« Bright star » : un film lumineux tout en dentelles et broderie fines

Fascinée par l’histoire de la brève vie du poète John Keats (1795-1821), la talentueuse Jane Campion nous revient, pour notre plus grand plaisir.

La réalisatrice nous raconte les délices et les tourments du premier amour du poète avec Fanny Brawne, une jeune femme pour laquelle il a écrit ce merveilleux poème d’amour :  « Brigth star ».

brigth-star

L’histoire se déroule dans un quartier de Londres. John Keats habite la maison voisine de Fanny Brawne…
Leur première rencontre n’a rien de fracassant. Elle est très attirée par le jeune homme mais ne comprend rien à sa poésie. Il la trouve superficielle et effrontée. Fanny lui répond avec insolence : « moi, au moins, je gagne de l’argent en cousant des robes… »

Cependant en secret, une idylle se tisse au moment où le frère de Keats, atteint de la tuberculose, meurt. Le poète est alors touché par le dévouement sans faille de la jeune femme. Ce drame les rapproche et sur l’insistance de Fanny, il accepte de lui donner des cours de poésie. Il a la sensibilité, le génie et la grâce ; elle a la vivacité  et une belle énergie qu’elle lui communique. Elle devient sa source d’inspiration.

Ce film m’a beaucoup plu car il nous fait vibrer et croire à la beauté d’un amour éternel. Il nous présente des personnages romantiques interprétées à merveille et parfaitement bien dirigées.

Ajoutons y également les paysages filmés par Jane Campion qui sont tout simplement magnifiques. Une image m’a tout particulièrement touché : celle du poète couché sur la cime d’un pommier en fleurs, la tête dans les nuages…

« A thing of beauty is a joy for ever… »

Bref, c’est un long-métrage qui nous donne surtout envie de (re)lire la poésie du poète romantique John Keats.
La fin du film… à découvrir en salle.

Réalisatrice : Jane Campion
Genre : Drame romantique
Acteurs principaux : Abbie Cornish, Ben Wihishaw, Kerry Fox, Paul Schneider…

Sortie le 6 janvier

Bande-annonce de « Brigth star »

Exposition Picasso-Cezanne au Musée Granet d’Aix

Il y a 50 ans Picasso achetait la Sainte Victoire un tableau de Cezanne qu’il admirait ? Non pas du tout,  Picasso a acheté le château de Vauvenargues situé sur le flanc Nord de la Sainte Victoire et une parcelle de terrain. Il aimait beaucoup jouer sur les mots, il dira alors  » j’habite chez Cezanne « .

Picasso n’a jamais rencontré Cezanne qui avait 42 ans de plus mais il le considerait comme son seul maître.

Quand la montagne est sombre la dernière demeure du peintre ressemble à l’Escorial. C’est là qu’il a été enterré  le 8 avril 1973   peut être pour demeurer  au coeur du paysage Cezannien .

Evénement rare,  la Sainte Victoire était recouverte d’un linceul blanc.

Longtemps fermé au public le château sera ouvert au public pour la durée de l’exposition.

le-chateau-noir-premier-tirage-001

Cette exposition rassemble  entre 80 et 100 oeuvres des deux peintres. Certaines sont issues de collections privées et n’ont encore jamais été exposées.

1881 Naissance de Picasso à Malaga mort en France  et enterré à Vauvenargues près d’Aix en Provence en 1973.
le-chateau-de-vauvenargues-0011

De la couleur à la forme.

Dans son « Village de Vauvenargues  » Picasso supprime les détails pour ne garder que les volumes (montagnes, maisons, pins) suivant ainsi l’idée lancée par Cezanne : simplifier le rendu  de la nature et la traduire à l’aide de formes géométriques (cônes,cylindres, sphères, cubes … )  de la nous vient la naissance du mouvement cubiste source d’inspiration pour de nombreux peintre dont Picasso. Aujourd’hui Cezanne est considéré comme le père de l’ Art moderne.

1839 Naissance de Cézanne à Aix en Provence.

Le château noir peint par Paul Cezanne
Le château noir peint par Paul Cezanne

Grand amoureux de la campagne aixoise Cezanne peint  en plein air. Il structure merveilleusement ses peintures tout en s’interessant au rendu de la lumière voir les articles écrits sur Cezanne ainsi que ses paysages favorits (site: versle centre.com) . Cezanne simplifie les formes mais contrairement à Picasso il restera toujours fidèle à la lumière et aux couleurs.

Tout au long de l’exposition le parcours de l’un et de l’autre nous est montré.  Le parallèle entre les deux peintres est  bien fait , il cible clairement  l’influence de Cezanne sur Picasso.

Cezanne : Fruits, serviettes et boîte à lait 1880
Cezanne : Fruits, serviettes et boîte à lait 1880
Picasso : La desserte, 1901
Picasso : La desserte, 1901

Les points forts de l’exposition : On peut admirer certains tableaux venant de collections privées difficile à approcher.

Le point faible  : Certes les panneaux de présentation gris perle font trés chic mais, leur teinte et la calligraphie choisie blanche et dense  rebutent le visiteur . Je les ai pratiquement tous zappés car ils finissaient par me coller un mal de tête certain….

Lieu de l’Exposition : Aix en Provence. Musée Granet
Date : 25 mai au 27 setptembre
Horaire : 9 heures à 19 heures et le jeudi de 12 heures à 23 heures.
Site officiel du Musée Granet d’Aix http://www.museegranet-aixenprovence.fr/www/index5.html

Je l’aimais, d’après le roman de Gavalda, histoire d’un sabotage amoureux

Les histoires d’amour ne finissent pas toujours bien, c’est ce que nous donne à voir Zabou Breitman dans cette adaptation du fameux roman d’Anna Gavalda.

La trame

Le temps d’une  nuit, alors que sa belle fille en larmes pleure son compagnon qui l’a abandonnée avec ses 2 filles,   Pierre va partager avec elle un lourd secret qui lui ronge le cœur depuis des années.
C’est l’histoire réaliste et banale d’un homme marié, la quarantaine raisonnable qui tombe amoureux de Mathilde une jeune et belle interprète. Il ne saura pas tout quitter pour elle et il le regrette. En ne voulant faire de mal à personne il fait souffrir tout le monde et rate sa vie sentimentale. Et sa belle fille dans tout ça ? Elle va réfléchir sur le thème de l’amour …

Mon avis

Le point faible :

J’ai eu un peu de mal a rentrer dans le film. Sa construction  m’a parue bancale et du coup l’histoire ne m’a pas trop touchée.
Par ailleurs je n’ai pas aimé le clin d’œil fait à : IN THE MOOD OF LOVE avec le choix d’une musique similaire pour marquer le passage à Hongkong.
Cette musique ne colle pas du tout avec le personnage de Mathilde qui est pétillante vivante solaire.

Le point fort

C’est incontestablement l’interprétation de Daniel Auteuil qui est en état de grâce .Le couple qu’il forme avec J.M Croze est beau.
Daniel Auteuil intériorise le rôle de Pierre sur 20 ans d’une manière remarquable et sans grand artifice. Il est cet homme amoureux léger le sourire aux lèvres ou bien c’est homme éteint et vieillissant qui n’attend plus rien.

En résumé : A voir pour les admirateurs de Daniel Auteuil pour les autres c’est selon selon….

Réalisatrice : Zabou Breitman
Avec : D. Auteuil, M.J. Croze, F.Loiret-Caille
Genre : Dramatique
Durée : 1H52

PONYO SUR LA FALAISE : Merveilleux, magique, craquant ! Et ce n’est pas que pour les enfants!

Le maitre nous signe un neuvième film d’animation, un petit bijou entièrement dessiné à la main.

Le réalisateur de Mon voisin Totoro nous entraine avec brio dans le monde aquatique.

Son nouveau film sans doute  inspiré  du conte d’Andersen « La petite Sirène » en  moins triste nous raconte la charmante histoire d’une drôle de fillette poisson rouge qui se prend d’amitié et d’amour pour un humain, un petit garçon de 5 ans Sosuke qui lui sauve la vie et qui lui promet de la protéger.

ponyo sur la falaise - miyazaki

Cela pourrait donner : Une petite « poissonne » et un petit garçon s’aimait d’amour tendre mais comment s’y prendre ? La scène où Ponyo se transforme en petite fille et se met à courir sur les vagues pour rejoindre Sosuke est superbement bien réussie.

Ponyo vit dans l’eau et ses parents sont des divinités de l’océan. Son père, Fujimoto, un sorcier autrefois humain  voit cela d’un fort mauvais œil et fera tout pour s’y opposer.L’histoire est simple belle touchante et pleine de rebondissements.

On est immédiatement emballé  par le graphisme d’une finesse et d’une précision  extraordinaire et la féérie de couleurs somptueuses que ce film d’animation déploie. Quelques coup de crayons suffisent pour dessiner la vague du début, on comprend que Miyasaki a voulu rendre hommage à un autre grand maitre de l’estampe cette fois ci : Hokusai .

La petite Ponyo l’ héroïne, est jolie comme un cœur avec ses grands yeux noirs et ses cheveux roux . Son caractère intrépide et heureux nous séduit immédiatement.

En toile de fond, fidèle à lui même il évoque l’avenir incertain de la planète à cause de la pollution et du réchauffement climatique .

La musique signée Joe Hisaishi est particulièrement réussie et nous entraine dans le monde aquatique avec une force et une facilité déconcertante.

Au final, un film à déguster sans modération.

Et avis aux amateurs,  l’honorable Miyazaki approche les 70ans.

Des embauches se dessinent du côté des studios Ghibli.  Si vous êtes talentueux, si vous avez le sens de « l’image inné » une résistance à tout épreuve et si vous parlez   japonais sur le bout des doigts, n’hésitez pas foncez, l’aventure sera merveilleuse….

Film actuellement en salle depuis le 8 avril

Réalisateur : Hayao Miyazaki
Durée du film  : 1h41
Catégorie : Film d’animation
Tout public
Musique : Joe Hisaishi

**************
Ponyo-sur-la-falaise

Ponyo-sur-la-falaise

Ponyo-sur-la-falaise

La première Etoile : Neige, humour et première étoile.

 190750671.jpg

Vu pour vous en avant première.

L’histoire débute dans uns H.L.M du côté de Créteil. Jean Gabriel, d’origine antillaise atteint de turfomania  passe plus de temps avec ses potes au café qu’au travail. Il est le chef d’une famille de trois enfants, sa femme travaille mais les revenus sont plus que modestes car il se refuse à prendre un véritable emploi à temps plein. Un jour, pour faire plaisir à sa fille Manon il lui promet de l’emmener à la neige. 19040359.jpg

Sa femme le traite d’irresponsable et se fâche. Têtu comme une mule et pour ne pas perdre la face, il  cherche tous les moyens pour réaliser ce rêve, car ce rêve a un coût. Et les voici en route direction la montagne…

Il s’ensuit une série  d’aventures rocambolesques accompagnée d’un personnage au caractère bien trempé : Bonne Maman c’est à dire « la mamma antillaise ».

Gags, rires, jeux de mots et situations drolatiques sont au rendez vous pour cette famille de couleurs à la neige…

19040360.jpg

La montagne ça vous gagne !!!

Manon  (Loreyna Colombo) « little miss sun shine des neiges » crève l’écran grâce à son charme et à son talent. On peut lui prédire un bel avenir en temps qu’actrice.

L’accompagnement musical est parfaitement adapté aux scénes, il les met en valeur.

Le bémol : Le film est fait de bric et de broc et sa structure s’en ressent. Néanmoins, on rit beaucoup et  par ce temps de grisaille économique on ne va pas bouder son plaisir.

Réalisateur :Lucien Jean-Baptiste dont c’est la première toile.
Comédiens : Lucien  Jean-Baptiste, Firmine Richard, Anne Consigny et   Loreyna Columbo …
Genre : Comédie sociale
Tout public

‘Gran Torino’, le nouveau Clint Eastwoord : Magnifique !

Clint Eastwood au sommet de son art incarne Walt Kowalski.

C’est un  homme  âgé  aigri et quelque peu raciste , un vétéran de la guerre de Corée qui est le héros de ce film.

Il vient d’enterrer sa femme. Il assiste en ronchonnant à l’arrivée de ses nouveaux voisins asiatiques qui lui font des offrandes  afin de faire connaissance. Il les renvoie. Il reçoit régulièrement  en bougonnant la visite du prêtre à qui sa femme a demandé de veiller sur lui.

gran_torino_5.jpg

Il possède une Gran Torino de marque Ford, la voiture mythique des années où l’Amérique était florissante. La voiture que tout le monde rêve d’avoir. Lui même a fait carrière comme ouvrier chez Ford, il y tient comme à la prunelle de ses yeux . Triste constat d’une Amérique décadente, son quartier est gangréné par des bandes rivales qui s’affrontent régulièrement, les caïds asiatiques d’un côté et les caïds afro -américains de l’autre.

Le jeune Thao, 15 ans à peine, fils des voisins se fait recruter contre son gré par la première bande, comme mise à l’épreuve, il doit voler la Gran Torino. Pas très habile, il se fait prendre et braquer par Kowalski. ce qui fait détaler la bande. Le jeune Thao se fait sermonner et rentre chez lui. Pour remercier Kowalski de ne pas l’avoir dénoncé la famille asiatique le couvre de présents, des fleurs de la nourriture. Petit à petit il finit par être touché par cette gentillesse d’autant plus que  juste après la mort de sa femme, ses propres fils, sans aucun égard pour lui souhaitaient le mettre dans une maison de retraite pour récupérer son habitation. Quant à sa  petite fille, elle spéculait déjà sur sa mort,  sans aucune vergogne et devant lui avec l’idée de récupérer la Gran Torino.

L’hors d’une sortie en voiture, il tombe sur la  bande rivale qui malmène Sue la grande soeur de Thao.

Il intervient, les menace et les met en fuite. C’est ainsi qu’il fait sa connaissance. Elle pourrait avoir l’âge de sa petite fille mais avec beaucoup plus de qualités. En la ramenant chez lui des liens amicaux se tissent. Thao n’a plus de père, pour réparer sa bêtise il est obligé par sa mère et sa grande soeur de se mettre à la disposition de Kowalski pendant une semaine.

*** ATTENTION A PARTIR D’ICI SPOILERS 🙂 ***

Un dialogue s’installe. Il n’y a pas grand chose à faire chez le voisin qui est plutôt maniaque, tout est bien rangé et propre. C’est alors qu’il lui fait une offre intéressante, remettre en état la toiture et le jardin de sa propre famille en suivant ses conseils. Ce qu’il fait avec adresse. Il se prend d’affection pour lui car, il se sent plus proche de lui que de ses propres enfants. Il le prend sous sa coupe pour l’initier à la vie d’homme. Il lui procure des outils et lui trouve un travail dans le bâtiment.gran_torino_13.jpg

Le vieil homme se révèle être un homme généreux.Il passe de plus en plus de temps avec ses voisins avec qui il partage leur gentillesse et leur convivialité. Le calme ne durera pas longtemps. La guerre est déclaré. En revenant de son travail,Thao se fait agresser par la bande qu’il a quittée. La tension monte, Kowalski décide de le venger afin qu’on le laisse tranquille. Il sort sa carabine et se met à l’affut devant la maison des agresseurs,  il choisit le bon moment pour attaquer l’un deux qu’il passe à tabac en le pointant de son arme.

La violence appelle la violence et  l’engrenage se met en route. La riposte ne tarde pas à arriver. La maison de Thao est mitraillée. Il essaye en vain de joindre Sue pour la prévenir. C’est le drame, Sue rentre en sang violée et traumatisée.

Saisie par une colère contenue, Kowalski rentre chez lui pour préparer une riposte, lui , un vieux de la vieille se retrouve dans une situation de guerre. Le jeune Thao le rejoint il veut agir vite, il veut se venger. Kowalski lui ordonne de se calmer et d’attendre qu’il trouve une solution en élaborant une stratégie qui fera  le moins de mort possible.

C’est tout seul qu’il affrontera le gang à mains nues, en offrant sa vie, il trouvera la solution la plus généreuse et désarmante qui mettra le gang en prison pour longtemps. C’est un passage qui vous arrache les larmes.

C’est un grand film avec une belle histoire bien rythmée avec aussi des moments drôles   et une morale. La Gran Torino ira à Thao et la maison à l’église.

La voix touchante et mélodieuse de Jamie Cullum  se fond avec le décors.

C’est un film magnifique avec une légende vivante : le superbe et talentueux Clint Eastwood né le 31 mai 1930, toujours debout et dèjà parti en Afrique pour le tournage d’un autre film qui parlera de l’apartheid : Chapeau bas Monsieur Clint Eastwood !

Gran Torino : Fiche technique

Acteurs : Clint Eastwood, Bee Vang, Geraldine Hughes
Catégorie : drame social
Durée 1h55
Tout public
Générique : Une chanson de Jamie Cullum

Eden à l’ouest : Costa-Gavras Entre noirceur et lumière

Eden à l’ouest - affiche
Costa-Gavras (d’origine grecque) nous conte l’odyssée d’Elias : Emigré sans papier.

Premier plan, un rafiot bondé d’hommes et de femmes s’exilant  pour un ailleurs qu’ils espèrent meilleur.

Au loin, la police se prépare à intervenir. Sur ordre du patron toutes les pièces d’identités doivent être jetées à la mer. Elias s’y jette aussi pour fuir et il atterrit sur un éden de pacotille, un club de vacances pour nudistes fortunés. Grâce à son intelligence et à son esprit pratique il s’en échappera rapidement non sans mal …

On ne sait pas d’où il vient ce héros des temps modernes, il fuit son pays, il n’y reviendra peut être jamais. Son but : Aller à Paris, réputée ville des lumières, pour y faire sa vie. Depuis un an il apprend le français. Il est candide, il y croit.

Elias ne comprend pas la langue des pays qu’il traverse. Il s’en suit un bon nombre de quiproquos. Il insiste, il veut aller à Paris.

Il y croit toujours, il s’accroche, il affronte, la peur, la faim, le froid, l’exploitation de l’homme par l’homme. Rien ne l’empêche de continuer sa route. Quoiqu’il arrive, Il reste digne et droit, c’est ce qui fait la beauté du personnage et c’est ce qui le rend attachant. Il marche, il court. On le suit dans son errance, on vibre avec lui. Il est courageux, un tantinet innocent on aimerait pouvoir lui venir en aide, il nous émeut.

Sa révolte, on la comprend. Il surmonte tous les obstacles un à un grâce à sa débrouillardise et aux hasards heureux des rencontres. Il finit par arriver à Paris. La capitale ne ressemble en rien au paradis qu’il imaginait. Il erre  dans le milieu glauque des clandestins avec nulle part où se poser.

« Si tu viens à Paris viens me voir au lido »

Elias cherche et finit par trouver celui qui lui a donné sa carte de visite. Celui ci lui répond, »Tu es venu à Paris et tu m’as vu » Il lui tend sa baguette de magicien et s’en va. Elias fait tourner la baguette et tombe en admiration devant le spectacle de la tour Eiffel enluminée s’élançant vers le ciel.

Enfin, la beauté et la lumière. Le rêve devient réalité et  les plus fous espoirs sont permis.

Nous connaissons tous le réalisateur engagé Costa-Gavras  grâce à son inoubliable film Z. Il nous signe ici un film touchant bien rythmé qui porte un regard plein d’humanité sur le sort de l’émigré . Il nous montre qu’il peut être quelqu’un de bien et même beau. Le choix du jeune  acteur italien Riccardo Scarmacio est vraiment judicieux. Il nous offre une belle interprétation de ce personnage. Au fond, il y a un petit d’Elias en chacun de nous. Qui peut bien se vanter d’avoir des ancêtres tous originaires  du même endroit sur plusieurs générations ?

Réalisateur : Costa-Gavras
Acteurs : Riccardo Scarmacio Éric Caravaca, Ulrich Tukur
Genre : Drame
Durée : 1h51
Public : Tout public

Noces rebelles: 100% NOIR et ASPHYXIANT

Le prince charmant a foutu le camp et la princesse aussi. C’est l’analyse d’un désastre annoncé ou l’histoire d’une rencontre qui commence par un coup de foudre et qui se termine par un drame.

April et Frank ont tout pour être heureux (la jeunesse, la santé un travail pour le mari, une jolie petite maison blanche dans une banlieue riante…). Pourtant ils vivent dans le monde des apparences qui dans cette Amérique là est bien plus importante que la vérité.

Tout le monde se souvient du film Titanic et de la merveilleuse histoire d’amour interprétée par Kate et Leonardo. Ils s’aimaient d’un amour absolu  et *in   fini* normal, un  des deux est mort rapidement ! On y a cru. La magie fonctionne encore aujourd’hui, on  croit encore à ce couple. Nous sommes immédiatement happés par le film. Leur interprétation est magistrale, Kate a un visage qui en gagnant en maturité   sied bien à son rôle et Léo avec sa gueule de poupon est parfait.

Le couple qu’ils interprète est à la dérive. Le vide s’est insidieusement installé dans leur vie. April et Frank Wheeler s’enlisent dans un quotidien qui use et tue l’amour. Frank subvient au besoin de la famille grâce à un travail sans intérêt. Pour rompre l’ennui il la trompe. Kate ne reconnait plus le jeune homme dont elle est tombée amoureuse. Elle semble particulièrement affectée et s’emmure souvent dans le silence. Elle rêvait de devenir actrice de vibrer, d’avoir une vie intense et pleine d’émotions et elle se retrouve enfermée dans une cage, dorée certes, mais fermée. Sa vie de ménagère et de mère de famille lui pèse.. L’ambiance qui règne au foyer est lourde, Frank ne la comprend pas. Il la pousse à parler, les affrontements sont fréquents et dégénèrent en violentes disputes. Les beau yeux bleus de Frank ne lui font plus aucun effet.

L’hypocrisie du voisinage remplie de conventions n’arrange rien à l’affaire.

Pour sortir le couple de l’impasse April a une idée.Changer de vie, partir vivre  libre à Paris. Elle se raccroche au souvenir du jeune homme qu’elle a connu plein de fougue et de promesses.

Mais tout cela n’est qu’un mirage qui durera peu car, elle tombe enceinte et le désespoir l’envahit. Son doux rêve s’effondre. kate-winslet.jpg

Nous retrouvons là un moment fort déjà porté à l’écran en 2003 dans le film « The Hours ». Le ressenti de la jeune femme est le même. Piégée dans une situation sans issue, elle songe au pire.. N’ayant pas spécialement l’instinct maternel cette nouvelle grossesse la plonge dans le désespoir. Frank ne l’aide pas, il vient d’avoir une promotion qui semble le satisfaire.
La seul être  qui ose dire la vérité en face parce qu’il n’a rien à perdre n’y à gagner, pas de façade à entretenir (il est enfermé la plupart du temps dans un asile psychiatrique) c’est le fils des voisins « Celui que je plains le plus c’est l’enfant à venir ».

Sa remarque fait réagir April qui après une violente dispute décide sans l’accord de son mari de se faire avorter toute seule mettant ainsi sa vie en danger. Les noces rebelles se terminent en noces meurtrières. Il n’était pas nécessaire d’insister aussi lourdement sur cette dernière scène pour comprendre et porter l’angoisse au paroxysme.Par ailleurs pourquoi Mendes place t-il ce film dans les années 50 pour faire un remake du film « The hours « en moins bien ?

Trouver un sens à sa vie est un sujet universel et intemporel que cela soit en couple ou seul. Aujourd’hui’ bien que les femmes soient émancipées et que les moyens de contraceptions soient nombreux, des couples qui se déchirent et des avortements ils y en a toujours autant.  On aurait aimé une ouverte positive qu’on ne trouve pas. Voir ce film ? pourquoi faire ? On en sort avec une angoisse que l’on traine longtemps, si c’était le but, bingo c’est réussi !!!!

Réalisateur : Sam Mendes

les-noces-rebelles.jpg

Acteurs : Kate Winslet, Leonardo Di Caprio, Katie Bates, Michael Shanno
Genre : Drame social
Durée : 2 heures
Public : Averti
D’après un roman de Richard Yates
Film : Noces rebelles

ESPION (S) : Absolument musclé et percutant

Vincent est employé dans un aéroport comme bagagiste. A l’occasion, il ouvre avec son collègue Gérard des valises pour commettre de petits vols. Un jour , contre l’avis de Vincent, Gérard s’intéresse à une valise diplomatique qui explose, Gérard ne survivra pas.

Vincent voit le propriétaire de la valise, un diplomate syrien la récupérer sans être inquiété et disparaitre. Il se trouve alors pris dans un engrenage où aucune marche arrière n’est possible. Traqué par la DST, il devient espion malgré lui.

Il s’embarque pour Londres sous une fausse identité avec pour mission de retrouver les responsables de cette explosion.

Il s’infiltre chez un homme d’affaire anglais Peter Burton manipulé par les services secrets syriens et se rapproche de sa femme pour lui soutirer des informations…

L’histoire est bien ficelée portée par des acteurs qui jouent avec finesse et justesse, le cocktail est  réussi. Seul bémol l’artillerie lourde de la bande son qui a fait friser mes délicates oreilles.espions.jpg

*************************
Réalisateur : Nicolas Saada
Acteurs : Guillaume Canet, Géraldine Pailhas, Stephen Rea
Bande son : Schmooze et Cliff Martinez
Genre : Drame, espionnage
Durée : 1h39
Date de sortie : 28/01/09

« Et après » : frissons, suspens, émotions

« Étrange, vous avez dit étrange….. »

Des frissons, de l’émotion du suspens jusqu’au bout.

A 8 ans, Nathan se fait percuter par une voiture en voulant porter secours à son amie. Il est alors aspiré dans le tunnel lumineux de « la mort imminente « . Après avoir été déclaré mort, il se réveille.
Pourquoi est il revenu ? Aujourd’hui, 25 ans après, il est devenu un brillant avocat . Il est dur, raide comme un i. Il se réfugie dans son travail pour fuir le drame qui a provoqué son divorce et la séparation avec sa femme et sa petite fille.

Un personnage énigmatique, le Docteur Kay, entre dans sa vie par surprise. Pourquoi cette insistance à vouloir lui parler ? Que sait il ? Quel message veut il lui transmettre ?

Moments forts et paysages idylliques portés par une musique angélique alternent préservant le mystère jusqu’à la fin.

Les acteurs sont touchants dans leur rôle respectif.

Les amateurs de suspens et de fantastique vont adorer, les autres qui sait ?

189990901.jpg

Film de : Gilles Bourdos
Catégorie : Drame fantastique
Acteurs principaux : Romain Duris,Evangile Lilly, John Malkovich
Musique : Alexandre Desplat
Réalisé d’après une libre adaptation d’un Roman de Musso
Durée : 1h47