« Easy Money » : thriller suédois

Véritable triomphe au box-office, « Easy Money » (Snabba Cash en VO) est le film de 2010 qui a le mieux marché en Suède. Il est d’ailleurs adapté du premier tome d’une trilogie devenue best-seller, « Stockholm Noir » (« L’argent facile ») de Jens Lapidus. Ce dernier, avocat de renom, a participé aux procès de célèbres criminels. C’est dans les tribunaux, en observant de près la pègre de Stockholm, qu’il a puisé l’inspiration nécessaire pour écrire ses romans à succès.

« Easy Money » propose ainsi une plongée avec le personnage principal dans les milieux du crime organisé. Nous avons un polar efficace, construit sur une intrigue à tiroirs pour mettre en action trois individus qui sont autant de destins, de pratiques, d’ambitions et de missions. Rien de bien neuf sur le fond, sans doute. Mais le réalisateur Daniel Espinosa nous gratifie d’une mise en scène très réaliste et maîtrisé dans sa retranscription du milieu de la mafia. Le cinéaste se raccroche également à la performance de Joel Kinnaman, étoile montante du cinéma suédois, pour traiter du vice de l’homme et de la facilité à tomber dans l’illégalité.

Notons enfin, que le film aura droit à ses deux séquelles d’ici peu, afin de porter à l’écran toute la trilogie de Jens Lapidus. Sans compter qu’un remake serait déjà en train d’être développé du côté d’Hollywood, où Zac Efron interpréterait JW.

Photos de « Easy Money »

Synopsis de « Easy Money »
Stockholm la noire où la Blanche règne en maître…
JW est un étudiant en École de Commerce brillant, ambitieux et fauché qui s’aventure dans le milieu du crime organisé.
Jorge, dealer en cavale, fuit la police et la mafia yougoslave mais avant de prendre le large une bonne fois pour toutes, il veut faire un dernier coup : importer une grosse quantité de cocaïne.
Mrado, tueur à gages, est chargé de pister Jorge.
Sur le chemin de l’argent facile, il faudra s’allier et trahir, se défendre et tuer, mais surtout, essayer de survivre…

Fiche technique de « Easy Money »
Date de sortie cinéma : 30 mars 2011
Réalisé par Daniel Espinosa
Avec Joel Kinnaman, Matias Padin, Dragomir Mrsic
Titre original : Snabba Cash
Long-métrage suédois
Genre : Thriller, Drame
Durée : 02h04min
Année de production : 2010
Distributeur : MK2 Diffusion

Bande-annonce de « Easy Money »

« Vénus noire » : fort et dérangeant

Ce n’est pas un film facile que nous livre Abdellatif Kechiche avec sa « Vénus noire » revisitant l’histoire de la ‘Venus hottentote’, jeune femme sud-africaine exhibée en Europe au début du XIXe siècle, exposée au Musée de l’Homme en France jusqu’en 1976 et inhumée en Afrique du Sud le 9 août 2002. Une histoire révélatrice de la manière dont les Européens considéraient à l’époque ceux qu’ils désignaient comme appartenant à des ‘races inférieures’.

Et aucune concession n’a été faite par le réalisateur en transposant la triste vie de Saartjie Baartman sur grand écran. Le film est d’une rare violence, il multiplie les scènes d’humiliations qui heurtent profondément la sensibilité du spectateur et le mettent mal à l’aise. Jusqu’à devenir vers la fin, une véritable épreuve : rien ne nous est épargné et on se sent un peu pris en délit de voyeurisme complice. Le réalisateur semble vouloir nous faire payer une sorte de culpabilité culturelle et historique. Les scènes deviennent répétitives et insoutenables, un peu gratuitement car il y a longtemps que l’on avait compris le sujet. Finalement « Vénus noire » à trop vouloir dénoncer finit par provoquer un certain rejet que Kechiche aurait pu éviter en coupant un peu son film.

Restent des moments d’une intensité exceptionnelle, interprétés avec une douleur intérieure et une sobriété frisant le mutisme par la surprenante Yahima Torres. Mention spéciale pour la jeune actrice dont « Vénus noire » est le premier film mais qui est impressionnante de dignité et de justesse.

Photos de « Vénus noire »

Synopsis de « Vénus noire »
Paris, 1817, enceinte de l’Académie Royale de Médecine. « Je n’ai jamais vu de tête humaine plus semblable à celle des singes ». Face au moulage du corps de Saartjie Baartman, l’anatomiste Georges Cuvier est catégorique. Un parterre de distingués collègues applaudit la démonstration. Sept ans plus tôt, Saartjie, quittait l’Afrique du Sud avec son maître, Caezar, et livrait son corps en pâture au public londonien des foires aux monstres. Femme libre et entravée, elle était l’icône des bas-fonds, la « Vénus Hottentote » promise au mirage d’une ascension dorée…

Fiche technique de « Vénus noire »
Date de sortie cinéma : 27 octobre 2010
Réalisé par Abdellatif Kechiche
Avec Yahima Torres, André Jacobs, Olivier Gourmet
Long-métrage français
Genre : Drame, Historique
Durée : 02h44min
Année de production : 2009
Distributeur : MK2 Diffusion

Bande-annonce de « Vénus noire »

« Carlos » signé Olivier Assayas

Dans son nouveau film, Olivier Assayas nous raconte l’histoire d’Ilich Ramírez Sánchez, plus connu sous le nom de Carlos ou Le Chacal, personnage considéré comme l’un des plus importants terroristes du XXe siècle.

Entre 1974, à Londres, où il tente d’assassiner un homme d’affaires britannique, et 1994, quand il est arrêté à Khartoum, il aura vécu plusieurs vies sous autant de pseudonymes, et traversé toutes les complexités de la politique internationale de son époque. Qui était Carlos, comment ses identités entrecroisées, superposées, s’articulent-elles, qui était-il avant de s’engager corps et âme dans sa lutte sans fin ? C’est autour de ces questions que le biopic s’est construit.

Et ce n’est pas toujours évident de réaliser un biopic, surtout sur une personne aussi controversée. Quelle est la part de vérité, quelle est la part de fiction ? Alors, il vaut mieux faire la part des choses lorsqu’on regarde le film et le prendre comme un récit romancé et non un documentaire.

En tout cas le résultat est fort réussi grâce surtout à un Édgar Ramírez, très crédible et impressionnant dans le rôle du terroriste vénézuélien. Grâce aussi à une mise en scène très propre alternant des instants calmes, sensuels et explicites et des moments tambour battant.

« Carlos », présenté hors compétition à Cannes et diffusé en plusieurs épisodes sur Canal+, a été raccourci (5h de film à l’origine) pour permettre sa diffusion au cinéma. Et les 2h45 restantes ne laissent pas de place à l’ennui face à l’histoire passionnante d’un personnage au cœur de l’Histoire moderne.

Photos de « Carlos »

Synopsis de « Carlos »
Véritable mythe, Carlos est au coeur de l’histoire du terrorisme international des années 1970 et 1980, de l’activisme propalestinien à l’Armée rouge japonaise. A la fois figure de l’extrême gauche et mercenaire opportuniste à la solde des services secrets de puissances du Moyen-Orient, il a constitué sa propre organisation, basée de l’autre côté du rideau de fer, active durant les dernières années de la guerre froide. Le film est l’histoire d’un révolutionnaire internationaliste, manipulateur et manipulé, porté par les flux de l’histoire de son époque et de ses dérives. Nous le suivrons jusqu’au bout de son chemin, relégué au Soudan où la dictature islamiste, après l’avoir un temps couvert, l’a livré à la police française. Personnage contradictoire, aussi violent que l‘époque dont il est une incarnation, Carlos est aussi une énigme.

Fiche technique de « Carlos »
Date de sortie cinéma : 7 juillet 2010
Réalisé par Olivier Assayas
Avec Édgar Ramírez, Alexander Scheer, Nora Von Waldstätten
Long-métrage français
Genre : Biopic, Drame
Durée : 02h45min
Année de production : 2010
Distributeur : MK2 Diffusion

Teaser de « Carlos »

« When You’re Strange »

Tout premier long-métrage documentaire sur The Doors, « When You’re Strange » s’appuie exclusivement sur des images d’archives tournées entre 1966 et 1971. Signé Tom DiCillo (« Delirious »), le film est porté par la narration sobre et juste de Johnny Depp, lui-même grand fan du groupe légendaire.

« When You’re Strange » démarre sur des extraits de « HWY – An American Pastoral », film inédit réalisé en 1969 par Jim Morrison. On y découvre le chanteur-poète, barbu et dépenaillé, au volant d’une magnifique Ford Mustang en plein désert californien. Ce film sert d’ailleurs de fil rouge au documentaire de DiCillo. Il en constitue aussi l’intérêt principal, comme les autres images inédites.

Le film entraîne ainsi dans son récit haletant pour retracer ensuite, de façon chronologique, le parcours de l’une des groupes les plus emblématiques et les plus influents d’Amérique. Un parcours marqué par l’ascension fulgurante du quatuor vers les sommets des charts mais aussi par la descente aux enfers de son leader charismatique.

Au final, un témoignage unique sur un groupe qui ne l’était pas moins. Indispensable pour les amateurs !

Photos de « When You’re Strange »

Synopsis de « When You’re Strange »
A l’origine, il y a « Les portes de la perception » (The Doors of Perception), le livre d’Aldous Huxley sur son expérience de la mescaline et d’autres drogues hallucinogènes. La citation de William Blake, qui lui a fourni le titre de ce livre, inspira également Jim Morrison et Ray Manzarek pour le nom du groupe – The Doors – qu’ils fondèrent en 1965 à Venice Beach avec John Densmore et Robby Krieger. Ils allaient devenir l’un des groupes les plus importants et les plus influents du rock américain.

Fiche technique de « When You’re Strange »
Date de sortie cinéma : 9 juin 2010
Réalisé par Tom DiCillo
Avec Jim Morrison, Ray Manzarek, John Densmore, Robby Krieger, Johnny Depp
Long-métrage américain
Genre : Documentaire, Musical
Durée : 01h30min
Année de production : 2009
Distributeur : MK2 Diffusion

Bande-annonce de « When You’re Strange »

« Blanc comme neige » de Christophe Blanc

Christophe Blanc revient après une pause de 10 ans avec un thriller d’une ambiance assez plaisante et un casting très sympathique.

Malheureusement, si le film commence de façon prometteuse avec une situation et des personnages intéressants, il ne tient pas pour autant ses promesses en raison d’un scénario qui part en vrille et une mise en scène déroutante. Le réalisateur échoue sur tous les tableaux : aucun sens du rythme, du suspens ou de l’espace (pour un thriller c’est dommage) et direction d’acteurs calamiteuse.

Le point fort de « Blanc comme neige », outre le jeu toujours convaincant de Cluzet, est le duo de frangins dépareillés incarnés par Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï. Ils ne sont toutefois pas suffisants à eux seuls pour donner du souffle au film. On regrettera également la belle Louise Bourgoin qui se voit réduite au rôle de potiche.

Au final, des situations invraisemblables et des coups de feu pour rester éveillés. C’est tout.

Photos de « Blanc comme neige »

Synopsis de « Blanc comme neige »
Maxime a tout pour être heureux. Gérant d’une concession florissante de véhicules hauts de gamme, il est marié à une délicieuse jeune femme et vit dans une confortable villa. Tout bascule le jour où son associé est assassiné par des malfrats…

Fiche technique de « Blanc comme neige »
Date de sortie cinéma : 17 mars 2010
Réalisé par Christophe Blanc
Avec François Cluzet, Louise Bourgoin, Olivier Gourmet, Jonathan Zaccaï
Long-métrage français, belge
Genre Thriller
Durée 1h35 min
Année de production 2009
Distributeur : MK2 Diffusion

Bande-annonce de « Blanc comme neige »

« Bienvenue à Cadavres-Les-Bains » : un polar décalé

C’est la troisième fois que le romancier Wolf Haas, le réalisateur Wolfgang Murnberger et l’acteur Josef Hader portent à l’écran les aventures du détective Simon Brenner.

Après « Vienne la mort » (2000) et « Silentium! » (2006), « Der Knochenmann » (littéralement « l’homme squelette » ou « la Mort ») marque le retour du détective privé aux yeux du chien battu par la vie, pas rasé, cigarette sur cigarette. Encore une fois l’intrigue est superbement menée, les rebondissements nombreux, les personnages déjantés à souhait et la réalisation très inventive.

« Bienvenue à Cadavres-Les-Bains » se situe entre le policier très noir, la comédie déjantée et le film d’horreur sanglant. « Mon film est inclassable », insiste le réalisateur. Et en effet, en faisant la part belle à l’humour macabre, aux émotions fortes et aux grands sentiments, le cinéaste mêle les genres avec délice. Pour le plus grand plaisir des spectateurs !

Photos de « Bienvenue à Cadavres-Les-Bains »

Synopsis de « Bienvenue à Cadavres-Les-Bains »
Brenner, un détective privé à la mauvaise humeur fort sympathique, part à la recherche du peintre Horvarth, un mauvais payeur, poursuivi par la société de leasing qui lui loue sa voiture. Notre héros retrouve sa trace dans une auberge, tenue par Löschenkohl, perdue au fin fond de la campagne autrichienne. Sitôt débarqué, Brenner se voit confier par le fils de l’aubergiste une tout autre enquête. Début d’une descente dans un enfer bien saignant où des ébats amoureux, des règlements de comptes œdipiens, des stratagèmes crapuleux et des meurtres viennent assaisonner les journées des personnages loufoques, qui gravitent autour du restaurant enneigé.

Fiche technique de « Bienvenue à Cadavres-Les-Bains »
Date de sortie : 02 Septembre 2009
Réalisé par Wolfgang Murnberger
Avec Josef Bierbichler, Josef Hader, Simon Schwarz
Film autrichien.
Genre : Policier, Thriller
Durée : 2h 4min.
Année de production : 2008
Titre original : Der Knochenmann
Distribué par MK2 Diffusion

Bande-annonce de « Bienvenue à Cadavres-Les-Bains »


El Niño Pez, l’amour lesbien en Argentine

L’amour lesbien abordé dans un film d’auteur qui donne un oeil nouveau sur l’homosexualité féminine. Sortie officielle le 6 mai 2009 !

Synopsis de « El Nino Pez »
Lala, fille de bonne famille dans la banlieue cossue de Buenos Aires en Argentine, est follement amoureuse de la Guayi, jeune femme paraguayenne. Ensemble, elles rêvent de partir dans le village d’origine de Guayi, au bord du lac Ypoà. Mais un drame familial va brusquement les séparer…

Critique de « El Nino Pez »
Revoilà Lucia Puenzo dans l’actualité cinématographique argentine : loin des poses systématiques de l’agaçant langage de Lucrecia Martel, cette jeune cinéaste marque à nouveau un point en filmant les promesses d’un talent artistique en train d’éclore.
Tous les pièges n’échappent cependant pas à la caméra sensible de Puenzo ; notamment une liaison aux mythes et aux divinités qui tient du mysticisme mal employé et mal assumé, alourdissant plus le film qu’il ne le densifie.
Car le récit est déjà bien chargé : le montage, d’une clarté inégale, parvient à dérouler deux temps liés entre eux, parallèles et dont les explications se forment au fur et à mesure que les personnages et leurs statuts se dévoilent.
C’est dire si le rajout de flash-backs créant une troisième ouverture temporelle n’était pas essentiel.
Il manque bien quelques calmes, quelques creux.
Dommage, le film avait pourtant un fort potentiel sur une thématique trop peu abordée.

Les photos du film « El Nino Pez »

FIche technique « El Nino Pez »
Date de sortie : 06 Mai 2009
Réalisé par Lucia Puenzo
Avec Inés Efron, Mariela Vitale, Pep Munne
Film argentin, paraguayen, espagnol.
Genre : Thriller, Romance, Drame
Durée : 1h 36min.
Année de production : 2008
Distribué par MK2 Diffusion