« Biutiful » : puissant !

Après « Amours chiennes », « 21 grammes » et « Babel », Alejandro González Inárritu revient sur le devant de la scène avec son quatrième film « Biutiful », intense portrait d’un homme en chute libre porté par un Javier Bardem au sommet de son art (Prix d’Interprétation ex-aequo à Cannes).

Un long-métrage poignant et touchant qui ramène le cinéma à la simplicité, à l’être humain. Pas besoin d’effets spéciaux pour ressentir et vivre ce film qui se démarque des précédents longs-métrages du réalisateur. En effet, ici il nous propose de suivre une seule histoire assez linéaire, celle d’une fin de vie où la société actuelle est montrée du doigt.

Oubliez aussi toutes les images que vous aviez de Barcelone. « Biutiful » nous dévoile la ville de Gaudi sous un angle inédit, très loin des cartes postales, avec des regards sur l’immigration, sur la drogue et la déchéance des couples.

Malgré tout, la sensation qui se dégage du film est apaisante et empreinte de beauté. Inárritu a le talent d’alterner des plans lumineux sur des fourmis après une dispute, sur un soleil couchant après un décès, c’est un esthète indéniablement avec du cœur. Au final, avec « Biutiful » il arrive à composer un hymne à la vie en nous faisant accompagner un condamné et son parcours individuel vers la lumière et la rédemption. Puissant !

Photos de « Biutiful »

Synopsis de « Biutiful »
C’est l’histoire d’un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…

Fiche technique de « Biutiful »
Date de sortie cinéma : 20 octobre 2010
Réalisé par Alejandro González Inárritu
Avec Javier Bardem, Maricel Álvarez, Eduard Fernàndez
Long-métrage espagnol, mexicain
Genre : Drame
Durée : 02h18min
Année de production : 2010
Distributeur : ARP Sélection

Bande-annonce de « Biutiful »

« Mange, prie, aime » : long, ennuyeux, niais

« Mange, prie, aime » est un film qui avait tout pour séduire : produit par Brad Pitt, réalisé par Ryan Murphy, le créateur de la série « Nip/Tuck », adapté du best-seller autobiographique de la romancière Elizabeth Gilbert et porté par les vedettes de Julia Roberts et Javier Bardem.

Seulement voila… l’œuvre qui promettait d’être une ode à la recherche de soi et à la restructuration spirituelle, finit par se résumer par quelques belles images sur un fond de clichés et de facilités. Long, ennuyeux et niais. Le synopsis résume tout, voir le film n’apporte rien de plus. Dommage…

Et on ne peut s’empêcher de penser en sortant de la salle qu’il y en a qui ont de la Chance de se payer de si belles vacances pendant un an… Enfin bref, une énorme déception ce film qui ne mérite nullement le tapage dont il a bénéficié lors de sa sortie.

Photos de « Mange, prie, aime »

Synopsis de « Mange, prie, aime »
Après un divorce difficile, Liz Gilbert décide de prendre une année sabbatique et de changer de vie. Elle entame alors un périple initiatique qui va l’emmener au bout du monde et d’elle-même. Lors d’un voyage aussi exotique que merveilleux, elle retrouve l’appétit de vivre et le plaisir de manger en Italie, le pouvoir de la prière et de l’esprit en Inde, et de façon tout à fait inattendue, elle trouvera la paix intérieure et l’amour à Bali.

Fiche technique de « Mange, prie, aime »
Date de sortie cinéma : 22 septembre 2010
Réalisé par Ryan Murphy
Avec Julia Roberts, Richard Jenkins, Javier Bardem, James Franco
Titre original : Eat Pray Love
Long-métrage américain
Genre : Drame
Durée : 02h20min
Année de production : 2010
Distributeur : Sony Pictures Releasing France

Bande-annonce de « Mange, prie, aime »

No Country for Old Men, le nouveau film des frères Coen

No Country for Old Men

C’est avec un petit mois de retard avec la France que le dernier film des frères Coen a débarqué en Belgique. Après un Lady Killers un peu léger, j’avais fait l’impasse sur leur comédie « Intolérable Cruauté ». C’est donc avec une grande curiosité que j’ai pu voir No Country for Old Men, adaptation du livre éponyme de Cormac McCarthy.

En plein désert texan, Llewelyn Moss découvre par hasard des cadavres. Une transaction qui a mal tourné entre trafiquant de drogue mexicain et voilà notre héros qui ramène chez lui un petit pactole de 2 millions de dollars. Mais cette somme attise les convoitises. La mafia lui jette aux trousses un tueur psychopathe, Anton Chigurh alors que les mexicains sont bien décidés aussi à récupérer l’argent.

No Country for Old Men, le nouveau film des frères Coen
Llewelyn Moss en mauvaise posture

No Country for Old MenDès les premiers plans, on s’en prend plein les yeux. Le duo Coen maitrise à la perfection la réalisation, magnifié par le boulot de Roger Deakins, leur directeur de la photographie attitré. L’ouest américain, mille fois filmé, est d’une beauté à couper le souffle, mélange de solitude, de sauvagerie et de liberté. Puis survient le premier meurtre, une scène de strangulation particulièrement dure, plan séquence sur le corps qui se débat et le regard fou du meurtrier. Les thèmes du film sont donnés : la violence du monde et sa bestialité primaire.

L’acteur espagnol Javier Bardem (Jambon Jambon, Collateral…) campe un tueur implacable, machine à tuer quasi incontrôlable à l’efficacité redoutable. Sa manière de tuer, avec un appareil pour abattre le bétail, pourrait conférer au grotesque voire au rire, heureusement, le film ne cherche pas à titiller cette fibre à outrance, et quand il le fait, c’est dans la pure tradition de l’humour à froid du film noir. Le premier rôle est tenu par Josh Brolin (le veilleur de nuit, Grindhouse…) qui y joue le rôle d’un ouvrier qui tombe un valise plein de fric. A l’instar du personnage de Anton Chigurh, on le sens assez lointain du spectateur, plus occupé à survivre qu’à éprouver un quelconque sentiment humain. Tommy Lee Jones émerge peu à peu du film, vieux shérif blasé qui préfère rester loin des problèmes qui le dépassent. Car finalement, au delà du jeu du chat et de la souris mortel, le film veut traiter avant tout de la violence inhérente à l’humanité. Le film offre une vision primitive et profondément machiste du monde (les hommes s’entretuent, les vieux et les femmes comptent les morts) mais évite l’écueil de la morale lourde. Dès que Tommy Lee Jones commence à se lamenter sur « le monde est fou, c’était mieux avant », on le stoppe tout de suite en lui expliquant que la vie a toujours été violente.

tommy lee jones dans no country for old men
Tommy Lee Jones, vieux policier perdu

La beauté de l’image et la réalisation parfaite nous livrent un chassé croisé haletant, plein d’ingéniosité, de violences et de suspense. Pour autant, No Country for Old Men n’est pas exempt de défaut. Une fois la chasse à l’homme mis de coté, le film se perd dans les réflexions du vieil homme Tommy Lee Jones. C’est un peu comme si, arrivé à la fin de la narration, on se rappelait que le film devait parler des vieux largués dans un monde qui évolue malgré eux. S’ensuit près de 20 minutes de film brouillon et un finish complètement hors sujet. Du coup, une fois la lumière revenue dans la salle de cinéma, on se retrouve avec la frustration du travail inachevé. Dommage, le sans faute n’était pourtant pas loin…

Des visuels :

No Country for Old Men, le nouveau film des frères Coen

No Country for Old Men

No Country for Old Men

Fiche Technique

Titre original : No Country for Old Men
Titre français : Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme
Date de sortie en France : 23 janvier 2008

Réalisateur : Joel Coen & Ethan Coen

Casting

Sheriff Bell : Tommy Lee Jones
Anton Chigurh : Javier Bardem
Llewelyn Moss : Josh Brolin
Carson Wells : Woody Harrelson
Carla Jean : Kelly MacDonald
Wendell : Garret Dillahunt