Dans l’univers musical du Los Angeles de 1993, deux groupes se retrouvent à répéter ensemble, dans un même studio. Daron dans l’un, Serj dans l’autre. Et vite les deux entités musicales se joignent en une seule appelée Soil. Leur bassiste d’alors connaissait Shavo, qui jouait de la basse et de la guitare. « J’avais été dans des groupes, mais j’ai vraiment aimé leur groupe, alors j’ai traîné avec eux, pour finir par connaître chacun d’entre eux plutôt bien. »
Huit ou neuf chansons plus tard, Soil a donné un concert et on a demandé à … Shavo de manager le groupe. « J’étais obligé de le faire parce que j’adorais le groupe et chacun de ses membres individuellement » se rappelle-t-il. Bientôt Shavo rejoindra le groupe en tant que bassiste. En 1995, ce fut un nouveau départ : System Of A Down naît, avec de nouvelles chansons, une éthique de travail hardcore qui a forgé leur son hard and heavy et un nouveau batteur John Dolmayan.
Quatorze chansons forment le dernier album de System Of A Down, intitulé « Toxicity » et produit par Rick Rubin (Red Hot Chili Peppers, Tom Petty, Slayer) qui les a choisis, signés et produit dès leur premier album.
System Of A Down reste dans la même lignée avec un champs musical explosif et une férocité incendiaire et volatile du à l’expérience musicale et personnelle de chacun des membres. L’intensité du métal, le commentaire social du hip hop et une pléthore d’influences allant de l’héritage arménien du groupe au jazz, en passant par des mélodies d’Europe de L’Est ont fait de System Of A Down un groupe incontournable de la scène hard.
Les intentions du groupe sont claires : « Notre but est depuis toujours de rester ouverts à tout ce qui peut nous guider dans la vie. Musicalement nous restons nous-mêmes de toute façon, explique calmement de sa voix puissante Serj Tankian le chanteur de System Of A Down. Nos chansons et leurs thèmes abordent la politique, le social, la colère au quotidien, l’amour, la haine et la dope ». Cependant Serj souligne » Nous faisons de la musique parce que nous aimons cela, et notre but n’est pas juste politique. Nous souhaitons solliciter tous les sens de notre public : la vue, l’ouïe, le toucher… On ne fait pas que se concentrer sur nos pulsions agressives, même si nous en avons. La colère est bien plus terrible quand vous êtes calme au départ. C’est la clé de notre dynamique. Nous avons l’ouverture d’esprit pour aller où nous le souhaitons. Il va sans dire que nous sommes un groupe de métal, mais nous pouvons aussi chanter l’amour. »
En d’autres termes, dans le melting-pot musical de System Of A Down, tous sont les bienvenus. « Si vous aimez les surprises, qu’on vous emmène en ballade, je pense que vous aimerez notre musique, quel que soit le type de musique que vous écoutiez. Il y a tout un tas de gens qui aiment notre son mais qui n’ont jamais écouté de hard auparavant. Notre public se moquent des genres. »
Pendant plusieurs jours les quatre membres du groupe de heavy rock System Of A Down ont été examinés par un expert en psychologie. Ayant récemment terminé leur dernier album « Toxicity », les membres du groupe ont été interrogés sur la relation entre la création de leur rock mélodique, inventif et fusionnel, et les problèmes inconscients liés à leur enfance, leurs habitudes, leur éducation ou leurs idéologies politiques.
Les méthodes employées comprennent le système d’auto classification à sept strates de Schwartz & Bristol (Altruiste, Rationnel, Magicien, Innocent, Orphelin, Guerrier, Vagabond ainsi qu’une catégorisation basée sur l’association personnage-idole comprenant quatre choix : le Rationnel, l’Artisan, le Gardien, l’Idéaliste.
À la suite de ces tests, l’examinateur a observé d’étranges liens entre l’héritage social et culturel (majoritairement d’origine arménienne) et les buts communs des membres du groupe, en opposition avec les lieux communs musicaux, les barrières et les règles prédéfinies. Dans d’autres domaines, l’examinateur a noté que les quatre individus possèdent des caractères très distincts, mais qu’ils restent unis selon la théorie de montage façon Hegel. En d’autres termes, quatre parties de grande qualité sont infiniment plus importantes que n’importe lequel de ces éléments pris individuellement ou ajoutés les uns aux autres.
Ci-dessous, la conclusion de ces analyses :
Le chanteur de System of a Down, Serj Tankian est enfermé de son plein gré dans un désir d’évolution constant allant pourtant contre le phénomène de confiance aveugle qui intrinsèquement conduit à une tendance à questionner éternellement son entourage et soi-même. Poétique dans l’âme, il a confiance dans l’art du discours multiculturel et semble ne libérer ses tendances les plus électriques que sur scène et en studio. Selon les termes de Layman : « peu de gens chantent ou pensent comme Serj Tankian. Et ce type shoot des paniers comme un enfoiré ».
Le guitariste de System of a Down, Daron Malakian prend soin de tous ceux qui l’accueillent en leur sein, mais réserve l’artillerie lourde à tous ceux qui se mettent sur son chemin ou celui de ceux qu’il aime. Généralement misanthrope, il est fidèle à la route qui le conduit à son sanctuaire personnel. Malakian est un savant de la musique, un esthète ayant assez foi en ses propres capacités pour créer ce maelström de métal progressif qui définit System Of A Down. Selon les termes de Laymen : « le sujet est un putain de guitariste et de compositeur sans compromis ».
Le bassiste de System of a Down, Shavo Odadjian, est un être zélé, intelligent et rarement blasé. Le sujet aborde la vie d’abord avec exubérance et est toujours curieux, ce qui lui ouvre autant les portes de l’apprentissage que de la douleur. Son attrait pour la musique comme moyen de ne pas lâcher prise avec son adolescence est tempéré par une savante prise de conscience de son pouvoir de guérison des plaies et d’exorcisme des démons. Dans les termes de Laymen : « Shavo Odadjian s’éclate grave et joue de la basse comme un enfoiré ».
Quant à John Dolmayan, le batteur, il aime l’ordre, mais traite avec respect le chaos qui régit la musique de System of a Down. Son instinct de Rationnel fait figure d’ancre sur le trois mats sur lequel les quatre membres sont embarqués, son caractère d’Artisan comprend l’importance de chercher en dehors des sentiers battus. Dans les termes de Laymen : » Ce type joue de la batterie comme un dieu ».