« Crazy Heart » : la « country » mise à l’honneur

Avec cette adaptation du roman de Thomas Cobb, Scott Cooper signe sa première réalisation. Cette histoire qui rend honneur à une grande tradition américaine, la « country », lui tenait semble-t-il particulièrement au cœur puisqu’il est également scénariste et producteur de « Crazy Heart ».

Synopsis de « Crazy Heart »
Ancienne star de la musique country, Bad Blake en est réduit à jouer ses vieux tubes dans des bars miteux, guitare dans une main, bouteille de whisky dans l’autre. Quand sa route croise celle de Jean, une jeune journaliste locale, Bad retrouve goût à la vie. Mais il doit puiser dans ce qu’il a de plus précieux – sa musique – pour éviter de se laisser rattraper par ses vieux démons, l’alcool et l’autodestruction.

Bien que le scénario soit basique et sans grande innovation, le spectateur est séduit par cette histoire rocambolesque mais touchante, le plongeant dans une ambiance « country » particulièrement captivante. Et malgré la prévisibilité palpable du film, le personnage joué par un Jeff Bridges au meilleur de sa forme fait oublier les clichés d’une histoire déjà vue ailleurs. Le comédien est impressionnant du début à la fin, nu jusque dans ses failles les plus intimes, glissant sans résister vers une fin programmée de loser usé par toutes sortes d’abus. A lui seul, il résume l’esprit d’une musique lancinante où il est toujours question de poisse et d’amours perdus, de démons et de rédemption. L’Oscar lui irait bien.

Photos de « Crazy Heart »

Fiche technique de « Crazy Heart »
Date de sortie cinéma : 3 mars 2010
Réalisé par Scott Cooper
Avec Jeff Bridges, Maggie Gyllenhaal, Robert Duvall, Colin Farrell
Long-métrage américain
Genre : Drame, Romance, Musical
Durée : 1h51 min
Année de production : 2009
Distributeur : Twentieth Century Fox France

Bande-annonce de « Crazy Heart »

« A Single Man » : bluffant

Tom Ford réalise avec « A Single Man » son premier long-métrage, et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est bluffant. En adaptant le roman éponyme de Christopher Isherwood, le célèbre couturier passe d’un art à un autre en gardant tout son talent. Il signe ici une œuvre cinématographique d’une qualité esthétique rare. Un soin particulier a été porté à l’ensemble de la technique que ce soit pour les décors, d’une élégance remarquable, le son, qui a presque un rôle à part entière, la qualité de l’image, la lumière, le montage intriguant et, bien sûr, les costumes.

Mais au-delà d’une qualité graphique qui n’échappera à personne, les idées fourmillent avec une sobriété déconcertante, sans jamais virer à la prétention et encore moins à la démonstration.

“A single man” dresse le portrait de George Falconer, un professeur d’université d’âge mûre qui ne voit plus de sens à sa vie depuis la mort de son compagnon dans un accident de voiture. Le film se focalise sur un jour particulier, un seul, et pourtant le temps ne paraît jamais long.

Tom Ford réussit à nous plonger dans une ambiance où l’on se sent bien, un plaisir visuel et auditif que l’on savoure, qui fait ressortir nos émotions. Et comme rien n’est laissé au hasard, le casting est lui aussi exceptionnel : porté par un Colin Firth méconnaissable mais excellent, qui mérite sa nomination à l’Oscar, tant il arrive à toucher le spectateur malgré les distances qu’il impose ; Julianne Moore, plus belle que jamais irradie l’écran ; Nicholas Hoult passe de l’univers de la série « Skins » à celui de « A Single Man » sans le moindre faux pas.

Décidément, Tom Ford assure un coup de maître pour sa première réalisation.

Photos de « A Single Man »

Fiche technique de « A Single Man »
Date de sortie cinéma : 24 février 2010
Réalisé par Tom Ford
Avec Colin Firth, Julianne Moore, Nicholas Hoult
Long-métrage américain
Genre : Drame
Durée : 1h40 min
Année de production : 2008
Distributeur : Mars Distribution

Bande-annonce de « A Single Man »

La « Liberté » selon Tony Gatlif

Avec « Liberté », Tony Gatlif rend enfin justice au génocide oublié des Roms en France durant la Seconde Guerre Mondiale. En effet, le peuple des Tsiganes est la deuxième population européenne, après les Juifs, à être exterminée, un fait qui reste bien souvent négligé.

Le cinéaste nous raconte ainsi l’histoire d’un peuple à travers le destin d’une famille dans la France occupée de 1943. Et il a su recréer avec une grande habileté l’univers, les mœurs et les croyances des « bohémiens ». En même temps, il nous présente l’histoire de deux « Justes », dépeints pas comme des super-héros, à la Hollywood, mais plutôt comme tout un chacun de nous.

Tony Gatlif n’accuse pas pourtant, il raconte de manière très juste des évènements terrifiants d’une sombre époque. De plus, malgré la dureté du sujet, le film est rempli d’une grande magie et poésie. Le réalisateur insère quelques moments comiques savoureux, la musique gitane forte et belle est omniprésente. On a envie de rire et de pleurer avec ses protagonistes.

Mention spéciale pour le casting : un Marc Lavoine bluffant, grave et humain ; une Marie-Josée Croze égale à elle-même, sans défauts ; un petit Mathias Laliberté promis à un bel avenir ; et enfin (last but not least !) l’interprétation magistrale de James Thiérrée, la vraie révélation du film.

« Liberté » de Tony Gatlif est tout simplement une représentation émouvante et marginale de la Liberté.

Photos de « Liberté »

Fiche technique de « Liberté
Date de sortie cinéma : 24 février 2010
Réalisé par Tony Gatlif
Avec Marc Lavoine, Marie-Josée Croze, James Thiérrée
Long-métrage français
Genre : Drame
Durée : 1h51 min
Année de production : 2008
Distributeur : UGC Distribution

Bande-annonce de « Liberté »

« Lovely Bones » : poème funèbre moderne et fascinant

Loin des super productions comme « Le Seigneur des anneaux » ou « King Kong », Peter Jackson nous revient avec un film dérangeant, difficile à classer.

« Lovely Bones » est l’adaptation du roman homonyme d’Alice Sebold paru en France sous le titre « La Nostalgie de l’Ange ». Il nous raconte la vie mais surtout la mort de Suzie Salmon, une adolescente violemment assassinée qui, depuis l’entre-deux-mondes, observe le deuil de sa famille et la progression de l’enquête de son meurtre.

Le film est un conte philosophique sur l’adolescence et la cruauté humaine, les regrets et la vie après la mort, réalisé avec sensibilité et subtilité et avec un casting de luxe : splendide Saoirse Ronan et magnifique Rachel Weisz ; odieux Tucci et jolie performance de Susan Sarandon ; Whalberg, maillon faible de l’aventure, mais émouvant malgré tout en père déterminé et brisé.

Le mélange réel et imaginaire est sublimement filmé : un poème funèbre moderne et fascinant émaillé de séquences à l’angoisse que n’aurait pas renié le maître du suspense et de scènes oniriques tranchant radicalement avec la saleté de lumière blanche que l’on nous impose depuis 50 ans en guise d’au-delà. Un film différent.

Photos de « Lovely Bones »

Fiche technique de « Lovely Bones »
Date de sortie cinéma : 10 février 2010
Réalisé par Peter Jackson
Avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz, Stanley Tucci, Susan Sarandon, Michael Imperioli
Long-métrage américain, britannique, néo-zélandais
Genre : Drame, Fantastique
Durée : 2h08 min
Année de production : 2009
Distributeur : Paramount Pictures France

Bande-annonce de « Lovely Bones »

« Invictus » : le sport au service de la politique

Comme le bon vin Clint Eastwood se bonifie avec l’âge et atteint un degré de perfection rare dans le monde du cinéma. Un vrai phénomène : il enfile les chefs-d’œuvre à la chaîne, comme d’autres (que je ne citerai pas) les navets.

Dans « Invictus » une légende vivante pour les Sud-Africains noirs, Nelson Mandela, et un sport roi pour les Afrikaners, le rugby, serviront les aspirations légitimes à l’unité nationale de la nouvelle Afrique du Sud née en 1994 à la faveur des premières élections démocratiques. Le film est le récit de la stratégie politique mise en œuvre par Nelson Mandela. Sa pierre angulaire : la victoire des Springboks à la Coupe du monde accueillie par l’Afrique du Sud en 1995.

Bien plus qu’un film sur le rugby, « Invictus » est surtout un film démontrant que le sport peut unir une nation. Un appel a la paix, à l’égalité, à la tolérance et à la réconciliation.

Dans les mains d’un vulgaire tâcheron ou d’un petit faiseur, « Invictus » aurait sûrement donné un film remplit de clichés et de guimauve américaine écœurante et dégoulinant. Mais il n’en est rien, grâce à la magnifique performance de Morgan Freeman et à la caméra d’Eastwood qui, lors des séquences de matchs, nous immerge complètement au cœur de l’action.

Certes, un peu trop simpliste et idéaliste – tout le pays se réunit derrière l’équipe de rugby, d’accord, mais on a comme l’impression que grâce à ça tous les problèmes existants disparaissent d’un coup de baguette magique, alors que c’est loin d’être le cas – mais c’est beau à voir. Et c’est ce qui compte.

Photos de « Invictus »

Synopsis de « Invictus »
En 1994, l’élection de Mandela marque la fin de l’Apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport.

Fiche technique de « Invictus »
Date de sortie cinéma : 13 janvier 2010
Réalisé par Clint Eastwood
Avec Morgan Freeman, Matt Damon, Scott Eastwood
Long-métrage américain
Genre : Drame, Historique, Biopic
Durée : 2h12 min
Année de production : 2009
Distributeur : Warner Bros. France

Bande-annonce de « Invictus »

« Agora » : un péplum signé Amenábar

Avec de la grandeur mais sans grandiloquence, Alexandro Amenábar nous offre ici une fresque tout à la fois historique, scientifique et philosophique. Un curieux péplum où l’on assiste à de violents conflits religieux entre chrétiens, païens et anciens déistes, qu’une jeune et belle astronome aux idées avancées ne pourra juguler.

Le tout développé sur un fond d’histoire d’amour. La petite histoire dans l’Histoire, qui réunit Hypathie, une philosophe astronome opiniâtre, Oreste, son esclave et futur chrétien affranchi, et Davus, son élève et futur préfet, dans un triangle amoureux – un jeu terrible et émouvant entre amour et haine, liberté et servitude, pensée et sentiment.

Pourtant il ne faut pas espérer trouver dans « Agora » un péplum à la « Gladiator ». Amenábar n’est pas Ridley Scott, et les scènes d’action ne sont clairement pas le point fort ni le centre de ce film.

Le mérite du long-métrage est d’envoyer un message sur l’intolérance et le fanatisme religieux, facilement transposable à notre actualité quotidienne. Le seul refuge est représenté par cette immense bibliothèque, regroupement de tous les travaux scientifiques : une métaphore de la raison en opposition au fanatisme.

On n’en regrette pas moins une certaine longueur et lourdeur de la mise en scène. Cela dit, la grande qualité visuelle ainsi que les prestations pleines de ferveur des acteurs font de cette production un film intéressant à voir.

Photos d' »Agora »

Synopsis d' »Agora »
Dans l’Egypte ancienne, en plein déclin de l’empire romain, la philosophe et scientifique Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles au beau milieu des guerres de religion qui font rage.

Fiche technique d' »Agora »
Date de sortie cinéma : 6 janvier 2010
Réalisé par Alejandro Amenábar
Avec Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac
Long-métrage américain, espagnol
Genre : Drame, Aventure, Historique
Durée : 2h06 min
Année de production : 2008
Distributeur : Mars Distribution

Bande-annonce d' »Agora »

« Le Soliste » ou le pouvoir de la musique

Avec ce film John Wright brise le rêve américain et nous montre le revers de l’Amérique. Sans pathos le réalisateur britannique nous raconte une histoire, en grand partie réelle (le film est l’adaptation du livre de Steve Lopez inspiré de son amitié avec Nathaniel Ayers), dont le premier mérite est de nous faire découvrir la vie des sans-abris de Los Angeles qui survivent dans une incroyable Cour des miracles à deux pas du glamour hollywoodien. Les scènes qui s’y déroulent allient la force documentaire (les figurants sont d’ailleurs de vrais SDF) à un vrai lyrisme.

Le succès de l’opus repose cependant dans les mains du principal duo qui se complète parfaitement, surtout que personne ne cherche à se voler la vedette. La narration, à la fois drôle et cynique, est assurée par un Robert Downey Jr. qui aura rarement paru aussi touchant. Il est le fil conducteur et ses répliques, souvent sarcastiques, amènent un peu de fantaisie à l’ouvrage. En revanche, c’est Jamie Foxx qui a le rôle le plus exigeant. Il maîtrise totalement les syndromes de la maladie mentale et sa composition, magistrale, pourrait bien lui valoir un prix d’interprétation.

Cette histoire d’une amitié improbable est au final une magnifique parabole sur l’acceptation de l’autre. Le tout illuminé par la bande-son exceptionnelle. Les amoureux de la musique classique devraient apprécier le film mais pas besoin d’être fan de Bach ou Bethoveen pour être touché par l’histoire.

Photos de « Le Soliste »

Synopsis de « Le Soliste »
L’histoire du musicien Nathaniel Ayers. Atteint de schizophrénie puis sans abri, il joue du violon sur les trottoirs de Los Angeles. Un journaliste du Los Angeles Time, Steve Lopez, le prend sous son aile.

Fiche technique de « Le Soliste »
Date de sortie cinéma : 23 décembre 2009
Réalisé par Joe Wright
Avec Jamie Foxx, Robert Downey Jr., Catherine Keener
Titre original : Soloist
Long-métrage américain, britannique
Genre : Drame, Biopic
Durée : 1h57 min
Année de production : 2008
Distributeur : StudioCanal

Bande-annonce de « Le Soliste »

« Tetro » : le nouveau Coppola

Avec « Tetro » Coppola signe un film très particulier. Il revient à un de ses thèmes privilégiés, la famille, sur un fond de secret et de mystère. L’action est transposée à Buenos Aires ce qui donne au récit une touche latine assez ‘Almodovar’.

Mais dans ce film le fond du sujet n’est rien, car le fond ici c’est la forme. Toutes les possibilités du numérique sont mobilisées au service de l’image. Résultat, « Tetro » est une vraie réussite au niveau de l’esthétisme : filmé en noir et blanc sublime avec des flashback en couleurs qui donne de la vitalité au long-métrage. Notons également l’excellente interprétation des acteurs principaux : Vincent Gallo – magnétisant et distant ; Alden Erhenreich – troublé mais déterminé ; Maribel Verdu – angélique et éclectique.

Le seul bémol, le final du film. On dirait que le réalisateur se soit senti obligé de nous offrir une révélation finale pseudo choc couplé d’un happy end un peu douteux. « Tetro » reste malgré tout un vrai bijou cinématographique que les cinéphiles vont nul doute adorer. En revanche, les amateurs de blockbusters pourront passer leur chemin.

Photos de « Tetro »

Synopsis de « Tetro »
Tetro, écrivain maudit, se veut être un homme sans passé. Exilé à Buenos Aires, il a rompu tout lien avec sa famille, notamment avec un père tout-puissant, chef d’orchestre égoïste. C’est alors que débarque en Argentine son jeune frère matelot, Bennie, à la recherche de son frère aîné. Le petit frère veut absolument comprendre la fuite en avant de son grand frère ainsi que l’histoire en eaux troubles de leur famille.

Fiche technique de « Tetro »
Date de sortie cinéma : 23 décembre 2009
Réalisé par Francis Ford Coppola
Avec Vincent Gallo, Alden Ehrenreich, Maribel Verdu, Carmen Maura, Klaus Maria Brandauer
Long-métrage américain, argentin
Genre : Drame
Durée : 2h07 min
Année de production : 2009
Distributeur : Memento Films Distribution

Bande-annonce de « Tetro »

« Max et les maximonstres » : violent de tendresse

Après un tournage de longue haleine (les premiers coups de manivelles datent en effet de 2005) et quelques remontages, le nouveau film de Spike Jonze est sorti enfin sur nos écrans. Un premier long-métrage qui n’est d’ailleurs pas écrit par son scénariste fétiche Charlie Kaufman.

« Max et les maximonstres » est l’ambitieuse adaptation de « Where the Wild Things Are » (titre original du film), un des plus grands classiques de la littérature de jeunesse illustrée américaine, écrit par Maurice Sendak et publié en 1964. Mais que ce soit clair, ce n’est pas un film pour les enfants, c’est un film sur l’enfance (comme le dit si bien le réalisateur d’ailleurs).

Nous y assistons à la quête initiatique d’un jeune garçon à travers sa découverte d’une île habitée d’étranges créatures, doublée d’une réflexion sur le pouvoir (comment l’atteindre et surtout est-il possible de le garder alors qu’il est impossible de satisfaire tout le monde ?). Et il s’avère que ce passage de l’enfance à l’age adulte n’est pas facile, et les problèmes qui semblent pouvoir être résolus facilement et rapidement ne le sont en réalité qu’en façade.

Mais au-delà de l’histoire il y a un monument d’émotion et de tendresse. Les musiques saisissantes envahissent le film et l’enchante. Ajoutons-y l’interprétation du jeune comédien Max Records (9 ans lors du tournage) qui est tout simplement épatante. Nous avons au final une aventure hors du commun pour une réflexion difficile sur l’enfance intelligente et pleine de sentiments.

Photos de « Max et les maximonstres »

Synopsis de « Max et les maximonstres »
Max, un enfant incompris, sensible et turbulent s’enfuit de chez lui pour arriver sur une île où il rencontrera les Maximonstres, créatures géantes aux émotions sauvages. Devenu leur roi, Max va bientôt se rendre compte qu’il est difficile de régner sur de tels sujets.

Fiche technique de « Max et les maximonstres »
Date de sortie cinéma : 16 décembre 2009
Réalisé par Spike Jonze
Avec Charlotte Gainsbourg, Max Records, Catherine Keener, Mark Ruffalo
Titre original : Where The Wild Things Are
Long-métrage américain
Genre : Fantastique, Aventure, Drame
Durée : 1h42 min
Année de production : 2009
Distributeur : Warner Bros. France

Bande-annonce de « Max et les maximonstres »

« Persécution » : encore un film bobo-intello

A l’approche des fêtes de Noël, voici un film qu’il ne faut absolument pas voir ! « Persécution » a pour thème principal la solitude. Cette solitude que tout le monde ressent et cette solitude qui fait mal. Il aborde aussi la complexité des rapports amoureux et amicaux. C’est lourd, pesant, déprimant, les personnages ne sont pas attachants voire détestables. Le parfait exemple de film bobo-intello : bavard et théâtral.

La persécution est vraiment légère et le persécuté se laisse bien vite faire. Les acteurs ne sont pas mal mais rien de bien nouveau. Duris fait du Duris, Charlotte Gainsbourg est sous employée même si elle est très bien et Anglade sans commentaire (toujours les fesses à l’air, tout comme Duris d’ailleurs, mais normal c’est du Chéreau…). Mais que vient faire ici cette grande actrice Hiam Abbas dans un troisième rôle totalement inutile ?

Sinon, « Persécution » est très beau sur le plan technique, magnifique maîtrise de la caméra, de la lumière et de l’image. Le reste… réservé uniquement aux existentialistes suicidaires.

Photos de « Persécution »

Synopsis de « Persécution »
Daniel est homme aux multiples visages : l’amant en demande obsessionnelle, l’ami fidèle mais caractériel, le fils incapable de faire le deuil d’un père qu’il continue de chercher dans tous les pensionnaires de la maison de retraite où il est mort… Le jeune homme survit cependant assez bien dans ce déséquilibre émotionnel, jusqu’au jour où apparaît dans son voisinage un fou qui va le persécuter au nom d’un prétendu amour. Après avoir essayé de l’éliminer de son horizon Daniel semble s’en accommoder jusqu’à en faire une sorte de confident. Cet intrus qui a le mérite certain de l’obliger à s’interroger sur sa vie sentimentale, et même sur sa vie tout court, est-il réel, ou bien fantasmé ? Sa violence éclate à l’écran, mais Daniel est en effet le seul à le voir et à l’intégrer dans son quotidien.

Fiche technique de « Persécution »
Date de sortie cinéma : 9 décembre 2009
Réalisé par Patrice Chéreau
Avec Romain Duris, Charlotte Gainsbourg, Jean-Hugues Anglade
Long-métrage français
Genre : Drame
Durée : 1h40 min
Année de production : 2008
Distributeur : Mars Distribution

Bande-annonce de « Persécution »