Haaa Spore, je me souviens encore, ému, en cet été 2007 de la vidéo de présentation de Spore Creatures au Game Developers Conference. Un jeu vidéo où on contrôle la vie, de sa forme unicellulaire à son émancipation, une version ludique et miniature de l’évolutionnisme condensée dans un jeu. Pari fou ? Pas si sûr quand on sait que c’est Will Wright, le papa de la saga SimCity et autre Sims. Ce pro du jeu de gestion veut mixer dans Spore ses deux plus grands succès : la micro gestion des individus et la macro gestion de civilisation. Spore ressort des placards ce mois-ci et nous annonce une sortie pour le 4 septembre 2008. Un tour d’horizon s’impose histoire de voir si le jeu tient ses promesses.
Une preview du jeu Spore Creatures
[flv:2008-02/spore.flv 2008-02/spore.jpg 550 309]Comme on peut le voir dans la vidéo, le jeu s’étale sur 5 phases de gameplay.
1. Micro-organisme :
Vous dirigez un organisme ultra simple. Le but c’est bouffer ou être bouffer. On doit récolter des « morceaux d’ADN » afin de jouer au grand Architecte. En effet, au plus on récolte d’ADN et au plus on peut faire évoluer sa créature. En dehors de la récolte, cette phase de jeu se limite à survivre en milieu (extrêmement) hostile. Cette longue intro durera environ 30 minutes
2. Créature :
Fini de barbotter dans l’océan, votre créature débarque sur la terre ferme avec l’intention d’y prospérer. On conserve le concept d’ADN mais on accède enfin à un « constructeur de vie » plus évoluer. On peut en effet modifier sa créature à souhait : des yeux, des membres, une bouche, couleur, forme. On customise à volonté SA forme de vie.
3. Tribale :
Votre créature a évolué et s’est faite une place sur la planète, maintenant elle va tester la vie à plusieurs. Vos créatures vont vivre en petite tribu. Ses petits groupes commencent à se frotter aux autres espèces belliqueuses ou à lier des amitiés. A ce stade, fini de jouer à Dieu, on passe dans de la gestion pure et simple.
4. Civilisation :
Votre tribu prospère et se dit que finalement, être en haut de la chaine alimentaire, ça serait vraiment pas mal. Vos créatures se mettent à bâtir des villes, à construire des machines et à se lancer à la conquête du monde.
5. L’espace :
Ok, vous dominez la terre, vous avez mis au pas le reste des espèces vivantes et vous êtes complètement blasé. Repoussez la dernière frontière, embarquez dans votre flotte spatiale histoire de découvrir d’autres horizons. Découvrez de nouvelles espèces vivantes afin de lier des relations diplomatique… ou pour les asservir.
Will Wright semble s’être inspiré des théories de Lewis Henry Morgan, le père de l’anthropologie. Morgan distingue trois phases majeures dans l’évolution : sauvage, barbare et civilisé. On retrouve donc grosso modo les phases de jeu de Spore. Le jeu laissera bien entendu la main libre au joueur pour voir si il veut faire évoluer son espèce dans une voie pacifique ou dans un délire de darwinisme social.
Après la première prise en main du jeu, ce qui surprend, c’est la puissance du créateur d’objet et d’espèce. On a vraiment tout loisir dans les premières phases de jeu de créer une forme de vie unique. Dans les phases « civilisation », on pourra modeler non plus les êtres vivants mais les objets. Là aussi, une grande liberté est de mise.
En revanche, ce qui déçoit un peu, c’est la linéarité imposée par moment. Quand vous passez du monde aquatique à la terre ferme, vous êtes obligé de faire un être qui marche (exit donc la civilisation de canari maléfique que vous vouliez créer), idem, on ne peut pas évoluer en étant une espèce marine (merci pour le poisson et au revoir)
Enfin, la dernière question est : la création des espèces a t’elle un impact sur la vie de la civilisation ou le jeu reste t’il linéaire ? Si je fais des créatures sans bouche, vont-elles développer la télépathie pour communiquer ? Si je les dote de plusieurs bras, seront-elles plus forte au combat ?
Les relations inter groupe et intra groupe sont vitales pour la survie
Pour l’instant, il est encore trop tôt pour savoir si le jeu sera aussi puissant. Devant autant de complexité, on risque d’avoir un SimCity mâtiné de Civilization avec un enrobage cosmétique à la Sims (genre customise ta créature pour la rendre unique mais derrière aucun changement au niveau du gameplay) Mais on n’est pas non plus à l’abri d’une bonne surprise. Si le système d’évolution des espèces tient la route, si le système de gestion (diplomatie, économie, politique) est correct et si la phase spatiale est plus qu’une simple « mission bonus », alors on risque de tenir une sacré claque, un jeu qui fera date. Mais avec des si, on peut en faire des choses…
Quoi qu’il en soit, le jeu sera bien évidemment multiplayer ce qui permettra de partager ses créations et de se frotter aux espèces d’autres joueurs. Le jeu est prévu pour une sortie simultanée sur PC, Macintosh, Nintendo DS et Wii le 4 septembre prochain. Les autres consoles dites Next Gen ne sont pas à l’ordre du jour pour le moment.
Fiche technique
Sortie en France : 4 septembre 2008
Titre : Spore
Créateur : Will Wright
Studio : Maxis
Editeur : Electronic Arts
Support : PC, Macintosh, Nintendo DS, Wii