PONYO SUR LA FALAISE : Merveilleux, magique, craquant ! Et ce n’est pas que pour les enfants!

Le maitre nous signe un neuvième film d’animation, un petit bijou entièrement dessiné à la main.

Le réalisateur de Mon voisin Totoro nous entraine avec brio dans le monde aquatique.

Son nouveau film sans doute  inspiré  du conte d’Andersen « La petite Sirène » en  moins triste nous raconte la charmante histoire d’une drôle de fillette poisson rouge qui se prend d’amitié et d’amour pour un humain, un petit garçon de 5 ans Sosuke qui lui sauve la vie et qui lui promet de la protéger.

ponyo sur la falaise - miyazaki

Cela pourrait donner : Une petite « poissonne » et un petit garçon s’aimait d’amour tendre mais comment s’y prendre ? La scène où Ponyo se transforme en petite fille et se met à courir sur les vagues pour rejoindre Sosuke est superbement bien réussie.

Ponyo vit dans l’eau et ses parents sont des divinités de l’océan. Son père, Fujimoto, un sorcier autrefois humain  voit cela d’un fort mauvais œil et fera tout pour s’y opposer.L’histoire est simple belle touchante et pleine de rebondissements.

On est immédiatement emballé  par le graphisme d’une finesse et d’une précision  extraordinaire et la féérie de couleurs somptueuses que ce film d’animation déploie. Quelques coup de crayons suffisent pour dessiner la vague du début, on comprend que Miyasaki a voulu rendre hommage à un autre grand maitre de l’estampe cette fois ci : Hokusai .

La petite Ponyo l’ héroïne, est jolie comme un cœur avec ses grands yeux noirs et ses cheveux roux . Son caractère intrépide et heureux nous séduit immédiatement.

En toile de fond, fidèle à lui même il évoque l’avenir incertain de la planète à cause de la pollution et du réchauffement climatique .

La musique signée Joe Hisaishi est particulièrement réussie et nous entraine dans le monde aquatique avec une force et une facilité déconcertante.

Au final, un film à déguster sans modération.

Et avis aux amateurs,  l’honorable Miyazaki approche les 70ans.

Des embauches se dessinent du côté des studios Ghibli.  Si vous êtes talentueux, si vous avez le sens de « l’image inné » une résistance à tout épreuve et si vous parlez   japonais sur le bout des doigts, n’hésitez pas foncez, l’aventure sera merveilleuse….

Film actuellement en salle depuis le 8 avril

Réalisateur : Hayao Miyazaki
Durée du film  : 1h41
Catégorie : Film d’animation
Tout public
Musique : Joe Hisaishi

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Ponyo-sur-la-falaise

Ponyo-sur-la-falaise

Ponyo-sur-la-falaise

Les Contes de Terremer

Alors que Ghibli prépare son prochain film, on s’étonne d’entendre que Hayao revient aux commandes de la réalisation. On s’étonne ? Pas tant que ça en fait… Rappelez-vous le dernier film… par son fils, Goro Miyazaki.

Le plus grand ratage depuis… je sais pas moi, Street Fighter 2 le film ? Hayao Miyazaki laisse les rennes de Ghibli à son fils, celui dont tout le manque de talent avait déjà du se retrouver dans les mauvais côtés du Château Ambulant.

On le voit au poster : on va s’emmerder 🙂

Il s’agit encore de l’adaptation d’un livre anglophone, ou plutôt d’une saga. Chacun sait en comptant les raccourcis du Seigneur des Anneaux qu’il n’est pas chose aisée d’adapter une saga en film. Nous avons donc le premier problème, cette évidence flagrante dès les premières minutes qu’on aura droit qu’à un ridicule morceau du très grand monde qui entoure nos héros (dans Le Château, cela prenait plus longtemps).

Mais ce n’est pas suffisant pour gâcher un film. Non, il faut cumuler. Heureusement, le fils du maître, est aussi un maître, dans le cumul de bourdes.
Je ne vous spoilerai pas en révélant ce qui est dit au début : ce monde est rempli de magiciens, qui maîtrisent les éléments parce qu’ils connaissent leur « vrai nom ». Par exemple quand tu dis à une pierre : « Pierre, envole-toi ! », elle ne le fait pas parce que tu l’as pas appelée par son vrai nom.
Mais un magicien dira « Akafaka, envole-toi », et elle obéira spontanément.

On ne sait pas s’il s’agit là du nom de cette pierre spécifiquement, ou de toutes les pierres. De même que l’on ne sait pas si, un non-magicien apprenant un ou deux vrais noms, pourrait maîtriser les éléments nommés. Enfin, les vrais noms ne sont pas en langue elfique, ou en langue des temps anciens, ou imprononçables ou autre truc rigolo du genre. Ils sont immensément banaux (banal au pluriel, ca me choque aussi).
Exemple, le vent, son vrai nom ça doit être le Ventin. Le soleil, j’imagine que c’est Solara, et Toto sont vrai nom c’est Tota. Un bon hacker doit pouvoir devenir magicien avec un peu de force brute.

Là où ça devient carrément fun, c’est quand on sait que les gens aussi ont des vrais noms ! Qu’ils connaissent, donc, mais ne révèlent pas.
Il n’est pas dit si ils naissent avec la connaissance de leur vrai nom, ou si c’est les parents qui le choisissent (ils doivent sûrement le mettre dans une case secrète du formulaire d’état civil). Car évidement connaître le vrai nom d’un autre permet de le manipuler !
Dans la deuxième hypothèse d’il y a deux phrases, la vie devait être plus simple pour les parents. Exemple : « Toto, mange ta soupe. » Le gamin: « Nan!! » Le parent : « Tota, mange ta soupe. » Le gamin : « Oui. »

Je vous sens frétiller. Des magiciens qui donnent des ordres aux éléments, des humains qui peuvent se faire manipuler, et puis en plus y’a un dragon sur l’affiche, ça a l’air très cool cet animé ! Désolé pour les faux espoirs, la réponse est non.
Pour en finir avec les dragons, on en voit, de loin, que dans la première et dernière scène de tout le film. Les dragons n’ont AUCUN rôle.
Voilà, pleurez… c’est passé ? Les vrais noms n’ont aussi AUCUN RÔLE.
En effet, personne ne manipule personne (sauf une, qui franchement, décalqué comme elle était, et ayant été droguée, n’avait aucun besoin d’un vrai nom pour être manipulée), et les magiciens sont tels le Gandalf sous médicament, ils n’utilisent leurs pouvoirs qu’en dernier recourt et de façon discrète.

Que reste-t-il dans le film alors ? De l’aventure ? Non.
On pense au début qu’il y aura un long et grand voyage initiatique mais non. Le premier personnage, le magicien le plus balèze du monde, est en mission ultra secrète pour délier les mystères d’un mal insondable, mais il préfèrera passer tout le film (plusieurs semaines voire mois) à cultiver la terre, comme ça, pour déconner.
Le second héros, le prince berserk poursuivit par une ombre terrifiante, blasé de la vie et de la mort et transportant une épée qui le déteste… ben est un gros looser, il a besoin d’être aidé. Il a fini d’être aidé à la dernière minute du film, avant cela il ne sera toujours qu’un looser. Dur.


Les héros dans leur occupation favorite, et déployant l’intégralité de leur charisme cumulé à leur incroyable et novateur character design.

Vous l’avez remarqué, une constante du monde Ghibli a été brisée : normalement le personnage principal est une jeune fille. C’est un indice, ce film ne mérite ni l’appellation Ghibli, ni Miyazaki.
D’autres constantes sont brisées. Il y a aussi des personnages féminins (une pour chaque mec) et elles sont dans un rôle si misogyne qu’on se croirait devant un film américain. En effet elles ne servent à rien, sinon presque de bonniches aux héros masculins.
Elles n’ont ni la force, ni l’obstination ou le mordant des héroïnes précédentes, d’ailleurs elles ne font que subir. La jeune fille, une mauvaise imitation de Nausicäa ou San, se fait enlever, et délivrer par les héros, non pas une fois mais 2 fois.
Les choses sont revenus dans le bon ordre les amis. C’est bien la peine pour Shrek 3 de faire déchaîner les princesses qui finalement se délivrent toutes seules (de très bonnes scènes), les esprits ne changent pas.

Pour finir sur la déghiblisation du film, le manichéisme est revenu, celui-là même qui est détruit dans Shrek pour rester sur le sujet (les méchants ne le sont pas vraiment, sauf le blondinet bien sûr, hinhinhin).
Les gentils sont gentils (des fois tourmentés, mais gentils), et les méchants, hou ! Méchants ! (tourmentée la super méchante (ou « le », les sous-titres n’ont pas l’air toujours d’accord), mais bon, méchante quand même. A mort !)

Je vous sens sceptiques. Le film ne contient pas les (bons) canons de Ghibli, mais cela ne veut pas dire qu’il est mauvais, direz-vous. Effectivement, s’il est mauvais c’est pour bien d’autres raisons.
A commencer par le fait qu’on nous promet une grande aventure dans un monde inconnu pour découvrir la source d’un Mal, peut-être toucher des dragons, et combattre une ombre maléfique, et qu’on a les aventures de Martine à la ferme, sans Martine et sans animaux à la ferme. Car je vous prévient, les trois quarts du film se passent dans une ferme !
Une petite ferme où les 4 héros, dont deux enfants associaux et deux adultes calmes, font les champs ! Mais c’est SUPER ! Et l’ambiance, méga-fun !
Evidement j’exagère, ce n’est sûrement pas les 3/4. Mais on le ressent comme cela. C’est une ode à la nature complètement ratée, si appuyée qu’on en vomit et on a subitement envie de passer toutes les cultures à l’OGM et de laisser le moteur de sa voiture tourner juste pour polluer.

Il y a bien d’autres défauts. D’autres sites en parlent très bien, l’un d’eux fait une analyse du complexe d’oedipe de fils Miyazaki, et il cite tant d’indices qu’on est immédiatement convaincu. Nous aurons aussi les facilités de scénario, figurez-vous que le chateau géant et maléfique du méchant maléfique qui terrorise le pays est justement à .. owf… 3 ou 4 kilomètres de la ferme des héros !!! (on y va à pieds) Et que c’est un hasard !!!

On s’ennuie tant dans le film, et il y a si peu d’action et personnages, que deux personnages qu’on ne voit que dans une scène chacun (de 3 minutes), sont crédités dans la bande-annonce !!!

Vous l’aurez compris, ce n’est plus le moment de faire son élite et d’aller voir en VO cet animé japonais, allez plutôt voir la dernière superproduction 3D, on se foutra moins de vous.


Attention, ce personnage n’a aucun rôle.

Ponyo de Ghibli, le grand retour du père Miyazaki

Gake no ue no Ponyo est le nouveau film du célèbre studio japonais d’animation : Ghibli.

Au programme, une petite sirène, Ponyo, rêve de devenir humaine. Quand elle remonte à la surface, elle tombe sur Sasuke, un jeune garçon de 5 ans. Entre eux débute alors une fabuleuse amitié, faites de découverte et d’émerveillement.

Découvrez la première vidéo (issue de la tv japonaise)

Bande annonce Gake no ue no Ponyo

La grosse surprise de ce film, c’est le retour de Hayao Miyazaki. Alors qu’il voulait prendre une retraite bien méritée après « Le Chateau Ambulant« , le voilà de retour à la réalisation. Derrière ce comeback, c’est surtout l’avenir du studio Ghibli qui est incertain car la relève des vétérans ne semblent pas être là. Le fils de Hayao, Goro Miyazaki s’est essayé à la réalisation avec « Les Contes de Terremer » mais le résultat a été tellement catastrophique qu’il fallait bien le retour du maitre pour qu’on s’intéresse encore à une production Ghibli.

Le film est prévu pour le 18 juillet 2008 au Japon. Pour l’europe et notamment la France, il faudra patienter jusqu’en avril 2009.