« In the Air » : une comédie à la fois drôle et amère

« In the Air » est le troisième long métrage réalisé par Jason Reitman, après « Thank you for smoking » (2006) et « Juno » (2008). Toujours aussi fluide dans le propos, dynamique dans la réalisation et inspiré dans le casting, son nouveau film s’avère d’emblée très séduisant et capte immédiatement l’attention.

Auscultant avec minutie et humour noir le parcours des archanges noirs du capitalisme financier, on apprécie volontiers cette démarche qui vise avant tout à s’ancrer dans l’humain tout en évitant le pathos. C’est toute la logique de réussite à l’américaine qui est ici passée au crible, et force est de constater que Reitman touche souvent juste et sait faire en sorte que l’on s’identifie rapidement aux questions existentielles des personnages, qu’elles concernent soit la finalité de la réussite sociale, soit la pesanteur des normes morales comme le mariage et la famille, etc.

Mention spéciale pour la performance des acteurs, et notamment George Clooney et Vera Farmiga.

A noter que « In the Air » est adapté du roman de Walter Kirn, qui a eu l’idée de l’écrire en rencontrant, au cours d’un vol, un homme à la vie similaire à celle de Ryan Bingham, et qui a déclaré ne pas être le seul dans ce cas.

Voici donc une comédie enlevée, à la fois drôle et amère, formidablement en phase avec l’époque qui vaut sans aucun doute le détour. D’autant plus que « In the Air » a remporte le prix du meilleur scénario au Golden Globe 2010 sans oublier ses autres 5 nominations (dont Meilleur Film et Meilleur Acteur dans un drame pour George Clooney), le plaçant du même coup en position de favori.

Photos de « In the Air »

Synopsis de « In the Air »
Ryan Bingham a une vie bien agencée, il voyage 90 % de son temps et il adore ça ! Mais pourquoi vole-t-il autant ? Ryan fait parti d’une entreprise qui gagne son argent sur le licenciement des autres. En effet, les sociétés sont devenues si lâches qu’elles sous-traitent même le licenciement. Ryan se charge donc d’annoncer la mauvaise nouvelle aux employés et ensuite il repart aussi sec pour de nouvelles aventures ! Tout est parfaitement huilé dans sa vie jusqu’au jour où la jeune Nathalia Keener (Anna Kendrick) débarque avec une méthode de licenciement via webcam qui va révolutionner son monde…

Fiche technique de « In the Air »
Date de sortie cinéma : 27 janvier 2010
Réalisé par Jason Reitman
Avec George Clooney, Anna Kendrick, Jason Bateman, Vera Farmiga
Titre original : Up in the Air
Long-métrage américain
Genre : Comédie
Durée : 1h50 min
Année de production : 2009
Distributeur : Paramount Pictures France

Bande-annonce de « In the Air »

« Jeux de Pouvoir » : un thriller efficace

Le nouveau long-métrage de Kevin MacDonald (« Le Dernier Roi d’Ecosse ») est sorti le 24 juin 2009.

Synopsis de « Jeux de Pouvoir »
Stephen Collins et Cal McAffey sont deux copains de l’université qui, vingt ans après, sont restés amis malgré des carrières différentes. Le premier, jeune prodige de la politique, ambitieux et intègre, costard-cravate, est membre du Congrès américain et préside le comité qui supervise les dépenses de Défense. Le second, journaliste, l’un des piliers du quotidien The Washington Globe est spécialisé dans les faits divers, il porte cheveux longs et chemise de bûcheron à carreaux. Quand éclate un scandale touchant directement Collins – l’apparent faux suicide de sa secrétaire qui était aussi sa maîtresse – McAffey décide de confier l’affaire à une jeune journaliste, chargée du site Internet du journal. Lui se concentre sur une autre enquête, celle d’un petit trafiquant de drogue abattu sans raison apparente. Mais tout va changer – et se compliquer – quand les deux dossiers vont se trouver liées. Deux enquêtes a priori différentes vont devenir une affaire d’Etat…

Site officiel du film : http://static.studiocanal.com/jeuxdepouvoir/

Critique de « Jeux de Pouvoir »
C’est la nouvelle fiction de Kevin MacDonald, Oscar du meilleur documentaire en 2000 pour « Un jour en septembre » (sur l’attentat contre les athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich), réalisateur de « Le Dernier Roi d’Ecosse » (vie romancée d’Idi Amin Dada qui avait valu à Forest Whitaker l’Oscar du meilleur acteur).
Un thriller efficace qui adapte avec soin la série anglaise initiale « State of play » mais avec une action transposée à Washington. Le film offre à Kevin MacDonald la possibilité d’une version contemporaine du film d’enquête paranoïaque popularisé par Pakula et Lumet dans les années 70. Trahison, corruption, meurtres et ambitions sont des ingrédients explosifs qui créent un scandale économico-médiatico-politique. Un puzzle complexe se met en place sous nos yeux où l’on (re)découvre que Ben Affleck peut être un acteur crédible, que Helen Mirren est royale, que Rachel McAdams est talentueuse et que Russell Crowe est imprévisible.
Pas un chef-d’œuvre, mais un triller excellent !

Photos de « Jeux de Pouvoir »

Fiche technique de « Jeux de Pouvoir »
Date de sortie : 24 Juin 2009
Réalisé par Kevin Macdonald
Avec Russell Crowe, Ben Affleck, Jason Bateman
Film américain.
Genre : Thriller, Drame
Durée : 2h 7min.
Année de production : 2009
Titre original : State of Play
Distribué par StudioCanal

Bande-annonce de « Jeux de Pouvoir »

Hancock ou comment le marketing peut faire et défaire un film

A Hollywood, ce n’est pas le contenu d’un film qui intéresse en premier lieu ses producteurs, si c’était le cas, il n’y aurait pas de différence entre les films français d’auteur et « Batman : The Dark Knight ». Non à Hollywood ce qui prime avant tout c’est le marketing du film. La phrase qui revient toujours à l’oreille lorsqu’on discute sur une grosse production américaine c’est « How Bankable this Movie Is ? » traduction : « Combien de cash va rapporter ce film ? »

Hancock ou comment le marketing peut faire et défaire un film

Je sais, n’en déplaise à certains, l’industrie du film comme dans tout autre secteur économique se doit de rendre des comptes à ses financiers. De fait, savoir vendre son produit, avoir un bon marketing, fait partie intégrante de la préparation, de la réalisation et de la promotion d’un film.

Le marketing est donc un acteur caché, méprisé par la majorité des spectateurs du vieux continent, mais ô combien important dans le succès ou l’échec d’un film, outre atlantique. Pourquoi je vous parle de tout cela ? J’ai eu le plaisir de regarder Hancock et ce film illustre très bien cet état de fait.

Soyons clair, Hancock est un blockbuster moyen, que l’on oubliera rapidement, mais son script est véritablement à chier!! On comprend ce qu’a voulu faire l’auteur mais celui-ci n’a visiblement pas eu le temps ni l’argent nécessaire pour structurer son histoire. Devant un tel gâchis, dans un film européen, on aurait gentiment fait comprendre à l’auteur qu’il devait revoir son scénario. Ici, visiblement on n’en avait ni l’envie, ni le temps, alors qu’est-ce qu’on a fait ? On a essayé de rendre une merde bankable.

Comment ? En transformant un scénario de série Z en un blockbuster 😀 . L’équipe de Twivi a réussi à récupérer la synthèse commentée de la dernière réunion marketing avant le lancement du projet Hancock (si si, on vous jure, un document top secret 😉 :

1) On a trouvé une star pour le film, Will Smith : Will est une machine de marketing à lui tout seul. Tout ce qu’il touche de près ou de loin se transforme en or. Will Smith est l’acteur le plus bankable de la planète à l’heure actuelle. Les femmes, les hommes, les enfants, les chiens (sans doute 😀 ) adorent Will Smith. Si Will Smith avait été choisi pour interprété Goku, Dragon Ball aurait était un bien meilleur film, oui c’est ça le vrai pouvoir de Will Smith 😉

Hancock ou comment le marketing peut faire et défaire un film

2) Pour donner la réplique à Will, il faut une femme, belle, en vue, et qui attirera tout adulte (homme et femme) qui a honte de dire qu’il va voir le film parce qu’il y a Will Smith dedans. On a pensé à Charlize Theron et elle fait parfaitement l’affaire. Elle est belle, agréable à voir et a reçu un Oscar. De plus, elle est d’accord pour ne pas voler la vedette à Will…

3) N’oublions pas que les spectateurs doivent, au moins, s’identifier à l’un des personnages principaux, il faut donc un « type normal » auquel on se réfèrera à travers certains de ses traits de caractères et par son action et/ou inaction. Pour cela on a besoin d’un acteur relativement inconnu du grand public mais qui inspire de la sympathie. Nous avons pensé à Jason Bateman, autre avantage de notre choix, il ne demandera pas beaucoup d’argent.

4) Ce sera un film grand public, il nous faut donc un enfant pour que toute la famille aille voir ce film…les mères et les enfants adorent voir des enfants tous mignons, tous beaux au cinéma. Il y aura donc un enfant, inconnu de préférence ( toujours pour des raisons financiers). Et si en plus il joue bien, ça ne peut être que bénéfique pour le film.

5) Will Smith, dans un blockbuster en été c’est du déjà vu donc on va rajouter quelque chose de neuf, de nouveau… la proposition retenue est de faire de Will Smith un super héros.

6) Dernière phrase de la réunion marketing : « Ah oui, j’allais oublier, arrangez-vous pour que le script s’inscrive dans le résultat de notre réunion!! ».

Hancock ou comment le marketing peut faire et défaire un film

Et voila vous savez tout sur Hancock. Comme vous venez de le remarquer, on s’en fout du script et de fait Hancock a facilement engrangé des centaines de millions de dollars de recettes. Et, au passage, cela a permis à Will Smith d’être le SEUL acteur en activité avec 10 films consécutifs à plus de 100 millions de Dollars de revenus via la vente de tickets de cinéma, uniquement.

Hancock est un blockbuster, pas moins et hélas, diront certains, pas plus. Ce qui m’ennuie moi, ce n’est pas que Hancock possède tous les défauts et toutes les qualités des blockbusters, non, mais c’est que le scénario est tellement bâclé, que je ne peux m’empêcher de penser qu’avec un peu plus de structuration et de cohésion voila un film qui aurait pu faire un véritable carton. Si le but est de rentabiliser, alors rentabilisez correctement vos investissements, messieurs les producteurs 😀 .

En regardant Hancock j’ai eu l’impression de regarder 2 épisodes d’une série américaine qui se nommerait Hancock, tellement les 45 premières minutes du film n’ont strictement RIEN à voir avec les 45 dernières minutes. A ce niveau ce n’est pas la faute des acteurs, ce n’est pas un problème du script, non, c’est bel est bien un problème de marketing et ça, c’est mal 😀 .

Hancock, Will Smith devient un super-héros

Will Smith laisse un peu reposer les vampires pour jouer les supers-héros alcoolo. John Hancock donc est un clodo super héros qui est loin de l’idéal héroïque habituel. A chaque fois qu’il essaie d’aider quelqu’un, ça finit en catastrophe. Un jour, il sauve un publiciste qui décide de « relancer » sa carrière de héros. Attiré par le gain potentiel de l’opération, Hancock joue le jeu mais il commence peu à peu à tomber sous le charme de la femme du publicitaire…

Will Smith aura a ses cotés Jason Bateman (le publiciste) et Charlize Theron (la femme du publiciste). La réalisation a été confié à Peter Berg (« Very Bad Things« , « The Kingdom« …)

La bande annonce de Hancock
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Le film sera une comédie, domaine où Will Smith a excellé fut un temps. A voir s’il n’est pas trop rouillé et si le scénario ne va pas trop trainer dans la comédie familiale aseptisée. Dans tous les cas, la bande annonce laisse présager un bon délire, on croise les doigts ! La sortie dans les cinémas français est prévue pour le 9 juillet 2008.

Des visuels de Hancock : Cliquez pour les agrandir





Fiche Technique

Titre : Hancock
Sortie en France : 9 juillet 2008
Sortie us : 2 juillet 2008

Réalisateur : Peter Berg

Scénariste : Vincent Ngo & Vince Gilligan

Casting :
Will Smith
Adam Del Rio
Jason Bateman
Charlize Theron