« Outrage » signé Takeshi Kitano

Après la trilogie introspective sur l’art et la condition de l’artiste composée de “Takeshi’s”, “Glory to the filmmaker” et “Achille et la tortue”, Takeshi Kitano revient au genre qui a fait sa renommée internationale : le film de yakuza.

Intitulé “Outrage”, le long-métrage dépeint en effet les conflits de force entre différents gangs de Tokyo. Et, fidèle à sa bonne habitude, Kitano en tient le rôle principal : Otomo, un chef yakuza de seconde zone chargé d’effectuer le sale boulot pour son supérieur hiérarchique.

Noir, violent et sanglant, le film dispose d’une mise en scène plus sombre et moins contemplative que les autres œuvres du genre du cinéaste. Ici le réalisateur montre les yakuzas dans toute leur cruauté et leur barbarie tout en nous livrant une réflexion sur la prépondérance de la violence dans notre société contemporaine. On a l’impression que Kitano est de plus en plus inquiet concernant la santé de son pays et ce pessimisme se ressent vraiment plus que d’habitude à l’écran.

Peut-être pas le meilleur Takeshi Kitano, mais un très bon moment de cinéma.

Photos de « Outrage »

Synopsis de « Outrage »
Dans une lutte impitoyable pour le pouvoir, plusieurs clans yakuza se disputent la bienveillance du Parrain. Les caïds montent dans l’organisation à coups de complots et de fausses allégeances. Otomo, yakuza de longue date, a vu évoluer ses pairs : des tatouages élaborés et des phalanges sectionnées, ils sont passés à la haute finance. Leur combat pour arriver au sommet, ou du moins pour survivre, est sans fin dans un monde corrompu où règnent trahison et vengeance. Un monde où les héros n’existent pas…

Fiche technique de « Outrage »
Date de sortie cinéma : 24 novembre 2010
Réalisé par Takeshi Kitano
Avec Takeshi Kitano, Jun Kunimura, Ryo Kase
Titre original : Autoreiji
Long-métrage japonais
Genre : Drame, Thriller
Durée : 01h49min
Année de production : 2010
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande-annonce de « Outrage »

« Achille et la tortue » : une merveille d’humour noir

Avec « Achille et la tortue » Takeshi Kitano signe le dernier volet d’une trilogie introspective sur l’art et la condition de l’artiste.

Après « Takeshi’s », film centré sur le personnage de Beat Takeshi, star du petit et du grand écran avec lequel il a construit sa notoriété au Japon, et « Glory to the Filmmaker », portrait d’un réalisateur en bout de course, s’essayant à tous les genres dans l’espoir de faire un succès commercial, le cinéaste japonais s’inspire de son activité de peintre pour créer son nouvel opus.

« Achille et la tortue » se présente tel un triptyque : trois périodes phares de la vie de Machisu, un peintre en quête éperdue de reconnaissance, mais malmené par la vie. Son existence est marquée par des désillusions en série et surtout par la mort, omniprésente, le plus souvent violente…

Très pessimiste, le film est aussi une merveille d’humour noir, très politiquement incorrecte, teintée de poésie et riche de symboles. Certes, c’est un cinéma assez ‘lent’ aux dialogues réduits à l’essentiel, ce qui pourrait repousser plus d’un. Mais ce long-métrage est avant tout un grand tableau devant lequel on s’arrête, on regarde intrigué et on fini par plonger. Surprenant et émouvant, il est réalisé avec maitrise et la photographie est très soignée. Les admirateurs de Kitano ne voudront le rater sous aucun prétexte.

Photos de « Achille et la tortue »

Fiche technique de « Achille et la tortue »
Date de sortie cinéma : 10 mars 2010
Réalisé par Takeshi Kitano
Avec Takeshi Kitano, Kanako Higuchi, Yurei Yanagi
Titre original : Achilles and the tortoise
Long-métrage japonais
Genre Comédie
Durée 1h59 min
Année de production : 2008
Distributeur : Océan Films

Bande-annonce de « Achille et la tortue »

« Kitano par Kitano »…

Décidément, le mois de mars sera le mois de Takeshi Kitano en France. Le 10 mars sortira en salles « Achille et la tortue », dernière œuvre du cinéaste. L’occasion d’une rétrospective de ses films, à savoir 40 longs métrages, téléfilms et documents, pour moitié inédits proposée au Centre Pompidou à Paris du 11 mars au 26 juin.
A la Fondation Cartier pour l’Art contemporain, comme nous vous l’annoncions, ouvrira ses portes du 11 mars au 12 septembre, « Beat Takeshi Kitano : Gosse de peintre », une exposition inventée de toute pièce par l’artiste.

kitano-par-kitano

Pour patienter tranquillement, découvrir ou redécouvrir la personnalité complexe de ce génie, Grasset a publié « Kitano par Kitano », un autoportrait recueilli, au long de quatre ans et demi d’interviews, par Michel Temman, journaliste et correspondant du quotidien Libération à Tokyo.

Vous y découvrirez les rêves d’enfants de Takeshi Kitano, les premiers pas en tant que Beat Takeshi, et bien sûr le parcours cinématographique du réalisateur. Pour la première fois, il révèle ici son engagement humanitaire en Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par l’Amérique et acculturé. Depuis son accident de la route (en 1994, Kitano a frôlé la mort dans accident de scooter à Tokyo), il s’est créé une vision très personnelle de la vie, à mi-chemin entre acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme.

En périphrasant le titre d’un célèbre film, « Kitano par Kitano » vous fera découvrir les confessions d’un homme de génie…

Takeshi Kitano, l’artiste

Takeshi Kitano (nom utilisé pour le cinéma et la création sérieuse), aussi connu sous le pseudo Beat Takeshi (pour la télévision et la comédie) est un Japonais hors de commun. Si vous appréciez déjà le cinéaste, la Fondation Cartier pour l’art contemporain vous invite à découvrir aussi l’artiste.

Du 11 mars au 12 septembre 2010, ouvre ses portes Beat Takeshi Kitano : Gosse de Peintre, une exposition inédite qui va plonger les visiteurs dans l’univers insolite et décalé de Kitano, un projet singulier qui s’installe avec finesse et impertinence dans le monde de l’enfance.

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Avec des peintures, des vidéos, mais aussi des objets insolites, des décors, des machines fantasques et sensationnelles, l’artiste conduira le visiteur de surprise en gag, de jeu en leçon de chose, se moquant de l’art contemporain, jouant avec les sciences et s’amusant des clichés associés à son pays.

« Avec cette exposition, j’ai sans doute voulu amener une autre définition au mot ‘art’, qui soit moins officielle, moins conventionnelle, moins snob, plus ordinaire », explique Beat Takeshi Kitano.

Cette toute première exposition de l’artiste Takeshi est l’un des projets les plus ambitieux jamais créés pour la Fondation Cartier. Elle s’adresse aux enfants, tout en parlant aux adultes. Décidément ça vaut le détour.

Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit

Tout est dit dans le titre… ou presque !

Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit est un film japonais où de vils monstres viennent mettre la zone lors d’un sommet du G8 (les échanges monétaires, ça rend les monstres complètement dingues, c’est connu)

Le plus improbable est que le réalisateur Minoru Kawasaki (déjà responsable de Calamari Wrestler en 2004, The World Sink Except Japan en 2006 et Rug Cop en 2007 ) y mélange ses monstres en latex à de vraies images d’archives du G8. On aura donc tout loisir d’y voir W. Bush ou encore Nicolas Sarkozy !

Le scénario a l’air vraiment très bon : Le 7 juillet 2008, alors que se tient le G8 à coté du lac Toya près d’Hokkaido, une sonde chinoise de retour de Mars se crash sur la ville japonaise de Sapporo. Des flammes et du chaos en sort le terrible monstre Guilala qui réduit le reste de la ville en cendres. Les 8 hommes d’états les plus puissants du monde décident alors de combattre cette menace venue de l’espace et transforment le salon du G8 en « Quartier Général de la Force Anti Monstre de l’Espace ». Mais leurs tactiques tournent vite à l’échec… Que reste t’il pour sauver le monde ?

Beat Takeshi qui fera une apparition dans le film ? Ou plutôt deux journalistes qui ont découvert un monstre géant allié à la cause humaine…

Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit
Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit

Kawasaki s’est auto-proclamé « Ed Wood japonais » et prend un malin plaisir à nous sortir du nanard assumé sauce maquette / monstre en plastoc. Fan du film « Monster X from outer space » de Kazui Nihonmatsu ( sorti en 1967), le réalisateur ressort ces monstres pour une version « mise à jour » avec le G8 en toile de fond, un président américain qui se prend pour le centre du monde, un président français plus intéressé par les femmes que par la politique et un premier ministre japonais incapable de prendre la moindre décision… Bref, une bonne farce matinée de monstres de l’espace. De quoi se goinfrer de popcorn sans remords !

Diffusé la semaine dernière lors de la Mostra de Venise, aucune date ne semble à l’ordre du jour pour une sortie en France… dommage !

Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit
Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit
Monster X Strikes Back : Attack of the G8 Summit

Kantoku Banzai ! de Takeshi Kitano

Tiens ? Un Kitano réalisé en 2007 et toujours inédit en France ? Comment est-ce possible ?

Dans Kantoku Banzai, Takeshi Kitano joue son propre rôle de réalisateur. Marre des films violents Yakuza, Kitano cherche d’autres styles et va puiser dans les classiques du cinéma japonais : romance, drame, récit historique, horreur, science fiction… Pas sûr que de ce patchwork artistiques puissent sortir un futur succès au box office…

La bande annonce de Kantoku Banzai [jp]

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Kantoku Banzai, littéralement, « Longue vie au réalisateur » se veut dans la continuité de Takeshis’, un délire introspectif centré sur la personne de Takeshi Kitano. Dans Kantoku Banzai !, Kitano (Hana-bi, Sonatine, Aniki mon frère…) rentre dans le vif du sujet, la réalisation de film et multiplie les expériences cinématographiques. Mélange de genre et d’ambiance, le film est également un pied de nez aux fans qui avaient rejeté Takeshis’, jugé trop « non Kitanesque » alors qu’il s’inscrivait dans l’évolution du réalisateur. Comme son alter égo dans Kantoku Banzai, Kitano aurait pu aligner les films de Yakuza et continuer à avoir du succès, quitte à se parodier à lui-même (Aniki mon frère n’est pas loin de l’auto parodie d’ailleurs…), mais il a préféré explorer de nouvelles voies, donnant à la fois un ballon d’air salvateur à sa filmographie et un coup de frein à son succès commercial.

Il n’est d’ailleurs pas étonnant (bien que très regrettable) de voir que Kantoku Banzai ! n’est toujours pas sorti au cinéma en France alors que le film est disponible au Japon depuis fin 2007… en DVD. Pas de date officielle de prévue en France pour l’instant même si les rumeurs tablent sur la fin 2008 pour une sortie en salle.

En attendant, Takeshi Kitano travaille sur la fin de sa trilogie introspective avec Achilles to Kame, prévu pour cette année au Japon.

Takeshi Kitano dans Kantoku Banzai

Fiche Technique

Réalisateur : Takeshi Kitano

Casting :
Susumu Terajima (l’éternel seconde role de Kitano !! Violent cop, Sonatine, Hana-bi… bref, tous ^^)
Kayoko Kishimoto (Takeshis’, Dolls, Hana-bi)
Keiko Matsuzaka
Toru Emori
Kazuko Yoshiyuki
Akira Takarada (Godzilla Final Wars, Mothra contre Godzilla …)