Costa-Gavras (d’origine grecque) nous conte l’odyssée d’Elias : Emigré sans papier.
Premier plan, un rafiot bondé d’hommes et de femmes s’exilant pour un ailleurs qu’ils espèrent meilleur.
Au loin, la police se prépare à intervenir. Sur ordre du patron toutes les pièces d’identités doivent être jetées à la mer. Elias s’y jette aussi pour fuir et il atterrit sur un éden de pacotille, un club de vacances pour nudistes fortunés. Grâce à son intelligence et à son esprit pratique il s’en échappera rapidement non sans mal …
On ne sait pas d’où il vient ce héros des temps modernes, il fuit son pays, il n’y reviendra peut être jamais. Son but : Aller à Paris, réputée ville des lumières, pour y faire sa vie. Depuis un an il apprend le français. Il est candide, il y croit.
Elias ne comprend pas la langue des pays qu’il traverse. Il s’en suit un bon nombre de quiproquos. Il insiste, il veut aller à Paris.
Il y croit toujours, il s’accroche, il affronte, la peur, la faim, le froid, l’exploitation de l’homme par l’homme. Rien ne l’empêche de continuer sa route. Quoiqu’il arrive, Il reste digne et droit, c’est ce qui fait la beauté du personnage et c’est ce qui le rend attachant. Il marche, il court. On le suit dans son errance, on vibre avec lui. Il est courageux, un tantinet innocent on aimerait pouvoir lui venir en aide, il nous émeut.
Sa révolte, on la comprend. Il surmonte tous les obstacles un à un grâce à sa débrouillardise et aux hasards heureux des rencontres. Il finit par arriver à Paris. La capitale ne ressemble en rien au paradis qu’il imaginait. Il erre dans le milieu glauque des clandestins avec nulle part où se poser.
« Si tu viens à Paris viens me voir au lido »
Elias cherche et finit par trouver celui qui lui a donné sa carte de visite. Celui ci lui répond, »Tu es venu à Paris et tu m’as vu » Il lui tend sa baguette de magicien et s’en va. Elias fait tourner la baguette et tombe en admiration devant le spectacle de la tour Eiffel enluminée s’élançant vers le ciel.
Enfin, la beauté et la lumière. Le rêve devient réalité et les plus fous espoirs sont permis.
Nous connaissons tous le réalisateur engagé Costa-Gavras grâce à son inoubliable film Z. Il nous signe ici un film touchant bien rythmé qui porte un regard plein d’humanité sur le sort de l’émigré . Il nous montre qu’il peut être quelqu’un de bien et même beau. Le choix du jeune acteur italien Riccardo Scarmacio est vraiment judicieux. Il nous offre une belle interprétation de ce personnage. Au fond, il y a un petit d’Elias en chacun de nous. Qui peut bien se vanter d’avoir des ancêtres tous originaires du même endroit sur plusieurs générations ?
Réalisateur : Costa-Gavras
Acteurs : Riccardo Scarmacio Éric Caravaca, Ulrich Tukur
Genre : Drame
Durée : 1h51
Public : Tout public