épaule, que l’on est projeté instantanément au cœur de la 2ème Guerre d’Irak en 2003, dans une explosion de balles sifflantes, de fureur, de chaos…

Notons que son « Green Zone » est inspiré du livre de Rajiv Chandrasekaran, un journaliste de Washington Post, chargé de couvrir la guerre et la reconstruction de l’Irak en tant qu’envoyé spécial à Bagdad entre avril 2003 et octobre 2004. La version cinématographique n’est, bien sûr, qu’une fiction, mais le sujet du scénario est tout sauf fictif (malheureusement). Le film lève ainsi le voile sur la sombre histoire des armes de destruction massive en Irak (qui ont servi de prétexte pour l’invasion américaine) et sur la véritable raison de cette guerre.

Et même si l’on connaît la fin de l’histoire, Greengrass parvient d’en faire un thriller géo-politique bourré d’action et d’adrénaline, dans lequel le suspens ne retombe jamais grâce à des rebondissements multiples et une mise en scène énergique et viscérale. Son complice habituel, Matt Damon est lui aussi dans son élément. Portant son rôle comme un gant, il nous fait part d’un jeu d’acteur à la hauteur du sujet traité.

« Green Zone » est au final un cocktail réussi, d’action, de suspens, de réalité et de savoir faire. A voir.

Photos de « Green Zone »

Synopsis de « Green Zone »
Pendant l’occupation américaine de Bagdad en 2003, l’adjudant-chef Roy Miller et ses hommes ont pour mission de trouver des armes de destruction massive censées être stockées dans le désert iraquien. Ballotés d’un site piégé à un autre, les militaires découvrent rapidement une importante machination qui modifie le but de leur mission. Pris en filature par des agents, Miller doit chercher des réponses qui pourront soit éradiquer un régime véreux soit intensifier une guerre dans une région instable. En peu de temps et dans cette zone explosive, il découvrira que la vérité est l’arme la plus insaisissable de toute. L’histoire tourne autour des agissements américains en Irak et de la façon dont le gouvernement provisoire, organisé par l’administration Bush, s’est constitué d’amis loyaux du Président plutôt que de personnalités efficaces et capables. Pourquoi n’avoir placé personne, à la tête du gouvernement irakien, qui sache parler arabe ? Pourquoi n’avoir pas engagé des spécialistes de la reconstruction sociale d’après-guerre ?

Fiche technique de « Green Zone »
Date de sortie cinéma : 14 avril 2010
Réalisé par Paul Greengrass
Avec Matt Damon, Amy Ryan, Greg Kinnear, Jason Isaacs
Long-métrage américain, britannique
Genre : Drame
Durée : 01h55min
Année de production : 2010
Distributeur : StudioCanal

Bande-annonce de « Green Zone »

« Breathless » : un film coup-de-poing

L’acteur coréen Yang Ik-june réalise un premier long-métrage impressionnant. Il réussit le dur pari de réunir dans un même film subtile douceur et violence enragée tout en interrogeant 
les fondements 
de la société 
de son pays.

La violence ici est comme une malédiction qui aurait frappé toute une communauté. En écho aux tragédies de l’histoire coréenne, des guerres à la dictature en passant par la partition, toute une tradition se voit ciblée à bas bruit, qui réduit les hommes à l’impuissance du pouvoir et les femmes à la soumission domestique. Car la dictature a disparu de la scène politique, mais continue de prospérer dans chaque foyer : tous les pères de « Breathless » sont les tyrans, les bourreaux de leur propre famille.

Yang Ik-june témoigne, toutefois, d’une forme d’espoir. L’amitié pudique qui va lier les deux personnages à la dérive – Sang-hoon (interprété par le réalisateur lui-même), un recouvreur de dettes violent et Yeon-hee, une lycéenne effrontée – formera un radeau de fortune où chacun trouvera peut-être enfin assez de confort et de réconfort pour envisager de traverser la vie…

Le long-métrage séduit, ainsi, par ses changements de ton – de la violence à l’humour et, bientôt, au mélo. C’est ce mélange complexes des sentiments sous une mise en scène efficace qui fait de « Breathless », un film coup-de-poing à voir obligatoirement.

Photos de « Breathless »

Synopsis de « Breathless »
Leader impitoyable d’une bande de voyous, Sang-hoon met toute sa rage dans son métier de recouvreur de dettes. Sa vie et son quotidien sont une histoire de violence, à tel point qu’il semble incapable d’exprimer son attachement.
Mais le hasard met sur son chemin Yeon-hee, une jeune lycéenne, au passé étrangement similaire au sien et qui va lui tenir tête. Peu à peu, ces deux paumés vont s’apprivoiser et s’évader ensemble d’un monde fait d’inhumanité.
Mais Sang-hoon peut-il pardonner ? Et surtout, peut-il être pardonné ?

Fiche technique de « Breathless »
Date de sortie cinéma : 14 avril 2010
Réalisé par Ik-june Yang
Avec Ik-june Yang, Kkobbi Kim, Hwan Lee
Titre original : Ddongpari
Long-métrage sud-coréen
Genre : Drame
Durée : 02h10min
Année de production : 2008
Distributeur : Tadrart Films

Bande-annonce de « Breathless »

« Enter The Void » signé Gaspar Noé

Adoré ou détesté, Gaspar Noé n’est très certainement pas le genre de réalisateur qui laisse indifférent. Alors quand son nouveau film s’apprête à débarquer sur nos écrans huit ans après son « Irréversible », l’un des plus grands scandales de l’histoire du Festival de Cannes, l’attente se fait longue.

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D’autant plus que pour le réalisateur, son « Enter The Void » est difficilement classable dans un genre en particulier et constitue un véritable ovni cinématographique. Il le définit lui-même comme un « mélodrame psychédélique » et met en scène et en images le trip post-mortem d’un junkie n’étant pas prêt à abandonner sa sœur.

« Je voulais cette fois-ci faire un film hallucinatoire d’images et de couleurs, quelque chose d’onirique ou hypnotique où la beauté visuelle et le sensoriel prendraient le pas sur le factuel », explique Noé.

Déjà présenté à Cannes 2009 dans une version non définitive, le film a pourtant reçu un accueil très mitigé. Un an plus tard, après la projection de presse à Paris de la copie finale, le buzz circule vite : « Enter The Void » est une sacrée expérience hallucinogène. Le long-métrage est même désormais comparée à « Avatar » pour sa complexité technique et son côté psychédélique. Ce serait en quelque sorte le « Avatar » du film d’auteur ?

Le verdict final va tomber le 5 mai prochain quand « Enter The Void » sortira dans nos salles. D’ici là, voici un petit échantillon de ce qui vous attend :

« Enter The Void » – bande-annonce

Synopsis officiel
Oscar et sa sœur Linda habitent depuis peu à Tokyo. Oscar survit de petits deals de drogue alors que Linda est stripteaseuse dans une boite de nuit. Un soir, lors d’une descente de police, Oscar est touché par une balle. Tandis qu’il agonise, son esprit, fidèle à la promesse faite à sa sœur de ne jamais l’abandonner, refuse de quitter le monde des vivants. Son esprit erre alors dans la ville et ses visions deviennent de plus en plus chaotiques et cauchemardesques. Passé, présent et futur se mélangent dans un maelström hallucinatoire.

« Tête de Turc » signé Pascal Elbé

L’acteur-scénariste Pascal Elbé signe un premier film en tant que réalisateur. Pour mettre en scène son long-métrage, le cinéaste est parti d’un fait divers survenu en 2006 quand une étudiante a été brûlée vive dans un bus incendié à Marseille par huit jeunes.

Pascal Elbé (qui est aussi scénariste et interprète un des rôles principaux dans « Tête de Turc ») en développe un enchevêtrement d’histoires pour mettre en exergue le mal des banlieues vu par les différents « ingrédients » du problème, chacun accablé par ses propres démons. Au final, nous avons un film émouvant qui interroge beaucoup, sans livrer de réponses préconçues ou manichéennes.

Quant à la réalisation de Pascal Elbé, elle est sobre avec de très beaux plans. Si le montage pèche parfois un peu et que le scénario n’évite pas certaines incohérences, l’ensemble fait preuve de suffisamment de maîtrise et de justesse pour séduire. Sans oublier le jeu des acteurs réussi à l’exception peut-être du jeune Samir Makhlouf et de sa petite amie. Mention spéciale pour le face à face Roschy Zem – Pascal Elbé étonnant d’intensité et de justesse.

« Tête de Turc » est au final un premier film très prometteur pour la suite si Pascal Elbé décide de poursuivre dans la voie de la réalisation.

Photos de « Tête de Turc »

Synopsis de « Tête de Turc »
Un geste, et tout bascule. Un adolescent de 14 ans, un médecin urgentiste, un flic en quête de vengeance, une mère qui se bat pour les siens, un homme anéanti par la mort de sa femme voient leurs destins désormais liés…

Fiche technique de « Tête de Turc »
Date de sortie cinéma : 31 mars 2010
Réalisé par Pascal Elbé
Avec Roschdy Zem, Samir Makhlouf, Pascal Elbé
Long-métrage français
Genre : Drame, Policier
Durée : 01h27min
Année de production : 2009
Distributeur : Warner Bros. France

Bande-annonce de « Tête de Turc »

« Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans »

L’immense Werner Herzog réinvente à sa sauce « Bad Lieutenant » (1992), film culte d’un autre phénomène de la planète cinéma, Abel Ferrara, relatant la descente aux enfers d’un officier de police destructeur et paranoïaque. Un remake pourtant bien loin de l’original, il faut le dire.

On notera notamment la translation de l’enfer de New York à l’ambiance glauque de la Nouvelle-Orléans dévastée par l’ouragan Katrina. De plus, à l’hallucinant Harvey Keitel succède un Nicolas Cage à la dépravation remarquable, l’un rayonnant de puissance destructrice, l’autre qui semble revenir d’entre les morts. Le seul point en commun : leurs personnages sont des flics défoncés et obsédés par le mal qui vont trouver la voie de la rédemption…

Beaucoup moins bien que l’original, « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans » est un film pour le moins curieux. Le réalisateur allemand s’en sort tout de même presque avec les honneurs pour avoir réussi le grand pari de faire un remake de l’un des films les plus noirs et trash de ses dernières années.

Mention spéciale pour Nicolas Cage qui porte ce long-métrage sur ses épaules et s’en sort avec brio. On regrettera tout de même les personnages secondaires d’Eva Mendes et surtout de Val Kilmer pas assez développés. Et un happy end à la holywoodiennne en opposition totale avec le reste du film.

Photos de « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans »

Synopsis officiel de « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans »
Terence McDonagh est inspecteur dans la police criminelle de la Nouvelle-Orléans. En sauvant un détenu de la noyade pendant l’ouragan Katrina, il s’est blessé au dos. Désormais, pour ne pas trop souffrir, il prend des médicaments puissants, souvent, trop souvent… Déterminé à faire son travail du mieux qu’il peut, il doit faire face à une criminalité qui envahit toutes les vies, même la sienne. Sa compagne, dont il est éperdument amoureux, est une prostituée. Pour la protéger, Terence est obligé de prendre des risques. Parce qu’il est sur les traces d’un gros dealer, sa vie est en jeu. Parce qu’il doit enquêter sur l’assassinat d’une famille d’immigrants africains, il doit mener une enquête impossible. En quelques heures, tous les enjeux de sa carrière et de sa vie vont se combiner pour devenir sa pire épreuve. S’il s’en sort, Terence saura enfin qui il est vraiment…

Fiche technique de « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans »
Date de sortie cinéma : 17 mars 2010
Réalisé par Werner Herzog
Avec Nicolas Cage, Eva Mendes, Val Kilmer, Xzibit
Titre original : Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans
Long-métrage américain
Genre : Policier, Drame
Durée 2h02 min
Année de production 2008
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande-annonce de « Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans »

« Eastern Plays » : bouleversant

Le film de Kamen Kalev, qui fut sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2009, a marqué le retour de la Bulgarie au Festival de Cannes. C’est le premier long-métrage du réalisateur diplômé de la Fémis en 2002. Un début plutôt réussi et très prometteur.

« Eastern Plays » raconte l’histoire de deux frères, Itso et Georgi, qui se sont perdus de vue. Itso, l’aîné, artiste sculpteur en cure de désintoxication, peine à trouver un sens à sa vie. Georgi, sorti de l’adolescence, sèche l’école et s’enrôle dans un gang néo-nazis. Un soir lui et son groupe, s’en prennent à un touriste turc venu à Sofia avec sa femme et sa fille. L’homme est molesté et la famille ne doit son salut qu’à l’intervention d’Itso, présent par hasard sur les lieux de l’agression. Cet incident va faire éclater les perceptions des deux frangins. En se retrouvant, ils pourront comprendre ce qu’ils attendent vraiment de la vie…

Photos de « Eastern Plays »

« Eastern Plays » est un film bouleversant, cru et direct. Difficile de ne pas être ému même en ignorant que son interprète, Christo Christov est mort d’overdose avant la fin du tournage. « Je crois que j’ai laissé mon âme dans le frigo », lâche-t-il un moment, face à un psychiatre, dans une longue complainte, scandée comme un poème.

Malgré ses défauts, le film trouve sa beauté dans sa portée universelle qui permet de toucher tout le monde. Il nous donne un goût de « déjà vécu ». Car en ce début du XXIe siècle, notre monde moderne semble être hanté par le nihilisme, la confusion, la perte de repères et le repli identitaire. Un dur reflet de la société actuelle plein d’émotions et de questionnements.

Synopsis de « Eastern Plays »

Fiche technique de « Eastern Plays »
Date de sortie cinéma : 10 mars 2010
Réalisé par Kamen Kalev
Avec Christo Christov, Ovanes Torosian, Saadet Isil Aksoy
Long-métrage bulgare
Genre Drame
Durée 1h23 min
Année de production : 2009
Distributeur : Epicentre Films

Bande-annonce de « Eastern Plays »

« Precious » : une leçon d’espoir

Certains films brillent par le jeu de leurs acteurs. « Precious » est de ceux-là. Gabourey Sidibe, une vraie révélation, est parfaite dans le rôle titre ; Mo’Nique incarne l’une des mères les plus terrifiantes de l’histoire du cinéma ; Paula Patton s’est enfin trouvée un rôle beaucoup plus intéressant qu’à son habitude ; Mariah Carrey, méconnaissable, est surprenante de sobriété dans le rôle de l’assistante sociale ; Lenny Kravitz, un second rôle crédible en infirmier ange-gardien…

Malheureusement ce drame particulièrement sordide ne bénéficie pas d’une réalisation suffisamment sobre pour pouvoir transmettre toute la douleur et l’émotion du personnage. La mise en scène tape à l’œil à l’excès ponctuée de scènes pseudos oniriques aussi kitch qu’affligeant devient à force agaçante. C’est donc la réalisation qui gâche en grande partie un film qui pourtant ne manquait pas de qualité.

En bref un film bancal entre mélo trash et drame social pas toujours abouti mais sauvé par la justesse de l’interprétation. Le petit plus, « Precious » donne à chacun d’entre nous une assez jolie leçon d’espoir : rien, dans la vie, n’est impossible pour peu qu’on sache saisir sa chance.

Photos de « Precious »

Synopsis de « Precious »
Clareece « Precious » Jones, adolescente de 16 ans, afro-américaine obèse, illettrée, enceinte de son père dont elle a déjà un enfant trisomique, maltraitée par sa mère et invisible de tous, va trouver la rédemption dans l’apprentissage de la lecture.

Fiche technique de « Precious »
Date de sortie cinéma : 3 mars 2010
Réalisé par Lee Daniels
Avec Gabourey Sidibe, Mo’Nique, Paula Patton, Mariah Carey, Lenny Kravitz
Titre original : Precious: Based on the Novel ‘Push’ by Sapphire
Long-métrage américain
Genre : Drame
Durée : 1h49 min
Année de production : 2008
Distributeur : ARP Sélection

Bande-annonce de « Precious »