« J’ai rencontré le Diable » : à voir absolument

Impossible de rester insensible devant ce « J’ai rencontré le Diable » de Kim Jee-Woon. Le réalisateur sud-coréen nous livre un véritable film coup de poing avec ce thriller extrêmement violent, explorant les bas-fonds de l’âme humaine.

Le long-métrage porte bien son nom, le film étant de nature doublement diabolique : dans la sauvagerie démente du tueur sans remords et dans la vengeance totale élaborée par l’agent secret ivre de douleur après l’assassinat de sa fiancée enceinte. Mais cette vengeance (qui finit par se retourner contre le « héros ») n’apaise pas la douleur, et les larmes ne lavent pas le sang versé, bien au contraire.

« J’ai rencontré le Diable » s’ouvre d’ailleurs sur une citation de Nietzsche tirée de « Par-delà le bien et le mal » : « Que celui qui lutte avec des monstres veille à ce que cela ne le transforme pas en monstre. Si tu regardes longtemps au fond de l’abîme, l’abîme aussi regarde au fond de toi. »

Et à la fin du film on se demande effectivement « Mais qui est le Diable ? » A voir absolument !

Photos de « J’ai rencontré le Diable »

Synopsis de « J’ai rencontré le Diable »
Un agent secret recherche le serial killer qui a tué sa fiancée…

Fiche technique de « J’ai rencontré le Diable »
Date de sortie cinéma : 6 juillet 2011
Réalisé par Kim Jee-Woon
Avec Lee Byung-Hun, Choi Min-sik, Oh San-ha
Titre original : Akmareul boatda
Long-métrage sud-coréen
Genre : Thriller, Drame
Durée : 02h22min
Année de production : 2010
Distributeur : ARP Sélection

Bande-annonce de « J’ai rencontré le Diable »

Le bon, la brute, le cinglé

Parfois, un titre de film bizarre et ouvertement tape à l’oeil cache un film de qualité. C’est en tout cas le pari réussi de Kim Jee-Woon qui signe avec « Le bon, la brute, le cinglé » un western coréen hommage à Leone sans pour autant tomber dans le pastiche gras ou le plagiat policé et soporifique.

Dans la Mandchourie des années 30, Tae-goo (le cinglé) braque un train. Parmi les voyageurs se trouve un gros ponte de l’armée d’occupation japonaise. Quand Tae-goo lui dérobe sa sacoche, il ne sait pas encore qu’il vient de mettre la main sur la carte d’un fabuleux trésor qui va lui attirer les convoitises des pires bandits de la Chine. Chang-yi, brute sanguinaire sans foi ni loi cherche à tout prix à lui dérober cette carte mais sur sa route se dresse Do-won, un chasseur de prime qui aimerait bien coffrer la brute et le cinglé tout en empochant un morceau du magot. La chasse au trésor peut donc commencer !

Bande annonce : Le bon, la brute et le cinglé[us]

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Inutile de trop en dire, ce film est grandiose. Le cinéaste coréen prend à bras le corps le mythe du western et dresse une fresque généreuse avec des personnages imposant de charisme dans des décors splendides. Car au final, le western repose sur des codes simples : des histoires de mecs (vengeance, argent, femmes), des fusillades, des chevauchés et des personnages qui ont des gueules qui en imposent.

Les trois héros sont tous impeccables dans leurs rôles, avec leur look et leur attitudes diamétralement opposés mais toujours présentés avec classe et servi par une réalisation assez serrée ( surabondance de plan américain pour mettre en avant ses personnages) qui convient parfaitement au coté clinquant du western. Car au final, quand on veut se divertir, on veut des cowboy qui ont la classe, qui dégomment tous les méchants sans sourciller avec le redingote qui claque au vent, bref, du style ! Et dans ce registre, Le bon, la brute, le cinglé est un vrai régal pour le spectateur.

L’histoire bien que classique reste très bien menée, surtout qu’elle est servie par une pléthore de rebondissements, de lieux différents et de situations qui font qu’à l’issue des 2h10 de projection, on sort étonné de ne pas être resté 3h tellement les évènements sont denses.

Le bon, la brute et le cinglé
Le bon, la brute et le cinglé
Le bon, la brute et le cinglé

Mais pourquoi un tel titre alors ?

Les liens avec l’œuvre de Sergio Leone sont au final assez minces. On retrouve la trame de fond et quelques scènes mythique comme le bon qui traine le cinglé à travers le désert attaché et tiré par son cheval ou alors le célèbre duel final à 3 qui marque le point d’orgue du chassé croisé entre les trois protagonistes du film. Mais Kim Jee-Woon ne se limite pas à un simple pot pourri de l’univers du western spaghetti et y apporte une nouvelle dimension avec plusieurs scènes d’anthologie dont la plus impressionnante reste une charge de cavalerie complètement déjanté, pur délire cinématographique tellement rare en ces temps de conformisme visuel.

Au final, le film se place au delà du simple hommage et se veut un pur moment de divertissement qui fait fi de ses quelques longueurs pour donner du plaisir à l’état brut au spectateur, bref, de loin le meilleur film de l’année 2008 à mon sens qui mérite d’être dégusté sur un grand écran.

Le bon, la brute et le cinglé
Le bon, la brute et le cinglé

Fiche Technique

Titre du film (France) : Le Bon, la brute, le cinglé
Titre du film (original) : Joheunnom nabbeunnom isanghannom
Date de sortie (France) : 17 décembre 2008

Réalisateur : Kim Jee-Woon

Casting :
Le Bon : Jung Woo-Sung
La Brute : Byung-hun Lee
Le Cinglé : Song Kang-Ho