« London Boulevard » : un polar britannique plutôt décevant

William Monahan, le très accompli scénariste des « Infiltrés » de Martin Scorsese (pour lequel il a reçu l’Oscar du Meilleur Scénario en 2007) ou de « Kingdom of Heaven » et « Mensonges d’Etat » de Ridley Scott, passe à la réalisation avec un petit polar britannique rassemblant à l’occasion un casting de luxe. Ce « London Boulevard » avait donc tout pour plaire.

Hélas, le résultat est plutôt décevant. A commencer notamment par le scénario qui ne tient pas la route entre ellipses grossières, trous dans l’histoire et réactions incongrues de certains personnages. Le récit finit par se perdre dans la multitude des intrigues et le manque d’un vrai fil conducteur. Dommage, les personnages auraient mérité un meilleur traitement.

Mention spéciale tout de même pour les performances de Colin Farrel, David Thewlis, Ray Winstone et Anna Friel. En revanche, Keira Knightley, cantonnée à un second rôle somme toute assez fade, est complétement effacée.

Il y a au final un gros sentiment de frustration en sortant de ce film. Reste l’excellente BO ‘london style’.

Photos de « London Boulevard »

Synopsis de « London Boulevard »
Mitchel sort de prison plein de bonnes intentions. Pourtant, lorsqu’il tombe sur son vieil ami Billy, un petit voyou à la recherche d’un complice, il accepte de l’aider en échange d’un toit. Incapable de rompre avec son passé, Mitchel fait la connaissance de Charlotte, une star de cinéma terrée dans un luxueux hôtel particulier pour échapper aux hordes de paparazzi, dont il devient rapidement le garde personnel.
Charlotte et Mitchel se rapprochent, envisageant même ensemble une nouvelle vie à Los Angeles. Mais il a déjà attiré l’attention de Gant, un puissant parrain de la pègre, qui voit en lui un atout précieux pour ses affaires. Quand Mitchel refuse, Gant décide de le faire plier, ne reculant devant rien pour arriver à ses fins…

Fiche technique de « London Boulevard »
Date de sortie cinéma : 8 juin 2011
Réalisé par William Monahan
Avec Colin Farrell, Keira Knightley, David Thewlis, Anna Friel
Long-métrage américain, britannique
Genre : Thriller, Romance
Durée : 01h42min
Année de production : 2010
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande-annonce de « London Boulevard »

« Last Night » : belle réflexion sur la nature de nos sentiments

La première réalisation de Massy Tadjedin nous offre une belle réflexion sur la nature de nos sentiments. Voici enfin un film romantique qui n’est pas niais. En effet, pour une fois le romantisme n’est pas désagréable mais plutôt touchant. C’est d’ailleurs la grande qualité de « Last Night ».

Ce film dépeint avec justesse les sentiments et les doutes que l’on peut ressentir au cours d’une relation, aussi parfaite soit elle. Un scénario vu et revu maintes fois mais adapté d’une manière réellement intéressante. La réalisatrice signe un drame là où l’on attendait une comédie romantique américaine comme on en voit tant.

Certes, le rythme est assez lent et cela peut en décevoir certains. Le film est plus tourné vers l’esthétique que vers l’action. Si certains passages semblent longs, les images sont belles et la fin est inattendue. Le casting est également craquant : Sam Worthington (change enfin de registre) est convaincant et appréciable ; Keira Knightley est époustouflante de justesse et d’émotion ; Guillaume Canet est touchant ; enfin, Eva Mendes est mystérieuse et séduisante.

« Last Night » est somme toute un petit film sympathique.

Photos de « Last Night »

Synopsis de « Last Night »
Joanna et Michael vivent à New York. Aucun nuage, aucun doute n’est jamais venu assombrir leur union, jusqu’à ce que chacun d’eux soit tenté, la même nuit…
Pendant que Michael est en déplacement professionnel avec Laura, jeune femme aussi attirante qu’énigmatique, Joanna recroise Alex, l’autre grand amour de sa vie. Les 36 heures qui suivent vont obliger chacun à faire des choix…

Fiche technique de « Last Night »
Date de sortie cinéma : 16 février 2011
Réalisé par Massy Tadjedin
Avec Keira Knightley, Sam Worthington, Guillaume Canet, Eva Mendes
Long-métrage français, américain
Genre : Drame, Romance
Durée : 01h32min Année de production : 2010
Distributeur : Gaumont Distribution

Bande-annonce de « Last Night »

Pirates des Caraïbes 3 : Mauvais

J’entends qu’il existe encore des gens pour apprécier la trilogie des Pirates.
C’est mal.

Le 1er était un très bon film. Le second était mauvais. Le troisième, monstrueusement pitoyable.

Il fallait que je le répète proprement.

Le trois est très très bordélique, Jack est un gros gros bouffon, tous les personnages sont tous confus. Eux-même ne savent pas ce qu’ils font là, ils l’avouent. Voici le premier défaut du film : le scénario est une suite d’actions sans aucun sens entre elles. Ceci est pratique pour délier toute situation. Les très nombreux personnages se croisent, se re-croisent, se battent, ou pas, s’allient, se trahissent, puis ça recommence.

Je vais vous faire un résumé du film, j’espère que vous ne craignez pas les spoilers vagues.

Background

Il y a les gentils (ce sont les pirates. Les pirates sont des truands meurtriers qui attaquent des bateaux, tuent et violent leurs occupants, pillent les richesses, se soulent au rhum que c’est même pas du Malibu, puis coulent la bateau attaqué, ou coulent le leur après avoir pris contrôle de l’autre. Donc ça c’est les gentils).

Il y a des méchants (ce sont de joyeux capitalistes. La Compagnie anglaise des Indes Orientales (je les appellerai les CIO) surpuissante avec l’appui du gouvernement veut pouvoir transporter les marchandises sur l’eau sans se faire attaquer à tout bout de champs. Pour cela, ils capturent et tuent les pirates, donc les hors-la-loi. Ca c’est les méchants).

Les méchants sont alliés avec les méchants du 2 : des pirates-poissons immortels. Les gentils sont alliés avec les méchants du 1 : les anciens pirates-fantômes. Ainsi que les autres pirates, sauf que là ça se poignarde facilement dans le dos.

Résumé du film

D’abord les héros prennent en traitre un chef pirate puis ils se font attaquer par les CIO. Là, un gentil trahit les gentils avec le chef pirate et tous se tirent. Le chef pirate aide les gentils et ils vont chercher Jack. Là le méchant pirate trahit son trahisseur et les gentils pour le CIO, qui le double et tout le monde est prisonnier, mais tout le monde s’enfuit. Un gentil est mis en prison par un autre gentil, un autre est prisonnier du pirate méchant qui dit qu’il est gentil. Et tout le monde va voir les 9 chefs pirates. (Entre-temps, il y a eu des bagarres avec les pirates-poissons bien sûr)

Sur le chemin, le gentil prisonnier se fait aider à trahir par celui qui l’a emprisonné. Il se retrouve chez les CIO et révèle quelques infos qui vont donner des envies de changement de camp au pirate-poisson, ce dernier répond avec une info qui aura les même conséquences. Les 9 chefs pirates font les cons et décident d’aller se faire tuer par la CIO parce qu’ils sont les gentils, et sont donc sûr de gagner.


Tous les personnages présents ont essayés de se tuer les uns les autres pour des raisons différentes. Et il manque encore des persos.

Enfin arrive le combat final. Mais avant de se faire, les méchants et les gentils se rencontrent sur une plage, (les 9 chefs pirates ne sont pas invités, après tout ce sont des seconds rôles) . Pourquoi ? Ben pour se trahir. Deux personnes échangent de camp sur la plage sans raison plus claire que la raison pour laquelle le combat a été décidé, (a noter que le trahisseur est automatiquement pardonné) et le combat commence. La CIO a plus de bateaux que dans Troies et couvre la mer. Les Pirates sont.. ben 9 bateaux j’imagine.
La CIO invoque le bateau invincible des pirates-poissons, alors du coup, les gentils libèrent la toute puissance de la Déesse (cherchez pas) qu’ils ont foutu aux fers (sans raison, cherchez pas) et demandent son aide, comme ça. Elle ne la donne pas. Et le bateau des gentils, tout seul, va combattre l’invincible bateau des méchants. Les 8 bateaux pirates et les 943 655 bateaux de la CIO regardent.

Bon, les gentils gagnent. Devant cela, les 6 875 14 846 845 bateaux de la CIO décident de s’en aller, laissant la mer et la sécurité des marchandises aux mains des gentils pirates. Tout le monde est heureux, même celui qui est devenu un fantôme, car il vaut mieux être maudit à travailler dans les limbes éternellement qu’être mort (le côté cool du boulot, c’est de passer tous les 10 ans une journée sur terre, la première fois pour baiser, la seconde pour remarquer que tous ceux qu’on connaît sont maqués, la troisième pour les voir vieux, la quatrième pour péter les plombs, j’imagine, bref, tout mieux que la mort). Ah, et comme petit gag de fin, ils se trahissent.

Défauts divers

Tout à jeter dans ce film ? Non, y’a des tas, et vraiment des tas, de trucs bien. Avec le budget, ils pouvaient (ce problème est le même d’ailleurs dans Spiderman 3 et bcp d’autres). Mais en voulant en faire trop, mettre des petits gags partout, allonger l’histoire, mettre de l’action, suivie d’une action suivie d’une action, compliquer l’histoire au point de la rendre plusieurs fois incohérente, cela gâche totalement le film.

Bon mais rêvez pas les enfants… j’ai pas fini ! Autre défaut, un personnage n’appartient pas au film. Il est vrai que depuis le 1, on ne savait pas à quoi la fille servait. Mais là, c’est pire que tout, en effet, il semble que l’actrice qui joue Elizabeth Swen a été filmée sur fond vert, retouchée et photoshopée, puis ajoutée au film après. Vous vous demandez ce que je veux dire par là.
Et bien les pirates, ce sont des gens sales. La mer n’est pas comment certains croiraient, un bon conservateur. Les bateaux avec zéro confort n’aident pas non plus. Donc les pirates sont sales, et c’est bien rendu. Tous sont mal rasé, cheveux sales et en bataille, dents noires, doigts noirs, peau… noircie, burinée par le soleil. Legolas, enfin Will Turner n’y échappe pas, normal, il est pirate depuis longtemps. Mais Elizabeth… NON.

Au milieu de ces gens sales et à la peau burinée, Elizabeth, pirate avec eux depuis des semaines (des mois?) a la peau lisse et photoshopée / pleine de fond de teint, et lumineuse par sa blancheur dans une cale éclairée à la bougie la nuit. C’est tout simplement irréel, elle est plus fantômique que le méchant du 1. Une horreur. J’imagine que les producteurs n’ont pas voulu gâcher le seul personnage féminin (je compte pas la vieille folle aux dents noires) et ont voulu placer tout le fan-service sexuel féminin sur elle, en bref il faut des gros seins, décolleté, un visage étonnamment lisse, tout le parfait qui font des mannequins de pubs et des films d’aujourd’hui des personnages de Pixar, moins réussis dans le réalisme que les personnages de Final Fantasy : The Spirits Within.

Moralité ? Les Pirates des Caraïbes, c’est comme Matrix : une trilogie composée d’un seul film. Les deux autres n’existent pas.