« Omar m’a tuer » signé Roschdy Zem

Avec « Indigènes », « Hors-la-loi » ou encore « Mauvaise foi », Roschdy Zem a toujours affiché un certain courage pour aborder et essayer de rétablir des vérités historiques ou sociales assez graves, créant quelquefois la controverse et tentant parfois de lever un certain tabou sur des sujets qui fâchent. Avec « Omar m’a tuer » (son deuxième long-métrage derrière la caméra), le cinéaste continue dans la même lignée, en s’attaquant cette fois à l’affaire Omar Raddad.

Retour sur les faits : en 1991, un jardinier maghrébin (interprété par Sami Bouajila), parlant très mal le français, est accusé pour le meurtre de son employeuse ayant inscrit sur le mur avec son propre sang « Omar m’a tuer »…

Le film raconte son combat avec la justice française et établit le parcours d’un innocent dans une horreur à peine croyable. Face à ceci, on suit l’itinéraire d’un écrivain (incarné par Denis Podalydès) pleinement engagé contre les injustices et qui s’intéresse fortement au cas du jardinier Omar. Il y a deux temporalités différentes, toutes deux marquées soit par Bouajila (1991-1998) ou Podalydès (1994-1998).

« Omar m’a tuer » accrédite donc totalement la thèse de l’innocence du Maghrébin et retrace l’histoire selon les doutes qu’elle suscite. Le parti pris par le réalisateur est flagrant et c’est d’ailleurs le grand défaut du film, son impartialité.

En revanche, la force du long-métrage vient de l’interprétation magistrale de Sami Bouajila, qui à lui seul vaut le détour (un César en perspective ?). On retiendra également la puissance des scènes de famille, avec de très bons second rôles, ainsi que la leçon de vie fournit. A voir.

Photos de « Omar m’a tuer »

Synopsis de « Omar m’a tuer »
Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte dans la cave de sa villa de Mougins. Des lettres de sang accusent : « Omar m’a tuer ». Quelques jours plus tard, Omar Raddad, son jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Il parle peu, comprend mal le français, a la réputation d’être calme et sérieux. Dès lors, il est le coupable évident. Il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié, mais toujours coupable aux yeux de la justice. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…

Fiche technique de « Omar m’a tuer »
Date de sortie cinéma : 22 juin 2011
Réalisé par Roschdy Zem
Avec Sami Bouajila, Denis Podalydès, Maurice Bénichou
Long-métrage français
Genre : Drame, Policier
Durée : 01h25min
Année de production : 2010
Distributeur : Mars Distribution

Bande-annonce de « Omar m’a tuer »

« Le Chat du rabbin » : un conte sur la tolérance

« Le Chat du rabbin » est une adaptation de la bande dessinée éponyme de Joann Sfar, dont le premier tome est paru en 2002. En neuf ans et cinq albums, la BD a conquis le public et continue toujours à connaître un très beau succès. Ce n’est donc point surprenant que plusieurs propositions d’adaptation ont été faites à Joann Sfar. Cependant, le dessinateur les a toujours refusé, jusqu’au jour où il a envisagé de réaliser lui-même le film.

Après « Gainsbourg – (vie héroïque) », son premier long-métrage en tant que réalisateur (pour lequel il a remporté le César du Meilleur premier film en 2011), voici l’arrivée dans nos salles de son film d’animation « Le Chat du rabbin » co-réalisé avec Antoine Delesvaux.

Un conte sur les religions et la tolérance agrémenté d’une bonne dose d’humour et de situations hilarantes. En plus, les images sont sublimes et la 2D en relief est une merveille. A voir, d’autant plus que le film est en compétition pour le Cristal récompensant le meilleur film d’animation de l’année 2011 du Festival International d’Annecy.

Images de « Le Chat du rabbin »

Synopsis de « Le Chat du rabbin »
Alger, années 1920. Le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya, un perroquet bruyant et un chat espiègle qui dévore le perroquet et se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut l’éloigner. Mais le chat, fou amoureux de sa petite maîtresse, est prêt à tout pour rester auprès d’elle… même à faire sa bar mitsva ! Le rabbin devra enseigner à son chat les rudiments de loi mosaïque ! Une lettre apprend au rabbin que pour garder son poste, il doit se soumettre à une dictée en français. Pour l’aider, son chat commet le sacrilège d’invoquer l’Eternel. Le rabbin réussit mais le chat ne parle plus. On le traite de nouveau comme un animal ordinaire. Son seul ami sera bientôt un peintre russe en quête d’une Jérusalem imaginaire où vivraient des Juifs noirs. Il parvient à convaincre le rabbin, un ancien soldat du Tsar, un chanteur et le chat de faire avec lui la route coloniale…

Fiche technique de « Le Chat du rabbin »
Date de sortie cinéma : 1 juin 2011
Réalisé par Joann Sfar, Antoine Delesvaux
Avec François Morel, Maurice Bénichou, Hafsia Herzi
Long-métrage français, autrichien
Genre : Animation
Durée : 01h40min
Annéede production : 2009
Distributeur : UGC Distribution

Bande-annonce de « Le Chat du rabbin »